Chapitre IV
Adroman détestait les jours d'arrivées, ces jours-là le quartier de Det entrait en effervescence. Partout, des étals provisoires voyaient le jour sous les regards attentifs des gardes. Des scènes portatives étaient montées par de robustes gaillards. Sur celles déjà installées, troubadours et jongleurs amusaient le peu de passants qui leur prêtaient attention. Le soleil et la chaleur ne semblaient pas avoir de prise sur les Detois qui couraient dans tous les sens avec des mines affairées. Les cris des disputes de chalands pour le montage, mais surtout le placement des étals, s'entremêlaient à ceux des conducteurs de chariots vides qui bloquaient le passage.
Le géant blond tentait tant bien que mal de se frayer un passage dans le chaos qu'était devenu Det. Plus d'une fois il dut jouer des coudes pour se frayer un passage. Il eut même à donner des coups secs sur quelques petites mains baladeuses qui approchaient de trop près de sa bourse. Le commerce, les jours d'arrivées, étaient bon pour tous les corps de métier.
Quelques coups d'œils assassins, au moins deux nouveaux bleus aux côtes et quelques insultes plus tard, Adroman décida de changer de méthode et tourna brusquement sur une ruelle dans l'espoir d'échapper à la foule. Peine perdue, la population globale de la ville semblait s'être donnée rendez-vous. Ne se démontant pas, il continua son chemin aussi rapidement que ses jambes le lui permettaient. Le soleil lui tapait le crâne, le faisant transpirer à grosses gouttes. D'ailleurs il n'était pas le seul, la puanteur déjà légendaire de Det s'était développée jusqu'à en devenir suffocante.
Quand il sortit enfin du quartier de Det pour arriver aux Pavés Dorés, son soulagement fut sans bornes. Il s'arrêta et prit plusieurs grandes inspirations. Aucune odeur ne venait ternir le quartier le plus clinquant de la capitale. Après avoir soulagé ses sinus mis à rude épreuve, il se remit en marche. Il ralentit néanmoins le pas. Ici, tout se jouait à l'apparence et mieux valait ne pas trop se faire remarquer. Le quartier des Pavés d'Or portait bien son nom, surtout les jours de beaux temps ou le soleil faisait reluire le sol. Tout était ordonné, place faite pour les carrioles et les chevaux ainsi que pour les piétons. Le sol pavé luisait d'un éclat doré hypnotisant.
Il était su de tous que chaque nouvelle famille de Marchands pavait elle-même toute nouvelle partie du quartier. Mélangeant la pierre à un quart de l'or que lui avait valu son titre de Marchand. Aucun homme ne pouvait habiter le quartier s'il n'avait pas lui-même participé à sa création ou son élargissement.
Tout y était question de prestige, de richesse et d'apparence. Les gardes de faction eux-mêmes avaient des dorures sur leurs uniformes. C'était là que les transactions commerciales les plus folles du pays, et par là de tout le continent, se jouaient. Les plus beaux palaces côtoyaient les plus grands magasins. Les salles de jeux jouxtaient des maisons de plaisirs presque aussi impressionnantes que les maisons les plus fastes du royaume.
Adroman n'avait que peu d'affections pour cette partie de la ville. En temps normal, il n'y mettait les pieds que lorsqu'il avait des affaires à y mener et de nuit de façon à ne pas trop se faire remarquer. Le quartier était, en effet, bien surveillé. Des escadrons de soldats parcouraient tranquillement les grandes rues et sur les toits des arbalétriers balayaient sans relâche le quartier des yeux. Ici le vol n'était pas un crime, mais une hérésie punie par la mort.
Aussi le géant blond n'appréciait pas d'avoir été obligé de s'y rendre. Il salua discrètement quelques-unes de ses connaissances et en ignora d'autres, le tout, en adoptant le pas du Marchand affairé. L'atmosphère aux Pavés d'Or était tout aussi électrique qu'à Det : si Det était le point d'arrivage des marins les Pavés d'Or, eux, étaient ceux des marchandises.
