Le chant de la Lune
Aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours aimé sortir la nuit. Aller écouter les musiques des bars, voir les lampadaires éclairer les rues et les néons illuminer les trottoirs. J'ai toujours aimé l'ambiance de ces discussions profondes guidées par l'heure qui se fait tardive. J'aime toujours voir ces gens danser au gré du son envoûtant des concerts de quartiers. J'aime éperdument la sensation de bois dur du banc dans mon dos et du sol caillouteux sous mes pieds. Et cette odeur que dégage le fleuve qui s'agite sous mes yeux. Cette odeur qui enivre et qui nous donne envie de jouer avec cette eau glacée. Et ce pont en pierre, dont les arcades se reflètent de manière nébuleuse dans les vaguellettes sous lesquelles se cachent les poissons. J'ai toujours aimé ces soirées nocturnes.
Et c'est là que je me retire doucement de la foule dansante. Je me détache de l'odeur de cigarette trop présente. Je m'éloigne des yeux brillants des passants et je m'asseois sur ce banc.
Et c'est toujours à ce moment précis, loin de brouhaha de la ville, que je l'entends : le chant de la Lune.
Elle vient bercer mon âme et apaiser mes soucis.
Elle vient sécher mes larmes et m'apprendre la vie.
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