Chapitre 46 : faire rapide, efficace et pas cher

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Une fois la tour de montage qualifiée, je me dépêchai de retourner à Ouessant où m’attendaient Marie, son frère, et Vitamine. Malgré la fatigue de son traitement, ma chérie semblait reprendre des couleurs plus rapidement. Elle n’était arrivée que deux jours avant moi et avait déjà les joues roses. L’air du large en janvier n’était pas le seul responsable. Son corps se battait et donnait l’impression d’être en passe de gagner le combat contre ses cancers. Elle était forte, ma Marie !

Dans l’avion entre Cayenne et Paris, j’avais découvert avec stupeur la reconstitution du sacre de Napoléon 1er en Afrique, en Centrafrique exactement. Le président, qui s'était déjà nommé président à vie en 1972, s’était lui-même couronné empereur Bokassa 1er. Une cérémonie pleine de faste et de dorures, attirant énormément d’invités, mais aucun chef d’état n’avait répondu présent. La France n’y avait été représentée que par son ministre de la coopération. Il semblait bien que, ce jour-là, revêtu d’une grande tenue de maréchal, copie de celle du maréchal Ney lors du sacre de Bonaparte, il avait vraiment atteint le sommet de son délire mégalomaniaque. Néanmoins, il avait été mis en place par la France et garantissait le maintien de nos intérêts dans son pays, riche en matières premières indispensables à notre industrie. Donc on soutenait - de loin - et on critiquait – mais pas trop fort – Bokassa 1er. Un dangereux équilibre pas facile à maintenir.

Marie s’était tenue au courant de l’actualité durant ses séances de chimio et me raconta ce qu’elle avait appris par ailleurs, sur un autre fait majeur de l’actualité internationale, ce formidable espoir de paix au Proche-Orient avec le changement d’attitude du Président égyptien Sadate au sujet d’Israël :

  • Tu te rends compte, Robert ? Si ça se trouve, bientôt, il y aura la paix là-bas !
  • Ce n’est pas encore fait, lui rétorqua son frère.
  • Houa ! surenchérit Vitamine sans qu’on sache bien si elle était du côté de Jean-Paul ou de sa sœur.
  • Allez, ne sois donc pas si frileux, frérot. Je sais bien qu’on n’y est pas encore, mais ne gâche pas une bonne nouvelle en étant trop réaliste et pragmatique.
  • Tu as raison Marie, en soi, cela ressemble bien à une bonne nouvelle, et cela n’arrive pas si souvent dans cette région.
  • Voilà, nous dit-elle, contente que tout le monde se soit rangé à son point de vue.

Même le chien la fixait avec un regard plein d’amour.

  • En effet, ça paraît vraiment encourageant, dis-je, plutôt optimiste pour ma part.
  • Oui, c’est quand même la première fois qu’un dirigeant égyptien tient ce genre de propos disant qu’il est prêt à parler de paix avec Israël, devant ses propres députés et ceux de la Knesset[1], surenchérit-elle.
  • Il me semble, en plus, que ce déplacement à Jérusalem, devant les parlementaires israéliens, vaut quasiment comme une reconnaissance de facto de l’état d’Israël, non ? complétai-je.
  • Oui, et en plus, il a été leur dire qu’il fallait trouver une solution pour les Palestiniens. Il n’a pas fait « carpette » face à eux.

Marie était très à cheval sur le droit des Palestiniens à un état libre et indépendant.

  • Il y a quand même ce front du refus, non ? insinua Jean-Paul.
  • Jean-Paul !
  • Il a raison, Marie, mais il faut espérer que ça se passera bien quand même, répondis-je en tentant de calmer un peu les débats.


Quelques jours plus tard, rassuré sur la santé de sa sœur, Jean-Paul repartit retrouver la Patrouille de France. Il nous avait annoncé, avant son départ, son intention de quitter l’armée pour se faire embaucher, durant les dernières années lui restant à travailler, comme chef mécanicien chez Air France. Il avait reçu une proposition alléchante, pour un poste moins stressant que celui qu’il occupait à Salon de Provence, et n’allait sans doute pas réfléchir longtemps avant de répondre positivement.