Après plusieurs minutes de marche, le nombre de palaces diminua, les rues s'assombrirent et devinrent plus étriquées. Il arrivait enfin chez lui. Les soldats se firent de plus en plus discrets à mesure que les chemins devenaient étroits et tortueux. Les maisons atteignaient rarement le deuxième étage et, si elles étaient en pierre, avaient néanmoins perdu la superbe de leurs voisines. Adroman rentrait chez lui.
La tension qui l'avait tant crispé plus tôt commençait à s'évanouir et, le soleil qui l'avait incommodé plus tôt, lui semblait désormais plus doux. Bien que le nombre de soldats ait diminué, la présence du roi se rappelait par l'apparition fugitive sur quelques toits de présences armées. Adroman s'engageait dans le Dédale, une succession de petites rues sans indications qui s'entremêlaient sans fin. Ici, point de cohue, les personnes qui se croisaient se saluaient par leurs prénoms et passaient leurs chemins tranquillement. S'y déplaçant sans encombre, il ne fallut pas longtemps à Adroman pour arriver à destination.
Il finit par prendre sur un petit chemin de terre incongru qui le mena sur une impasse. Au bout s'y trouvait une cour avec au fond une maisonnette de pierre sur deux étages. Aux pieds des marches de celle-ci, un jeune garçon jouait avec des figurines en bois. Il était tellement absorbé par ses jeux enfantins qu'il ne remarqua pas l'arrivée de l'adulte avant que celui-ci ne l'attrape brusquement par l'arrière et ne le soulève d'un seul coup.
— Alors ! On baille aux corneilles et on ne fait plus le guet devant sa maison?
Le garçonnet, qui avait laissé échapper un petit cri de frayeur finit par glousser de contentement.
— J'étais trop occupé à recadrer mes troupes, dit-il en pointant ses figurines laissées sur le sol.
Adroman cala son fils contre sa poitrine et commença à monter les quelques marches qui menaient à la porte d'entrée.
— Dis-moi mon grand, il s'est passé quelque chose à la maison aujourd'hui ?
Le petit garçon pencha la tête sur le côté et fronça les sourcils. Il prit quelques secondes pour réfléchir avant de lancer d'une traite :
— Maman est une mégère qui ne sait pas cuisiner d'aliment solide. Oncle Adi est l'enfant gâté le plus laid et faible qui soit, continua l'enfant avant de s'arrêter et de se gratter le crâne. Ah ! et je crois que maman aurait besoin de plus se faire embrasser ou mieux, je sais plus trop. J'ai pas très bien compris cette partie-là.
Adroman fixait le petit d'un air interdit.
— Au fait papa, toi aussi t'es mal baisé ? Parce que tout à l'heure Oncle Adi l'a dit à maman. Et en plus, quand j'ai demandé ce que ça voulait dire maman m'a dit de sortir mes jouets et d'aller dehors. Mais oncle Adi, lui il a juste rigolé et m'a dit que toi et maman vous vous faites pas assez de bisous. Et ça veut dire quoi mégère ?
Il reposa doucement son fils à terre sans un mot. Il lui tapota la tête d'un air distrait avant de le pousser légèrement vers ses figurines. L'enfant, habitué à ce genre de réaction recommença à jouer sans plus se poser de questions.
Lorsqu'il ouvrit la porte de la maison, l'adulte ne fut même pas surpris d'y voir planté un énorme couteau de cuisine. Il déglutit bruyamment avant de s'avancer dans le couloir de l'entrée. Il vérifia rapidement si l'arbalète de sa femme se trouvait encore dans son armoire. C'était le cas, le soulagement qu'il ressentit fut de courte durée.
Depuis que son frère était revenu, voila une semaine déjà, la maisonnée s'était habituée aux cris et aux invectives lancées par les deux amours de sa vie. Le vocabulaire de son fils, Saldus, s'était élargi de façon exponentielle. A six ans il aurait pu faire rougir n'importe quel marin.
