Naufrage au néant 

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Lettre retrouvée dans une bouteille sur les plages de St-Palais-sur-Mer en Charente-Maritime le 7 février 2022.

Voici le contenue de cette lettre traduite de l’anglais.

Mon nom est Benjamin Briggs, commandant du vaisseaux américain le Mary Celeste. Partis de New-York, États-Unis le 5 novembre 1872 avec pour destination Gêne, Italie.

Mon équipage comptait 7 matelots ainsi que ma femme et ma fille.

Le 16 novembre, nous nous sommes retrouvé face à une chose inexplicable qui entraina la disparition de tout l’équipage ainsi que celles de ma femme et de ma fille.

Nous voguions sur une l’attitude de 30* Nord et une longitude de 30* Ouest (ces coordonnées sont une estimation, ma mémoire me joue des tours), sur une mer relativement calme est dégagée quant une brume grise épaisse nous ai tombé dessus. Nous n’avions pas vu cette brume venir, elle est apparue d’un coup sur nous.

Quand je regardais mon baromètre, utile pour les prévisions météorologiques, il explosa. L’aiguille de ma boussole tournait avec une rapidité incroyable dans le sens des aiguilles d’une montre.

Dans cette brume épaisse, mes matelots me demandaient mes ordres, n’ayant aucune vision à plus de 50 centimètres devant moi, je leur ordonnais de ne rien changer, que nous ne faisions juste que passer à travers un phénomène de brume inexpliqué mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter.

Les côtes du Portugal étaient encore loin, nous risquions seulement, comme on dit, de percuter un autre bateau mais je n’en avait repéré aucun avant la tombée de la brume.

Mes matelots criaient les ordres aux autres, de ne rien changer et d’attendre d’avoir traversé ce phénomène.

J’entendais ma femme et mon enfant, qui pleurait, me demandant ce qu’il se passait. Je répondis la même chose qu’à mes marins, que cette brume qui avait presque l’épaisseur d’une fumée à ce moment-là, allait disparaître ou bien que nous passerions à travers.

Une minutes plus tard, tandis que j’avais posé mes mains sur le gouvernail pour tenter de garder notre cap, une vague importante nous frappa à bâbord et fit tanguer notre vaisseau brusquement. Un grondement terrible bourdonna dans mes oreilles. J’en concluais que nous avions sûrement percuté un autre bateau. Impossible pourtant d’être sûr.

J’encourageais mes matelots à garder leurs sang froid, mais l’un d’eux se mit un pousser un cri terrible. Quand je demandai si il y avait un blessé, on me répondit de regarder à bâbord. Je n’eus même pas entendu la fin de la phrase du matelot terrorisé quand j’observa une immense forme sortir de l’eau à notre bâbord, dissipant la brume autour d’elle.

J’ai vu des choses étranges sur les mers, croyez-moi. Mais jamais je n’ai vue ni vécus pareille chose.

La forme qui sortait de l’eau comportait plusieurs faces, imaginé une immense sphère recouverte de miroir rectangulaire.

Ces miroirs ne reflétaient pas notre vaisseaux, je n’y voyais que des lumières, floues et ternes. Notre navire ne semblait pas avancer. J’eus peur de percuter cette chose, je tourna d’un quart mon gouvernail à tribord pour éviter tout risque d’être percuté ou soulevé par cette masse qui s’élevait sans cesse. Le bateau ne répondait pas aux mouvements du gouvernail. Quand je compris que cette énorme phénomène allait détruire où renverser notre navire, je donnais l’ordre de vive voix à mes matelots de descendre dans l’embarcation de sauvetage, qui heureusement se trouvait à tribord, immédiatement. J’allais chercher ma femme et ma fille dans mes quartiers.

Quand nous sortîmes des chambres, la masse était devenue translucide et ressemblait maintenant à une montagne, avec des sommets, des crevasses et une sorte de roche rose. Je ne pouvais distinguer, à ce moment-là, à quoi elle s’apparentait exactement. Certaines parties semblaient coniques, les pointes dirigées vers l’intérieur, mais en se déplaçant, les cônes semblait pointer vers l’extérieure. L’œil ne pouvait décrypter précisément la surface et ses caractéristiques.

La plupart des mes marins avaient déjà embarqués. Je mis ma femme et mon enfant dans l’embarquement et dis aux deux matelots, qui étaient courageusement restés sur le pont pour m’aider, de partir avec eux.

Des cris et des pleurs de protestations venant autant de ma femme, de ma fille que de mes matelots m’implorèrent de les suivre. Je leurs répondis que je devais savoir ce qu’il se passait, j’étais le commandant, il me fallait comprendre la situation.

Pour être honnête, j’avais prévu de fuir avec eux mais subitement, je me sentais attiré par cette chose. Elle m’appelait, non pas par des « voix » mais par des sensations. J’avais un besoin irrésistible de découvrir cette chose.

J’entendais le bastingage grincer coté bâbord, côté où l’énorme phénomène continuait son ascension. Notre navire n’allait pas tarder à dessaler. Mais je n’avais pas peur.

J’ordonnais avec autorité à mes matelots de partir le plus loin possible d’ici.

Ils partirent rapidement, les pleurs de ma fille retentissaient, mais je n’en avais cure.

Je me retrouvai donc seul, sur le pont. La masse continuait à surgir de l’eau lentement.

Je m’approchais donc de ce phénomène et le touchais. La surface était lisse et froide, moins froide que je ne le pensais de prime abord. La masse arrêta immédiatement son ascension. Un nouveau grondement terrible résonna dans mes oreilles. Une sensation m’ordonna d’escalader le monticule. Ce que je fis.