Une fois Jean-Paul parti, et la porte de notre chambre fermée pour que Vitamine nous laisse tranquilles, nous nous sommes retrouvés de la plus tendre des manières. C’était si bon de sentir la sentir si vivante contre moi peaux avaient faim l’une de l’autre. . Nos La grande histoire fut bien vite oubliée lorsque nous nous retrouvâmes dans les bras l’un de l’autre. Seul le chien gémissant derrière la porte était parvenu à nous séparer quelques temps plus tard, sinon nous y serions sans doute encore…

Une fois nos sens apaisés, ma douce me fit part des échanges avec son oncologue : elle n’aurait sans doute plus qu’une série de séances de chimiothérapie en mars avant un suivi régulier. Elle semblait sur la voie de la rémission ! Bientôt, tout ceci ne serait plus qu’un mauvais souvenir ! Ce que j’étais heureux ! De mon côté, je lui fis part de mes réflexions : j’avais appris, par un collègue qui en avait bénéficié, d’un système de pré-retraite qui s’appelait la Garantie de Retraite Démission. Celui-ci permettait aux employés en fin de carrière des grandes entreprises - ce qui était mon cas - de libérer des effectifs. J’aurais 70 % de mon salaire versé par l’Assurance chômage, et ce jusqu’à mon départ officiel en retraite, une fois que j’aurai totalisé 167 trimestres de cotisation. Cela surprit beaucoup Marie :

  • Mais, Robert, et cette fin de projet ? Ce lancement d’Ariane ? Tu ne veux pas aller jusqu’au bout de ton rêve d’enfant ?
  • Mon amour, j’ai été bien au-delà de tous mes rêves les plus fous…
  • Oui, mais quand même, tu veux t’arrêter avant la fin d’Ariane ?
  • D’abord, ce n’est pas la fin, seulement le tout début. Et puis, ce qui m’importe vraiment dans ma vie, c’est d’être auprès de toi, Marie, pas aux pieds d’une bête fusée, fut-elle européenne.
  • Oh Robert, mon amour…

Elle tomba dans mes bras, en larmes. Je joignis mes pleurs aux siens et nous restâmes ainsi plusieurs minutes, enlacés, pleurant de concert. Même Vitamine nous rejoignit en gémissant, sans cesser de remuer la queue pour marquer son contentement, comme si elle avait compris que nous allions rester tous les trois, maintenant. Une fois que nos larmes eurent fini de couler, elle me regarda et me fit un clin d’œil :

  • On va faire un sacré couple, tu ne trouves pas, mon chéri ?
  • Comment ça ?
  • Ben un chômeur et une malade…
  • Oui, sacré équipe !
  • Je crois que l’on ne représente définitivement plus l’avenir de notre pays…

Et nous partîmes de concert dans un grand éclat de rire. Vitamine se joignit à nous en aboyant. Une fois notre sérieux retrouvé, Marie sembla s’inquiéter :

  • Tu sais déjà qui va te remplacer à ton poste ?
  • Philippe, mon adjoint, celui qui a remplacé Gérard, fera très bien l’affaire. D’ailleurs, il est de cette nouvelle génération d’ingénieurs du CNES et de l’ESA, il a quinze ans de moins que moi.
  • Tu as tout prévu, dis-moi ?
  • Oui, tout est calé pour ma succession, il n’y aura pas de problème.
  • Tu crois qu’il saura faire ?
  • Oh oui, et certainement mieux que moi. Il y a tellement de fois où je me suis senti un peu dépassé par les avancées de la technique ces dernières années. Je n’arrive pas à comprendre comment marchent tous ces ordinateurs. Je n’ai même pas de calculatrice comme toi, je suis encore avec ma vieille règle à calculs.
  • Elle n’est pas si mal, ta règle à calculs, il me semble que tu étais presque aussi rapide que moi avec ma calculatrice, et pas si faux que ça…
  • Pas si faux, tu exagères, il ne s’agissait que d’une question de précision, tu veux dire ?

