16.     Lui faire confiance

 

Comme la soirée avançait, Gaétan le signala à Madison. Ils quittèrent le bistro et après dix minutes de marche, se retrouvèrent devant la porte de l’immeuble à studio pour étudiants dans lequel ils logeaient tous les deux.

Ils avaient du mal à se quitter. Gaétan finit par lui proposer de passer la nuit chez elle « en pyjama », juste pour le fait de rester à deux.

— Juste pour dormir alors ? Demanda Madison.

— Oui, je vais chercher mon pyjama et ma brosse à dents, je ne te ferais rien si ce n’est t’embrasser et te tenir dans mes bras, ça te va comme programme ?

Madison hésita quelques secondes, traversée par quelques craintes puis lui dit,

— Ok, je t’attends avec ton pyjama, tu sais où c’est…

Il la laissa pour aller chercher ses affaires un étage plus haut, Madison entra chez elle et respira profondément plusieurs fois d’affilée.

Ses oreilles bourdonnaient, elle se demandait si elle avait pris la bonne décision, si elle ne s’était pas, à nouveau, jetée dans la gueule du loup.

Il sonna et passa se changer dans la salle de bain. Madison était en pyjama et l’attendait.

Il était déjà 23h et ils devaient se lever tôt le lendemain. Une fois sorti de la salle de bains, Gaétan lui proposa,

— On va dormir pour être frais demain ?

— Oui, dormons, il est déjà tard, c’est vrai.

— Tu préfères que je sois à gauche ou à droite dans ton lit ?

Elle eut un rire nerveux, il en rajouta, en faisant des grands signes et en roulant des yeux,

— Oui, c’est toi qui choisis, t’es chez toi !

Reboostée pas ses traits d’humour, elle lui dit,

— Gauche ou droite, il n’y a de toute façon pas des masses de place dans ce lit « une personne » !

— Mmh, on devra être collé serré alors ?!

Il lui faisait de grandes œillades en lui répondant, elle sourit, le poussa vers le lit et lui dit,

— Couche-toi, je verrais ce qu’il me restera comme place !

Il se coucha, elle se logea timidement face à lui sur le peu de place encore disponible et dit,

— Ouille, là, on n’a pas intérêt à trop bouger, ni toi ni moi, sinon nous tomberons par terre…

— Et si tu te mettais dos contre moi ? Si on se colle, on aura plus de place, non ?

— Je, euh…

Madison ayant pâli, Gaétan tenta de la rassurer en lui rappelant,

— Madi, je suis en pyjama, toi aussi, on va juste dormir ensemble…

Elle leva les yeux vers lui, elle était traversée par le souvenir des fois où elle avait été réveillée par Nicolas qui choisissait de faire passer son érection matinale de cette façon-là, en la prenant par-derrière, sans la prévenir….

Gaétan croisa son regard et lui dit,

— Bon, j’aurais peut-être envie de t’embrasser dans le cou, de passer mes mains sur ton ventre… Et peut-être m’aventurer un chouillat plus haut, comme là tantôt, mais sans plus… Je n’ai qu’une parole Madi.

Elle souffla, sourit et lui dit,

— Ok alors, je te fais confiance.

— Oui, tu peux me faire confiance Madi…

Comme elle s’installait contre lui, elle eut un petit mouvement de recul, Gaétan lui dit de suite,

— Euh… Oui, désolé, tu risques aussi d’avoir comme un bout de bois dans le dos… Je vais penser à ma mère ou à la prof de bio pour tenter de régler le problème !

Madison éclata de rire, ce qui eut pour effet de briser la glace qu’elle avait installée sans le vouloir et dit,

— Mais non, arrête, je ne vais pas me plaindre parce que tu as une érection rien qu’à l’idée de dormir avec moi Gaétan ; c’est même flatteur pour moi, je trouve.

— Viens alors, parce qu’il est presque minuit et demain, on a un gros labo à faire !

— Oui, dormons.

Elle s’installa, contre lui, il nicha d’abord sa tête dans le cou de Madison puis la cala sur l’oreiller et s’endormit avec l’une de ses mains sur son sein droit, là où Madison la maintenait en la caressant.

Madison s’endormit un peu plus tard, s’adaptant à la présence de Gaétan contre elle, de son souffle dans son cou… Savourant le fait qu’il ait respecté sa parole, qu’il l’ait respecté, elle.

Sur ces réflexions, elle ferma les yeux, sereine.