Il hésita avant de pénétrer dans la pièce qu'il avait secrètement rebaptisée « l'arène ». Mis à part le hachoir qui avait l'air d'avoir toujours fait partie de la porte, rien ne semblait s'être particulièrement passé dans la cuisine. Aiden et Rajahtava étaient tous deux attablés et s'affrontaient du regard, un sourire froid plaqué sur les lèvres. Au milieu de la table trônait un bol de soupe. Sûrement le sujet de leur dernière dispute. Si on pouvait appeler ce qui finissait souvent en lancé de flèches et/ou de couteaux des « disputes ».
— Adri mon ami, peux-tu expliquer au soldat ftekoi qui te sert de femme, qu'un homme a besoin d'autre chose que de légumes en bouillie pour vivre, lui demanda Aiden d'une voix doucereuse le regard planté dans celui de son épouse.
— Adri, mon chéri, pourrais-tu dire à l'épave qui te sert d'ami que je ne vois aucun homme en face de moi. Et, qu'en sa qualité de garçon, la soupe est nécessaire. En tout cas s'il ne veut pas rester un lutin grincheux pour le reste de sa vie.
— Eh bien, commença Adroman avant de s'éclaircir la gorge tout en passant la main dans ses cheveux. Je n'ai pas pu parler à Meresie, elle était occupée en ville. Par contre j'ai passé un message à Imire. Dites, vous pourriez essayer de faire un petit effort...
Les regards que lui lancèrent en même temps les deux concernés lui firent oublier ce qu'il était sur le point de dire. Il poussa un soupir lourd avant de changer de tactique.
— Debout mon vieux, on a du pain sur la planche, dit-il avant de se pencher sur la table. Ma très chère épouse, merci de prendre aussi bien soin de nous.
Il prit le bol de soupe et le finit en quelques gorgées, il réussit même à avaler l'infâme mixture sans sourciller. Une fois vidé, il reposa le bol en douceur sur la table avant de se retourner sans un regard en arrière. Il entendit le raclement de chaises suivis de quelques grognements, enfin le bruit mat d'un couteau qu'on arrache à une porte.
Pour cette fois les choses rentreraient dans l'ordre.
...............
—Tu peux m'expliquer ce qu'on fait à Balte ?
Adroman et Aiden avaient quitté depuis bien longtemps le Dédale pour s'enfoncer dans le quartier le plus pauvre de la capitale. Ici, tous les bâtiments étaient faits en bois et, si le sol restait relativement propre, il n'était pas pavé. À certains endroits les maisons étaient construites sur pilotis pour éviter l'effondrement tant le sol pouvait devenir meuble en saison pluvieuse. Les quelques personnes qui croisèrent le chemin des deux hommes, avaient la mine sombre et les habits dépenaillés. Les habitants de ce quartier exerçaient les plus basses besognes du pays, la plupart travaillaient au port ou aux services publics. Personne ne mendiait au Joyau.
— Et bien, commença Adroman. Il m'est apparu que ma femme et toi commenciez à vous éprouver l'un l'autre. Et, dit-il en tâtant les poches de son long manteau, qu'il faudrait chercher un moyen d'y remédier.
Il fouilla un instant les poches de son manteau avant d'en sortir la serviette, maintenant poisseuse, remplie des saucisses récupérées plus tôt. Aiden s'en empara avidement et sa première bouchée lui tira un gémissement de plaisir. Il prit tout son temps pour les manger, et lorsqu'il eut fini se lécha les doigts de bonheur sous le regard amusé de son ami. Celui-ci attendit la fin de son repas avant de lui tendre un autre mouchoir, propre cette fois.
— Ma foi , c'est un bon début.
Aiden s'essuya les mains avant de donner un léger coup de coude à son comparse.
—Tu te rappelles quand je t'avais conseillé de te trouver une femme avec du caractère ?
—Oui, répondit Adroman le sourire aux lèvres.
—Et bien je parlais d'une « femme » de caractère pas d'un démon tout droit sorti des pires enfers !
— Elle est formidable n'est-ce pas...
