Approbation
- Ahah, ma chère Anaïs, je crois bien que tu as buguée, lança Fiona en rigolant, me sortant de ma transe.
Je repris mes esprits, me rendant compte que je devais avoir un air totalement halluciné.
- Il s’est passé quoi là ? Demandais-je, presque pour moi-même, encore toute retournée par cette scène surréaliste.
- Et bien, on dirait que tu as un rencard, répondit Ashley
- Avec un mec grave canon, ajouta Fiona en se remordant la lèvre inférieure.
Un rencard ? Mais je… je ne lui avais même pas parlé... Et pourquoi moi ? Je veux dire, oui bien sûr, j’avais déjà eu des rencards, des mecs s’étaient intéressés à moi, mais pas comme ça ; généralement ils cherchaient à me ramener chez eux, ou à avoir mon numéro, après m’avoir offert un verre, complimenté, etc. Mais se pointer comme ça et me filer son numéro, sans essayer d’avoir le mien, ni même savoir mon nom, ça on ne me l’avait jamais fait. Et puis, de nous trois je me trouvais bien moins jolie qu’Ashley ou Fiona. J’avais mon charme certes, mais pourquoi moi, je ne comprenais pas.
La soirée se finit avec mes deux amies qui évidemment me charrièrent sur mon mystérieux inconnu, me demandant bien sûr de les tenir au courant de tout, et ne cachant absolument pas leur envie d’être à ma place. Mais je ne savais pas moi-même si je voulais tout ça, si j’allais le contacter. J’étais partagée entre le fait qu’il soit, certes, très attirant, mais également un peu agacée qu’il n’ait pas essayé de faire plus connaissance. Il se croyait à ce point irrésistible ? J’avais envie de lui montrer que non. Et en même temps, il ne m’avait pas considérée comme conquise, puisqu’il m’avait demandée de lui envoyer mon approbation…
Je rentrai chez moi, toutes ces questions tournant inlassablement dans ma tête. Impossible d’arrêter de penser à lui. Raaah, il m’avait bien eu !
Je passai le week-end à essayer de m’occuper l’esprit, mais ma curiosité avait été piquée au vif ; n’y tenant plus, je décidai donc de lui répondre, au moins pour que ce soit fait et que mon esprit arrête de se focaliser dessus.
Mais que pouvais-je bien lui répondre en fait ? “Bonjour, c’est la fille du bar de l’autre soir, j’aimerais aussi vous revoir” ? Si ça se trouve il fait le coup à toutes les filles qu’il croise ? Un coureur de jupon qui se foutrait de celle qui lui répondra. Ah ben tiens, j’allais juste lui répondre “Vous avez mon approbation”. Il n’avait pas mon nom, il ne saura même pas qui je suis ; il sera bien embêté tiens. Il me répondra en me demandant qui je suis et je le laisserai mariner, ça lui apprendra à draguer à tout va !
Vlan, message envoyé, fière de moi.
Mercredi, toujours sans nouvelle. Et merde, tu es bête ma fille, il s’en fout de toi, il a dû en trouver une autre et ne s’est même pas fatigué à rentrer dans ton petit jeu.
On sonna à la porte, alors que je n’attendais personne. J’ouvris, et découvris un homme qui tenait un colis assez imposant mais celui-ci n'avait pas du tout l’aspect d’un postier : habillé très élégamment, il avait un air de majordome.
- Bonjour Madame, Monsieur m’a chargé de vous remettre ceci, me dit-il en me tendant le colis. En vous souhaitant une agréable journée, ajouta-t-il d’une courbette avant de s’en aller.
- Mais euh, balbutiai-je en le voyant s’éloigner.
Je restai un instant sur le pas de ma porte, avec mon colis, un peu perplexe. Mais merde, c’était quoi cette manie de filer des trucs et de se barrer comme ça ? C’était quoi ce colis ? Monsieur qui ? Le mec de l’autre soir ? Impossible, comment aurait-il pu avoir mon adresse ?
Je rentrai, un peu agacé par tout ça. Mais j’étais curieuse de savoir ce que pouvait contenir ce colis.
Je l’ouvris, et vis sur le dessus un mot avec une écriture calligraphiée très élégante
“Mon chauffeur passera vous prendre samedi à 18h, veuillez porter ceci”...
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