Bien que la surface était d’apparence impraticable, je n’avais aucun mal à l’escalader. Je montai comme une araignée sur son flanc inégale et à la surface parfois concave ou abrupte. Une sensation m’ordonna d’en faire le tour, je m’exécutais jusqu’à arriver sur une plateforme, lisse et brillante. La brume s’était complètement dissipée. Je vis mon bateau à environ 1 mille, il avançait rapidement, les voiles étaient gonflées par un vent puissant.

À mon grand malheurs, je vis apparaître de sous l’eau l’embarcation de sauvetage, vide. Aucune trace de ma femme, de ma fille ou de mes matelots.

Un silence terrible s’installa. Les vagues qui percutaient ce terrible rocher ne faisaient aucun bruit. Le sommeil m’envahissais, je ne pouvais lutter et ferma les yeux.

Je me réveillais au même endroit, sur cette sorte de promontoire lisse. Trois hommes étaient assis et me regardèrent me réveiller. Je pensais que c’était mes matelots mais ces hommes étaient barbus et avait une mine fatiguée. Je criais à l’aide en proie à une panique terrible, leur expliquant ce qu’il m’était arrivé.

Ils me répondirent que la même chose c’était produite pour eux. Ils ne savaient pas depuis combien de temps ils étaient là. Mais ils m’apprirent quelque chose de terrifiant. Les vaisseaux qui passaient par là ne les voyaient pas. Nous étions comme invisibles pour eux.

Plus terrifiant encore, il me parlèrent d’une sorte d’énorme pieuvre, un corps de la taille et de l’épaisseur de cinq baleines réunis avec des tentacules immenses, faisait parfois surface et que cette créature leur parlait un langage qu’ils ne comprenaient pas ni n’avait jamais entendus. Nous sommes marins depuis plus de vingts ans chacun, nous avons entendu sûrement toute les langues du monde. Impossible pourtant de comprendre une bribe de ce que disait la créature. Ce n’était presque pas un langage, plus une sensation. Selon eux.

J’étais à la fois très sceptique et en même temps, plus rien ne m’étonnait vraiment. Et cette sensation, je l’avais ressentis aussi, en quelque sorte.

Quand je demandais comment ils se nourrissaient, ils me répondirent qu’ils n’avaient jamais faim ni soif, que le plus dur ici, c’était l’attente, le fait de ne jamais être vus par les autres navires et les apparitions de la créatures qui étaient terrifiantes et leurs drainaient leurs forces.

Comme je l’ai écris plus haut, ils n’avaient aucune idée du temps qu’ils avaient passé sur cette énorme plateforme. Ils me dirent que j’avais sûrement dormis pendant environ une semaine entière ! Et que la créature était venue m’observer dormir, qu’elle me toucha même avec une de ses tentacules.

Je n’y croyais pas quand d’un seul coup, des tentacules apparurent sur le bord de la plateforme et je vis l’immense pieuvre sortir promptement. Ses yeux pouvaient faire la taille d’un vaisseau de guerre. La peau rougeâtre et visqueuse.

Là, je compris ce que les hommes voulaient dires quand ils parlaient du langage de la pieuvre. Des sons et des sensations m’envahissaient. Déjà terrifié par la taille de la créature, s’ajoutait à cela des sentiments de colère, de tristesse et de confusion. C’était comme-ci je répondait au charabia de cette créature par mes sentiments, sentiments que je ne contrôlait aucunement. Comme-ci elle forçait mon âme à lui répondre et que mon âme lui répondait sans aucun contrôle de ma part.

Je ne puis dire combien de temps cela dura. Puis je me suis évanoui.

À mon réveil, les deux hommes qui étaient avec moi n’étaient plus là, aucunes traces.

Je n’avais pas faim, ni froid, ni soif.

Ma femme et ma fille étaient-elle vivantes ? Et mes matelots ?

Pris de colère, je criais et pleurais longuement quand la créature réapparût. Bien que terrifié, je lui demandais dans ma langue ce qu’ils leurs étaient arrivés. Je sentis une profonde tristesse m’assaillir après le balbutiement de la bête. Puis un apaisement.

Elle approcha un de ses énormes yeux sur moi, semblant me scruter. Puis elle repartit dans la mer.

Je vis un vaisseaux passer. Malgré que je sache pertinemment qu’ils ne me verraient pas, je criais et agitais mes bras. Je courus dans leurs direction, je voulais rejoindre la mer mais bien que j’avais beau courir à toute allure, je ne vît jamais le bord du promontoire, et le navire ne s’était pas rapproché non plus. C’était comme si j’avais couru sur place.

Fou de colère et de tristesse, je frappais la surface du promontoire de mes poings, espérant attirer l’attention de la créature et lui demander se qu’elle me voulait.

Puis, j’eus l’impression de tomber et mon corps s’affaissa.

Je me réveilla, sans doute m’étais-je évanouis encore, et trouva à mes pieds des feuilles, une plume et un encrier ainsi qu’une bouteille en verre.

Voici mon histoire, je suis encore vivant mais dans un endroit où je ne suis rien de plus qu’un fantôme.

Si vous trouvez cette lettre, je vous pris de rechercher ma femme, Sarah Briggs et ma fille Sophia, et de leurs dire que je suis vivant. Mon fils, qui n’était pas avec nous dans le vaisseau, s’appelle Arthur Briggs et vit actuellement avec sa grand-mère à New-York.

Les matelots qui étaient avec moi : Albert Richardson, Andrew Gilling, Edward Head, les frères Lorenzen et Boz Volkert, Arian Martens et Gottlieb Goodschaad. Tous étaient d’excellents marins.

À ma famille, je vous aimes.

Au monde entier, des choses plus vieux que la planète semblent nous attendre dans les profondeurs des Mers et Océans.

Adieux !

Signé : Benjamin Brigg, commandant du Mary Celeste.

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