Chapitre 30
Chapitre 30
— Quand cesseras-tu ton petit jeu ?
Malgré ses chuchotis, la voix de Lilirh était sifflante.
— Tu voulais qu’elle découvre la réalité de la vie ; c’est fait. Libère-les maintenant.
— Ce n’est pas elle que je veux.
L’immortel s’était octroyé la place d’un Haut-gradé ; converser était infiniment plus facile quand les petites souris ont peur de vous. Pas même besoin de recourir aux secrets bien gardés : ils étaient si nombreux qu’aucun ne connaissait leurs chefs personnellement et hormis un ou deux proches et des connaissances, les autres restaient des étrangers. Dans l’Ancien Temps, vieux que par le nom mais terriblement avancé face à l’ère primaire dans lequel évoluaient cette vermine, il était possible de déguiser son identité. L’unique fois où des valeureux s’y étaient risqué avait conduit à un massacre.
— Il ne partira pas sans elle et ensemble, ils sont plus forts que séparés.
— La fillette…
— Arrête de mentir, Valaer la veut. Lui et elle.
Elle se retint de frémit.
— Tu devrais venir avec nous.
— Ma compagne est ici, et j’ai des enfants maintenant.
— Tu as oublié Valaer si vite ? Elle t’attend toujours sur son trône…
— Ce que fait Valear ne me concerne plus. J’ai signé pour que tu emmènes Reilaa lorsqu’elle était petite. Si les besoin ont changé, ils ne me concernent plus.
Le visage du Fae s’assombrit. Si l’on ignorait sa race, impossible de deviner son origine.
— Nos besoins vous concernent tous.
— Alors, prends-là. Présente-la à Valear, qu’elle en fasse son porte-parole. Elle seule sera capable de lier les humains, des peuples natures et bientôt des Faes. Penses-y. Elle pourra être notre salul à tous.
— Elle n’est pas encore assez forte pour supporter notre monde.
— Reilaa a été martyrisée chez les Harpies, comme tu l’espérais. Sa fierté est morte là-bas : elle survivra.
Puis, se levant de table :
— Un nouveau monde succédera à celui-ci, Arslan. Essayons de faire le moins de victimes possible.
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