J’aimais bien quand on se « taquinouillait » comme ça. Ça me rappelait tellement nos appels téléphoniques interminables, quand on était chacun à un bout du monde…

  • Oui, tu as raison, la différence était juste la précision, convint-elle.
  • Effectivement tu comprends la raison pour laquelle je me sens un peu dépassé, parfois. Jusqu’à maintenant, la précision de la règle à calculs pouvait presque suffire, mais là, avec Ariane, impossible ! De plus, ces jeunes ingénieurs pianotent tellement vite sur leurs claviers qu'ils me donnent souvent l'impression d'être totalement périmé.
  • N'oublie pas que s'ils en sont là, c'est grâce à tout le travail que tu as effectué. Tu es parti de trois mètres, souviens-toi !
  • En effet, comment oublier ces trois mètres à Suippes ?

La nostalgie soudainement m’envahit. Il s’en était passé des choses depuis ce premier tir de Véronique, depuis Maurice, avec Paulo…

Janvier et février passèrent finalement assez vite, entre balades au grand air, journées confinées à cause de la pluie et du vent, et longues discussions. Je passais aussi du temps, durant les siestes de Marie, à relire et corriger mes carnets de notes sur la conquête spatiale française. Je lui en lisais des passages, de temps en temps. Quand on était tous les deux, le temps semblait s’écouler tellement vite.



Vers début mars, je l'accompagnai à Villejuif, avec Vitamine, et louai un appartement pas loin de Gustave Roussy, le temps de la durée de son traitement. Cette fois-ci, il ne durerait que six semaines. Les quantités de produit seraient moins importantes, Marie serait donc moins fatiguée. Ce fut effectivement le cas, et on put même, tous les trois, se promener autour de l’appartement. Elle passait juste le lendemain des séances à dormir, Vitamine couchée sur ses pieds. Dès le surlendemain, elle arrivait à se lever et à marcher. Je faisais la cuisine tout en étant aux petits soins pour elle. Elle était finalement assez heureuse que nous ayons pu trouver un appartement dans cette banlieue communiste. Malgré Budapest en 1956 et Prague en 1968, elle restait encore terriblement attachée aux idéaux marxistes. « Ils ont été trahis par Staline et l’URSS », disait-elle.

En mars, le 9 exactement, soit juste après la première séance de chimiothérapie de Marie, survint un événement qui allait faire couler beaucoup d’encre, générer de nombreuses polémiques durant très longtemps : la Cour de Justice des Communautés Européennes, la plus haute justice de l’Europe, prit une décision, appelée l’arrêt Simmenthal[2], qui accorda définitivement la primauté du droit communautaire (européen) sur les législations des différents pays de la CEE, et ce même au sujet de textes nationaux entrés en vigueur après le texte communautaire. L’Europe législative était dorénavant en marche. Cet arrêt était une petite révolution, mais nous n’en prîmes conscience que beaucoup plus tard.

Nous avions loué un poste de télévision et nous suivîmes, anxieux, les développements du conflit entre Israël et le Liban. Décidément, les bonnes nouvelles ne duraient pas longtemps dans la région… En représailles à l’action d’un commando palestinien ayant fait 37 morts israéliens, l’état hébreu avait lancé une opération au sud Liban, déplaçant plusieurs centaines de milliers de libanais. L’ONU condamna cette action et décida de la mise en place d’une force d’interposition, chargée de faire tampon entre les deux pays, la FINUL[3]. Enfin, la communauté internationale semblait prendre en compte les risques dans cette région. On n’en était pas encore au règlement de la question de l’État palestinien, mais ça progressait un peu.