—Ça je ne sais pas, continua Aiden un sourire en coin. Mais sûrement que pour mériter une telle ferveur chez toi elle doit avoir des talents cachés.
Adroman fronça les sourcils et coula un regard suspicieux vers Loistava. Il connaissait bien l'éclat qui animait son regard. Et, bien qu'il soit très heureux de le revoir si tôt, il se doutait que ce qui suivrait ne lui plairait pas vraiment.
— C'est de ma femme qu'on parle là nabot, dit-il d'une voix plate.
Aiden leva ses bras maigres comme pour se défendre.
— Loin de moi l'idée de l'insulter bien-sur ! Après, je me dis que si ses plats sont aussi mauvais... Bah j'imagine qu'elle doit faire des desserts magnifiques. Le genre de petites gâteries qui poussent un homme à accepter des lancés de couteaux !
A peine eut-il fini sa phrase qu'il du se baisser vivement afin d'éviter que le géant ne l'attrape par la peau du cou. Il réussit tant bien que mal à esquiver son attaque en lui passant sous le bras, avant de reculer vers l'arrière à pas prudents les mains relevées dans un geste d'apaisement.
— Eh Eh, lança-t-il comme il aurait parler à un animal dangereux. On va pas se fâcher pour si peu Adri, je te sens un peu tendu. Peut-être que t'as pas eu de dessert depuis un petit bout de temps.
Il n'attendit même pas de voir la réaction de son ami avant de prendre cette fois-ci ses jambes à son cou. Mais Adroman, de loin le plus rapide, le rattrapa avec une facilité déconcertante. Plutôt que de l'attraper, il décida de le tacler au sol. Bien qu'ayant amorti la chute en une légère torsion du torse, le gémissement de douleur de sa victime le fit sourire. Il attrapa alors sa tête qu'il cala sous son aisselle gauche, et, avec sa main droite il se mit à lui frotter frénétiquement le crâne.
— Alors abruti, c'est la femme de qui le démon ?
— ...
N'obtenant aucune réponse, Adroman accentua la pression.
— De personne, de personne ! hurla Aiden un filet de bave coulant sur son menton. La tienne est belle, bonne et elle sent bon ! Un ange!
—Je préfère, nabot.
Le tortionnaire, sur ces mots, relâcha quelque peu la pression. Aiden en profita et, sur un geste étonnamment leste au vu de sa condition physique, mordit férocement le bras du grand blond. Alors que celui-ci hurlait sa douleur, Loistava se dégagea rapidement et se releva. Tentant de mettre de la distance entre lui et Adroman, il sentit sa jambe être brutalement ramenée au sol. Il glissa et se retrouva de nouveau sous la masse de son adversaire. Celui-ci lui agrippa les deux bras qu'il bloqua au-dessus de sa tête. Il laissa ensuite un filet de bave couler doucement vers la tête d'un Aiden à la mine dégoûtée. N'ayant pas dit son dernier mot, le petit brun arma son genou dans un coup qui priverait à coup sûr Adroman de ses fonctions reproductrices pour les dix prochaines années.
Leur combat continua encore un temps, mais une vague d'eau glacée vint y mettre fin.
—Eh les deux faux-en-cul, vous pourriez pas aller faire vos petites affaires plus loin.
Les deux hommes levèrent la tête et regardèrent d'un air passablement choqué le vieil homme mal fagoté qui les avait interrompu. Celui-ci tenait à la main un vieux seau à moitié encore rempli. Adroman, qui avait les mains encore au tour du cou de Aiden, fut le premier à réagir. Il lâcha son comparse, se releva et lui tendit la main pour l'aider. Voyant que l'autre faisait mine de l'ignorer , il attrapa le devant de sa chemise et le releva d'un coup sec sans effort apparent.
— Je te rappelle que je suis marié le borgne, dit Adroman en passant une main dans ses cheveux mouillés.
— Ben justement alors, ça pourrait te faire du bien, grommela Loistava en esquivant de justesse la main d'Adroman.
