d’un doigt je file

je clique à la recherche d’un torse, d’une grosse bite

je cherche, je trouve et pourquoi pas furète, j’approuve en monosyllabique

ok t’es où

j’arrive, 5 minutes

c’est comme ça qu’ça s’passe, fais passer le stupre

j’envoie une photo de ma couille droite, plus juteuse, de mon gland et de mon œil gauche

assemble le puzzle que j’dis, je suis plutôt bogosse, 27 ans, bien dégourdi, bonne bite et cul gourmand

ouais, j’suis dans la place qu’il répond, raboule ton boule

et hop, je me radine, déjà j’ai la pine qui bouge dans le calcif, tu vois

j’arrive devant l’immeuble, je regarde les nouvelles photos qu’il envoie toutes les deux minutes, je me dis dingue la nuit va être explosive

je regarde quand même voir si y a pas un mec plus beau dans le coin on sait jamais

c’est le néant, à croire que tout le monde dort déjà j’y crois pas tout le monde baise ouais

j’appuie sur la sonnerie de l’immeuble, je fais comme il me dit par SMS, je vois une porte entrouverte au fond d’un couloir, je frémis

ça fait des plombes que j’utilise cette app mais je m’y fais pas, je me sens toujours puceau, genre c’est la première fois

je sonne gling et j’attends, j’ai le cœur qui bat comme une fillette, premier rendez-vous, papillons dans le ventre, syndrome de la midinette qui rougit devant un chibre

mais je sais que s’il touche ma teub, ça ira beaucoup mieux

pas besoin de parler la bouche pleine

alors je prends confiance, je respire et j’attends

la porte s’ouvre Tadam

bogosse je confirme, tout ça, c’est bon

j’entre, je fais une rapide inspection sanitaire, décoration minimale comme un hôtel de film de cul, je check quand même si y a une caméra planquée on sait jamais

je me suis retrouvé une fois sur pornhub, pas mon délire va enlever les vidéos quand c’est paumé sur un serveur russe à deux millions de vues

il me sert un fond de verre je dis ok, c’est zéro méfiance, on est pas en boîte, et pas de came dedans

je me détends, il se détend, il lève les bras, baille un bon coup et me regarde droit dans les yeux ok j’ai compris c’est le moment

il perd pas de temps le loustik, j’aime

il s’approche de moi, avec son beau corps, ça me donne la chaleur, la sève qui monte tout ça

viens que j’lui dis

j’ai pas dévoilé mon prénom, lui non plus, on s’en fiche, je bande

Plus la force de parler, juste envie de niquer

on se tripote un max, on se galoche, on inspecte un peu avec les mains comment le corps est, pour voir ce qu’on en fait si on poursuit ou si on se contente de se palucher ou de faire qu’un plan suce

c’est toujours comme ça

on avise

je mate son érection

elle a l’air sympa, sans plus,

aurait-il menti

ils jouent avec la perspective les mecs, genre pour se donner l’air de rien

la contre plongée

la bite énorme

un monstre du Lochness, sauf que ça existe pas

je crois pas à l’erreur de frappe genre le 4 c’est pas à côté du 9

bon, soit, ça fera l’affaire

au pire, il a un trou

faut juste penser à sentir si c’est propre

je fais ce que j’ai à faire comme d’hab pas besoin de me fournir un manuel

ahhhh merde

en quinze minutes c’est plié

j’aurais voulu plus mais le mec pas vraiment doué à trop se tripoter le jonc, il a jouit dès que j’suis rentré et moi ceinture, je me suis branlé vite fait sur son ventre bonne éjac mais j’aurais préféré plus

on aurait pas dû faire de préliminaires je serai chez moi plus tôt devant ma série préférée

à la maison, j’ouvre le frigo direct

ma mère m’a préparé un bol de tomate mozza, c’est la meilleure ma reum, j’ai qu’à savourer

quand je le termine le bol, pas de bol, je reçois un message sur l’app le mec me dit j’ai kiffé, on remet ça

je dis que j’ai piscine tous les jours et que je taff tout le temps au cas où, mais il insiste de ouf

il veut me faire découvrir le poney

je rigole un peu, il est culotté

je lui demande son prénom s’il a en a un

il en a un, vrai de vrai

j’ai envie de le revoir, je sais pas pourquoi

c’est drôle ça m’arrive jamais surtout que bon, c’était naze

on discute comme ça pendant une heure sous la couette

ma mère sort avec ses bigoudis, frappe à la porte et hurle comme une furie

elle me dit d’arrêter de rire comme une dinde

la rabat-joie celle-là elle ferait mieux de toucher des zizis ça lui ferait du bien

avant de m’endormir comme un bébé, sourire aux lèvres, je réponds à Cédric « à demain ! »