À peine quelques semaines plus tard, le 27 avril, l’Afghanistan, pays aride et montagneux, connut un coup d’état communiste. Les insurgés assassinèrent le président et toute sa famille, puis, dans les jours qui suivirent, se tuèrent entre eux. L’instauration d’un « socialisme scientifique » se heurta dès le début à une résistance farouche de milices de montagnards, dont certaines adeptes d’un islam radical. Nous étions en route pour Ouessant, une fois le traitement de Marie terminé, quand nous apprîmes ce coup d’état. Décidément, le monde ressemblait vraiment à une poudrière, prête à péter un peu partout, un peu n’importe quand.



Ce printemps 78, sur notre île, fut pour moi comme le début d'une nouvelle existence avec Marie et notre petite chienne. J'avais à mes côtés l’amour de ma vie, de toutes mes vies, ainsi qu’un petit chien adorable, tellement plein d’énergie. Dans le même temps, je m’étais libéré de toutes ces responsabilités qui pesaient sur mes épaules, sauf celle d’être heureux et de profiter de ma compagne. À ce moment-là, je me suis rendu compte que j’avais été un homme assez stressé – et peut-être stressant – avec et pour mes collaborateurs. Il avait fallu toute la patience de Marie pour que je lâche prise, pour que j’arrive à prendre les choses comme elles venaient. C’était fou… Peut-être était-ce dû à ce qu’elle avait traversé, mais elle avait parfaitement compris quelles étaient les priorités lors de notre passage sur terre : être soi-même, profiter de chaque instant. Elle m’avait même fait part d’une théorie qu’elle avait élaborée durant sa dernière série de chimios :

  • J’appelle ça mes règles de vie…
  • Carrément, des règles de vie ? Il y en combien ?
  • Quatre ! La première : on fait des erreurs.
  • Oui, en effet, tout le monde en fait, tout le temps… Même si certaines coûtent plus cher que d’autres…
  • Justement, voilà la seconde règle : on essaye de réparer ses erreurs.
  • On ne peut pas toujours….
  • Non, en effet, c’est pour ça que j’ai dit « essayer de réparer ». Chaque mot est important, crois-moi, j’ai eu le temps d’y réfléchir, mon chéri…
  • La troisième ?
  • La troisième arrive justement : on se pardonne à soi-même d’avoir fait des erreurs.
  • Ah oui, pas facile celle-ci… On est souvent beaucoup plus dur avec nous-mêmes.

Même si je me suis souvenu, à ce moment-là, de quelques erreurs que je n’avais pas pardonnées, notamment vis-à-vis de Maurice. Bon, en étant honnête, j’avais aussi profité d’une occasion offerte pour virer quelqu’un qui empoisonnait l’ambiance de l’équipe et qui, de surcroit, ne me respectait pas comme chef. Marie m’aurait dit que je ne me reconnaissais sans doute pas assez moi-même comme tel et que d'autres avaient donc du mal à le faire aussi …

  • Tu es avec moi, Robert ?

Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais parti dans mes pensées.

  • Oui, oui… Des souvenirs me sont revenus en tête, avec Véronique…
  • Heureusement que je sais de quoi tu parles, mon chéri... Sinon, dit comme ça, j’aurais pu être jalouse…
  • Très drôle ! dis-je en lui tirant la langue.
  • Tu étais parti où dans tes pensées par rapport à cette troisième règle ?
  • Je me suis souvenu que j’avais profité de l’erreur de Maurice pour le virer. Cette fois-ci, je n’avais pas pardonné à quelqu’un d’autre.
  • Tu ne te souviens pas de fois où tu as eu du mal à te pardonner, toi ?
  • Oh si, de nombreuses fois… Cela étant, la plupart du temps, toi ou Paulo, m’avez secoué et remis les idées en place.
  • À l’époque, je n’avais pas idée de cette troisième règle, tu sais.
  • Oui, mais vous deux, vous m’en avez tenu lieu.
  • Tu vois, depuis ce cancer, Robert, ma vision de la vie a radicalement changé.
  • Je sais, mon amour. La mienne aussi. Je sais quelles sont mes priorités maintenant. En fait, je n’en ai plus qu’une, toi !

