De nouveaux souvenirs naissaient
Après, mes sorties se faisaient plus rares. On vivait tous à l’envers. Les arbres étaient nus, le sol recouvert. Le monde restait derrière la fenêtre. Je regardais le jour se lever et, à peine le soleil pointait le bout de son nez que la lune revenait prendre sa place. Il faisait toujours sombre et seule la chaleur réconfortante de la cheminée faisait briller mes yeux assombris par la froideur du soir.
Les flocons de neige s’écrasaient d’abord sur les toits des maisons et, très vite, le monde basculait dans une monochromie que seule la nuit sombre pouvait contraster. En hiver, on ne voyait plus pareil. Tout semblait pouvoir nous réconforter du grand froid ; une maison, un chocolat chaud, une étreinte, un sourire.
Mais ce qui me plaisait le plus en hiver, c'était l’attente. Une attente si forte que, lorsque les premiers jours du printemps pointaient le bout de leur nez, c'était la renaissance. Je redécouvrais tout et tout me rencontrait enfin. Je ressortais pour cueillir les boutons d’or, entendre les criquets, sentir la forêt.
Et alors, de nouveaux souvenirs naissaient dans mon esprit et me procuraient mille sensations dont jamais je ne me lasserai.
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