Chapitre 9. La duda (Le doute)
Diego suivit Francis, et franchit lui aussi la porte. Il s'avança prudemment au milieu de l'unique pièce, décorée par un tableau aux riches enluminures.
Françis se positionna également devant le tableau. Il représentait une femme en drappé bleu qui portait un masque dans sa main droite et un fruit dans sa main gauche.
Il s'écria :
- Mais c'est un Lorenzo Lippi. C'est son "Allégorie de la Simulation". Que fait-il là, ce tableau? C'est à cause de lui que nous avons été ... Françis se reprit devant le regard affolé du jeune homme, son père en fait. Il lui faudrait bien trop de temps pour lui expliquer !
Diego s'avanca aussi et examina le tableau ! La femme semblait lui sourire, et ses yeux suivait ses propres yeux, cherchant manifestement un contact. Françis, lui, était totalement exclu et regardait alternativement son père et la femme du tableau, sans comprendre ce qu'il se passait entre eux deux.
Puis la femme sembla sortir du tableau et parla à Diego. Celui-ci réfléchit un instant puis marmona une réponse. La femme, satisfaite, lui présenta alors son fruit, une figue.
- Stop ! N'y touche surtout pas Diego, cria Françis, c'est comme cela que ...
Mais Diego avança sa main, comme subjugué, prit la figue et ...
.... Et disparu !
La porte d'entrée du batiment s'ouvrit à nouveau. Françis, désormais seul, se décida de sortir. Dehors le brouillard épais s'était reconstistué, masquant en parti le cercle de pierre. Il commençait à se dissiper lentement et on apercevait plus loin la place de l'église, dont l'unique cloche sonnait toujours le glas. Des corbeaux tounoyaient toujours au dessus du clocher en croassant, et un chat somnolait sur une branche d'arbre en se léchant une patte.
Sur une des pierres était assis Emile, manifestement prostré. Un vieillard, celui qui s'était présenté comme le professeur Riko, était là assis à coté. Apercevant Françis, il se leva.
- Vous ne savez pas, mais vous avez été choisi pour nous aider dans notre quête d'un guide pour notre peuple, pas tout à fait volontairement il est vrai. J'ai été désigné pour voyager dans le temps dans ce but. Vos activités artistiques humaines sont connues dans toute la galaxie, et au delà, et j'ai préféré m'en inspirer pour ma quète. Je me suis arrété tout d'abord dans l'atelier de Lorenzo Filippi à Florence. Il peignait cette femme étrange qui portait un masque à la main. Puis je suis allé à la galerie "Francisco de Goya" à Rome. Le portrait du jeune homme débraillé en chemise blanche m'a subjugué ! Quel courage ! Avec ces deux tableaux de ces deux époques, j'avais à la fois mon entrée dans le couloir temporel et le but de ma mission! Il me manquait juste un appat, et je t'ai choisi Françis, son fils ! Ton ami t'as suivi, mais ce n'était pas du tout prévu. J'ai pensé vous emmener aussi tous les deux, pour accompagner notre futur guide, mais vous avez échoué !
- Nous avons echoué ? Dirent en même temps Françis et Emile.
- Oui, et vous m'avez déçus. Tous les deux, vous été paralysé de peur, sans oser regarder le peloton d'execution en face, quand Diego, lui, faisait face courageusement et insultait les soldats. Vous ne pourrez donc pluss reprendre l'entrée temporelle. La femme du tableau ne le permettra pas. Diego lui a réussi son ultime épreuve !
- Son ultime épreuve ? Demanda Emile.
- L'épreuve du doute! La bonne réponse à la question que lui a posé la dame du tableau !
- Quelle question ?
- Celle du doute ! C'est la principale qualité d'un guide, en plus de son courage ! Je ne peux malheureusement pas vous la révéler !
Émile terrorisé se résolu à demander au vieux professeur !
- Et ou est-il allé Diego ?
- Dans le futur, bien sûr, et loin de votre galaxie !
- Et nous, qu'allons nous devenir, Françis et moi ? Nous sommes toujours à Guernicca en 1937. Je veux revoir mon marais angevin, ma télévision.
Françis se mit à geindre.
- Je veux retrouver mes galleries, mes Picasso, mes bouteilles de Tinto Verano,
Le brouillard retomba encore plus épais sur la place de l'èglise.
Le vieillard disparu.
La cloche avait terminé son glas. Les corbeaux étaient maintenant silencieux, et le chat était descendu de son arbre.
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