Je te vois

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Tu marches seule, ton casque sur les oreilles et la tête dans les étoiles. Tu regardes les autres, tous les gens qui vivent autour de toi, qui restent imperturbés par ta propre existence. Tu les regardes et tu souris.

Et je souris.

La neige tombe mollement sur le bitume et sur tes cheveux. Tes cils se recouvrent d'un voile de satin blanc, ton souffle se perd parmi les flocons. Tu relèves la tête, regardes cette eau glacée tomber, et tu souris.

Et je souris.

Ton regard se perd dans le ciel tandis que ton esprit se perd dans la mélodie que tu écoutes. Tu fermes les yeux pour mieux t'y perdre. Tu oublies toute réalité autre que cet instant figé dans le temps. Et tu souris.

Et je souris.

Tu remarques les autres en espérant secrètement qu'ils te remarquent à leur tour. Tu as abandonné tout espoir que l'amour frappe un jour à ta porte. Tu as tourné la clé de ton coeur et l'as jetée quelque part dans l'océan. Tu ne vas plus rechercher l'amour dans le visage des passants. Et tu souris pour ne pas pleurer.

Et je pleure.

Tu traverses ton existence comme si tu n'y étais pas. Tu ne parles à personne, et personne ne te parle. Tu voudrais qu'ils t'aperçoivent, ne plus errer dans le désespoir. Tu continues de vivre comme une colombe au-dessus de la mare, mais la colombe est blessée. Tu veux secrètement que quelqu'un te voit. Et tu caches dans tes yeux d'émeraude ce grand secret.

Et à cela je dis : je te vois. Et par cela je veux dire : tu es belle. Tu es unique et exceptionnelle, et intelligente, et douce, et forte. Et par dessus tout, tu es aimée, car je t'aime. C'est fou ! Mais ça n'a pas d'importance, parce que l'amour est fou, tu le sais comme je le sais, et je t'aime. Alors partons ensemble errer dans notre existence. Je veux te prendre la main et t'emmener dans la forêt de ton passé, t'offrir mes hortensias, écouter avec toi la montagne au loin et rêver à notre futur chien, imaginer avec toi un monde parallèle où nous serions souverains des renards, habitant un château de bulles au milieu d'un désert de plumes.

Je suis allé repêcher la clé de ton coeur. Peu m'importe si le mécanisme est rouillé par les vagues du temps. Je t'aime pareil. Même si tout cela ne doit durer qu'une heure ou bien une seconde, je t'aimerai pareil, car quand l'amour est unique, le reste est une illusion.

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