Un baiser aussi tendre que doux clôtura cet échange, jusqu’à ce que nos lèvres se séparent et que je ne réalise qu’il en manquait une, de règle.

  • Ben tu ne m’avais pas dit qu’il y en avait quatre de tes règles de vie ?
  • Si, bien sûr !
  • Alors ne me fais pas attendre plus longtemps, Marie.
  • Elle toute bête, la quatrième : on refait des erreurs…
  • On revient au début alors ?
  • Non, pas tout à fait. Certes, on fait des erreurs une nouvelle fois, mais elles sont différentes, on ne refait pas les mêmes, on en fait d’autres…

Je restai quelques temps à digérer ses mots. Ma foi, elle avait développé une très belle philosophie de vie. J’allais la faire mienne, naturellement.



Quelques temps plus tard, j’eus à nouveau l’occasion d’échanger avec Philippe, qui me tint au courant des dernières actualités d’Ariane. Finalement, la France avait décidé de se lancer dans sa propre production d’UDMH. Ce carburant stratégique était historiquement produit par les USA et l’URSS. Les Américains, sans doute dans un souci de freiner la concurrence qu’Ariane pourrait apporter à leurs fusées Titan, avaient décidé de ne plus en vendre à la France. La SNIAS s’approvisionnait donc uniquement auprès des soviétiques. Malgré tout, dans un souci d’indépendance européenne, notre pays avait décidé de le produire lui-même. Un pilote[4] à Vernon avait permis de produire cette substance à une cadence de quelques kilos par heure. Une usine était en cours de construction autour de Toulouse, par la Société Nationale des Poudres et Explosifs[5], et devait être opérationnelle au début des années 80, pour une production industrielle. Il me raconta également toutes les conditions que l’ESA, pilote du projet, avait imposé dans la conception d’Ariane. Il ne fallait quasiment pas d’innovation. L’objectif était avant tout économique. Ariane devait être un lanceur bon marché pour faire concurrence aux Américains. Par exemple, le premier étage avait un diamètre de 3,80 mètres parce qu’il reprenait les études du premier étage d’Europa, feu-Europa. Le troisième étage faisait exactement 2,60 mètres de diamètre parce que la France ne savait pas fabriquer des réservoirs cryogéniques plus gros. Tout avait été pensé pour faire rapide, efficace et pas cher.






[1] Knesset : nom du parlement israélien.

[2] Arrêt Simmenthal car pris dans l’affaire concernant la Société Simenthal et l’état italien pour une question de taxe d’importation sur de la viande bovine entre la France et l’Italie. Un juge italien a saisi la Cour de Justice des Communautés Européennes au sujet de la compatibilité du droit italien vis-à-vis du droit communautaire.

[3] La Force intérimaire des Nations unies au Liban (ou FINUL) (en anglais : United Nations Interim Force in Lebanon ou UNIFIL) est mise en place par les résolutions 425 et 426 des Nations unies du 19 mars 1978 à l'initiative du général français Jean Cuq, à la suite de l'escalade de la violence le long de la frontière israélo-libanaise. Celle-ci avait culminé avec une incursion israélienne dans le Sud-Liban sur une profondeur d'environ 40 km, l'opération Litani, du 14 au 21 mars 1978. La FINUL est déployée à l'origine avec 4 000 hommes sur 650 km2.

[4] Pilote : pour unité de fabrication pilote. Il s’agit d’un genre de maquette d’unité de production à l’échelle de 1/10ème ou 1 :100ème utilisé pour mettre au point le processus de fabrication. On met au point le processus sur de petites quantités.

[5] Société Nationale des Poudres et Explosifs : cette société est créée le 8 mars 1971 pour succéder au Service des poudres de la délégation ministérielle pour l'armement et elle est, à ce titre, l'héritière d'un monopole des poudres institué par l'État en 1336 et administré directement depuis l'institution de la Régie spéciale des poudres et salpêtres en 1775 sous Louis XVI.

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