Voyant que le petit manège des deux amis reprenait son cours, le vieil homme tourna les talons et rentra chez lui en claquant la porte. Il habitait une vielle auberge. Celle-ci de belle taille, avait dû être autrefois très fréquentée. On voyait encore, à travers la lourde couche de poussière, les traces des raclements de chaises, les taches d'alcool et d'autres fluides en tous genres. Les quelques tables disséminées ça et là tenaient encore debout et semblaient très solides mais aucune chaise ne les encadrait. Seules quelques bougies permettaient de prendre mesure de l'état de délabrement de la pièce. Mais, même le faible éclairage, ne masquait pas les grosses toiles d'araignées dans les coins ainsi que les fourmillements d'insectes au sol.
L'homme, que tout balte appelait le borgne, se dirigeait vers les escaliers menant à l'étage quand il entendit la porte claquer. Il décida de l'ignorer et de continuer son chemin, mais changea d'avis quand le bruit s'intensifia et se doubla de cris : « le borgne! Le borgne !».
Lorsqu'en ouvrant la porte il vit de nouveau la haute silhouette d'Adroman et celle bien plus chétive et tout encapuchonnée de son comparse, le borgne n'eut qu'une seule réaction : il referma prestement sa porte. Celle-ci buta contre quelque chose : le pied que le grand blond avait glissé sentant la réaction de l'aîné. Il l'ouvrit d'un geste ample du bras, dégageant le borgne avec facilité. Une fois la porte ouverte, il entra avec l'assurance du propriétaire et inspira un grand coup les points sur les hanches. Il se tourna ensuite vers le plus petit resté encore dehors et lui sourit.
— Alors mon ami, qu'en dis-tu ?
Le capuchonné, qui était resté en arrière, rentra doucement dans la pièce et commença une inspection minutieuse. Allant jusqu'au comptoir sous lequel il jeta un coup d'œil. Faisant passer sa main distraitement sur le bois de celui-ci. Il monta à l'étage vérifier l'état des chambres. Lesquelles se trouvaient relativement toutes dans le même état que la pièce principale. Il y passa un certain temps, lorsqu'il redescendit il vit Adroman et le borgne tous deux assis sur une table.
— Que s'est-il passé ici ? demanda-t-il.
— Faillite, pour faute de manque de propriétaire, répondit le vieux d'un air bougon en tournant la tête.
— Ah, et où sont-ils passés ?
— Morts.
— Ah.
—Ouais, ah.
— J'ai remarqué que les accès aux sous-sols avaient été bouchés, dit Aiden.
— Ouais, répondit laconiquement le borgne.
— Par qui ?
Le vieil homme surpris par la question, tiqua et regarda de plus près son visiteur. Malgré la capuche il pouvait voir le visage couturé de son propriétaire. Il eut un temps de réflexion, avant de hocher la tête et de répondre.
— Par les anciens propriétaires juste avant de se faire avoir par le roi. Z'ont rien trouvé, enfin pas ici en tout cas. Comment t'as compris Loistava ?
— Les chambres, le seau et tes mains. Un homme aux mains aussi propres ne peut pas dormir dans des chambres aussi miteuses.
Il pointa ensuite du menton le seau qu'il avait déposé au sol entre pieds.
—De plus l'eau du seau est claire, sûrement tirée pour du nettoyage, or je doute que la salle ait nettoyée depuis les quinze dernières années.
— Bien, dit Adroman en claquant des mains avant de sauter au sol. Pas besoin de faire les présentations alors !
— Pfff, l'a beau être encore plus moche que y'a 15 ans, pas moyen de se tromper. La brute et la petite frappe, vous avez pas changé d'un poil les abrutis. Allez, suivez-moi. J'ai comme l'impression que c'te taudis a trouvé un nouveau propriétaire.
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— Alors qu'est-ce ce qu'on fait ?
— Ben on rentre chez toi bouffer une foutue soupe.
—Ah... Mais encore ?
—On dort.
— D'accord...
— Et après on se met au boulot.
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