Tout laisser
J’ai dormi tout le long du voyage, pas étonnant, la surprise de rencontrer mon père, inconnu jusque là, la prise de décision très hâtive de le suivre pour siéger à son conseil d’administration au sein de son entreprise m’a littéralement séché !
A mon réveil, ne sachant plus où j’étais, il m’a fallu quelques instants pour atterrir, moi aussi. Mon père me fit signe de me lever. Après toutes ces longues démarches administratives de débarquement, qui suit un vol, nous prenons un taxi, via l’hôtel.
Tout va très vite depuis le début de ces événements et j’avoue que je me sens ballottée, comme une poupée de chiffon, d’un endroit à un autre, les yeux sans cesse ébahis, Il faut dire que je suis d’une nature très curieuse et toujours très étonnée, avide de sensations, je furète sans relâche.
Devant la porte de ma chambre, mon père me laisse, il passera me prendre pour dîner dans une heure.
Enfin seule…
Quelle aventure ! je suis assise là, sur le lit, bouche bée, les bras ballants. Je me sens lasse, la tête pleine de pourquoi, comment…
Allez, ma belle, reprends tes esprits, ce n’est pas finis, ce n’est que le début de l’histoire. L’histoire de quoi d’ailleurs ? Une nouvelle vie ! Je crois que j’ai peur et à la fois je me sens toute émoustillée. Une fois exempt de toutes sortes de perplexités, qui boucle sans relâche dans ma tête, je sens que je vais trouver cela « croustillant » ; et j’amène petit à petit mon esprit vers un enthousiasme sans précédent. J’ai choisi de laisser la rengaine de ma petite vie parisienne, mes études d’arts appliqués, pour me fondre dans la collaboration du siège d’une entreprise, je m’étonne moi-même de cette décision ! il n’y a que mon faciès de fonceuse que j’approuve, pour ce qui est de partir, quelque peu à l’aventure, comme cela, sans avoir mûrement réfléchi, ce n’est pas moi, ou alors je ne connais pas tous les recoins de mes états d’âme... Bon j’arrête de « psychoter ». J’ouvre ma valise, quelle tenue choisir pour ce soir ? hum, pas trop d’extravagance, donc, j’opte pour le traditionnel jeans et petit haut sobre, mais un peu féminin. Je sors mon carnet de voyage, crayon à papier et gomme, ce sont mes compagnons de route et ils me sont indispensables, partout où je vais, je peux toujours griffonner, écrire… Enfin, d’habitude, je spleen dans Paris et dessine quelques croquis de scènes ça et là, des tous petits riens.
Là, ce n’est pas rien, je me trouve au Nord du Maroc, à Tanger.
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