« 700.

- 400.

- 650.

- 450.

- 625, c’est mon dernier mot.

- 500.

- J’insiste, 625, et je reste sur mes positions.

- 550 ?

- Vous plaisantez ? Avec tous les risques que je devrais prendre ?

- Séduire une femme ne vous est pas si difficile. Vous réussirez sans mal. 575.

- Séduire une jeune fille entièrement sus la coupe de son père, gardée qui plus est par des brigades d’hommes en armes. 625.

- Vous exagérez, elle reçoit tout de même des visiteurs. Il vous suffit de parvenir à l’approcher, tout d’abord lors de sa sortie hebdomadaire, puis elle aura envie de vous revoir, et…

- Vous n’avez pas l’habitude de la compagnie féminine. se moqua le jeune homme. Si vous tenez vraiment à ce que j’accomplisse votre mission, acceptez mes conditions. 625.

- Vu votre réputation, vous réussirez sans mal. 600.

- Cela va me prendre du temps, et me demander beaucoup de tact et de stratégie.

- Mais vous prenez tout cela comme un jeu, ne me faites pas croire que cette perspective vous fera changer d’avis.

- Vous ne paraissez pas souhaiter vraiment que ce contrat soit signé. Mettez-y un peu de bonne volonté, ou choisissez quelqu’un d’autre pour cette mission. 625.

- Accordé. » soupira le noble.

Le jeune homme sourit intérieurement. Son interlocuteur sortit le contrat et lui tendit un porte-plume ouvragé. Celui qui allait se charger de la mission apposa sa signature en bas du document. À cette occasion, le noble remarqua qu’il n’écrivait pas dans le même sens que les gens d’ici, il avait commencé son trait à gauche et terminé à droite. Son écriture était élégante, avec une calligraphie naturellement travaillée, ce qui était plutôt surprenant pour un voyageur apparemment issu de la classe roturière. Le noble aurait aimé savoir déchiffrer le nom inscrit sur la feuille, mais il connaissait mal cet alphabet. Tout juste réussit-il à déchiffrer le premier caractère : un ‘‘A’’. Il récupéra le document et le porte-plume et les rangea. Puis il se leva et prit congé de jeune homme. Celui-ci resta assis et le regarda quitter la taverne, légèrement amusé.

« Ces nobles, ils s’imaginent que pour signer un contrat il faut forcément se donner rendez-vous dans des endroits interlopes… »

Il but son verre d’arak, paya sa consommation, et s’en alla à son tour.