Chapitre II

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Une fois rentré chez moi, j'ai salué ma mère et Charles et suis monté dans ma chambre. La porte fermée et ma personne parfaitement positionnée dans mon lit, j'ai ouvert mon application favorite du moment sur mon téléphone : une application de discussion en anonyme, enfin, toi tu les contacts en anonyme, mais tu sais à qui tu parles. C'est une appli sympa, même si 95 % des conversations, c'est : "salut ça va, tu fais quoi, rien". Ce qui est assez inintéressant. Mais parfois y en a qui sorte du lot notamment ce cher "Adrioche". C'est un pseudo bien évidemment, mais ça doit faire quatre, cinq jours que le lui parle, il s'appelle Adrien et son nom de famille Rioche. Il a un an de plus donc 18 ans, il est dans le lycée de la ville voisine. Il a refait son année de première pour avoir un meilleur dossier. Si ce n'est pas un signe de sérieux, qu'est-ce que c'est ? Mais bref, le feeling est plutôt bon entre nous, on parle généralement après les cours, et parfois quand on s'ennuie pendant ceux-ci. Même si c'est difficile d'envoyer des messages en cours, non pas à cause des profs, mais plutôt à cause d'Henri qui avec sa discrétion naturelle va se pencher vers mes genoux où est posé mon téléphone et dire avec sa voix qui porte juste assez pour se faire entendre jusqu'en Nouvelle-Zélande : "Tu parles à quiiiiiii ?". Ce qui me fait sursauter à chaque fois, la moitié de la classe se retourne, mais généralement les profs sont trop pris dans leur monologue et ne font que nous rappeler à l'ordre avec la magnifique menace de colle.

Mais bref, le chargement de l'application terminé, je suis directement allé sur la conversation avec lui :

— Salut !

Sa réponse arriva dans les 10 secondes.

— Ah salut Jean ! Ca va ?

— Oui et toi.

— Bof, dure journée.

— Prof d'histoire ?

— Oui.

— T'inquiète pas, l'année prochaine tu l'auras plus.

— Ouais mais il me saoule.

Petit contexte, son prof d'histoire lui mène la vie dure depuis qu'il à apprit qu'adrien était homo. Il le saque avec les notes, et le reprend pour tout et n'importe quoi, sans parler des heures de colles non justifier.

— Tu veux vraiment pas de plaindre ?

— Mais ça sert à rien, j'en ai parler à un CPE, il m'a répondu que si j'étais collé c'est que je le méritais.

— Tes parents.

— Ils savent pas que je suis gay.

— Ah... bah faudrait leur dire ça t'aidera.

— Dit celui-ci qui ne l'a pas dit non plus.

— Pas faux ahah.

La conversation à dérivée et nous avons discuter pendant deux heures jusqu'a ce que j'aille diner. Au plus grand regret d'Adrien qui m'a littérallement harcelé de messages. Ce qui à mon grand plaisir fit vibrer mon téléphone dans ma poche pendant une dizaines de minutes. Le repas terminé et la vaisselle débarassée, je suis retourné dans ma chambre afin de reprendre la conversation. 154 messages non lu, il a juste envoyé tout et n'importe quoi pour que je réponde.

— Donc,

— Ah t'es enfin de retour !

— Oui, c'est pas super sympa ton pseudo harcèlement.

— Moui je sais.

— Tu m'exaspère ahah. Tu voulais me dire un truc super important j'espère pour m'harceler à ce point.

— Oui !

— Je t'écoute.

— On se voit ce week-end genre dimanche histoire de préparer le truc.

J'ai hésité quelques secondes avant de répondre, le temps de peser le pour et le contre.

—Ouais pourquoi pas, normalement j'ai rien de prévu, je te redis ça demain. Nous avons encore parlé quelques minutes avant que la conversation ne s'arrête d'elle même. Après cela, j'ai vagué à mes occupations, mais j'ai surtout réflichi au fait si ou non j'allais accepter ce rendez-vous.

Le lendemain, après une bonne grasse matinée et une expérience culinaire de Charles. J'ai décidé d'accepter ce petit rendez-vous. J'ai donc envoyé un message à Adrien pour lui dire que c'était ok, nous avons après ça parlé une petite heure histoire de planifier un minimum cette petite sortie. J'ai passé le reste de la journée à m'occuper pour ne pas stresser pour cette rencontre. Je suis sortie prendre quelques photos dans un petit-bois non loin de chez moi, enfin 5 kilomètres, mais à vélo, c'est fait rapidement. Le calme de la journée fut rompu vers 18 h 30 quand Julien m'a envoyé un message :

— Justine m'a quitté.

Je suis resté bouche bée devant ce message pendant une dizaine de secondes, nous parlions encore de ça la veille avec lui. Avant que je ne puisse répondre, j'ai reçu un second message.

— Mais ne t'inquiète pas, Nicolas était là quand c'est arrivé, il m'a fait comprendre que Justine n'était pas ce qu'il me faut, enfin... t'as compris.

Ce second message m'a fait passé d'une sorte de tristesse compatissante envers julien à une certaine colère, ou plutôt jalousie, c'est moi qui aurais dû être là avec julien et lui faire comprendre. Je n'aime pas cette complicité qui se tisse entre eux. Nicolas va finir par me voler mon meilleur ami.

— Euh, oui, je crois comprendre, tu peux m'expliquer comment ça s'est passé plus en détail ?

— Bien sûr

Suite à ça, il m'a expliqué pendant une trentaine de minutes ce qu'il s'est passé exactement au cours de l'après-midi. Mais aussi les conseils que Nicolas lui as donné, qui je dois avouer ne sont pas mauvais. Il m'a également fait par de toute sa sympathie pour celui-ci, ce qui alimente de plus en plus ma crainte.
J'ai fini ma journée tranquillement dans mon lit à parler avec Adrien du programme de demain, il m'a parlé d'une surprise et n'a rien voulu me dire, autant dire que j'ai hâte.

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