Si j'étais un animal, crois-tu que je prendrais la peine d'écrire tout ça ? Pourtant, l'humain est l'animal le plus vil qui soit, justement parce qu'il a oublié qu'il en était un au départ.

Si j'étais un végétal, je serais un arbre. Mes racines profondément ancrées, mon tronc mutilé, mais toujours là. Mes branches prêtes à se briser mais restant tenaces, afin de porter mes fleurs et mes fruits au gré des saisons.

Si j'étais un pays, je ne serais ni celui du rêve ni celui de la réalité. Pas celle-là, en tout cas. Et puis, rêver laisse entendre qu'il faille s'endormir, puis se réveiller... des chutes à répétitions. Et des déceptions.

Si j'étais un sport, je serais... j'aurais bien dit la mort. Mais la vie est un sport de combat. Oui. Vivre c'est survivre.

Une musique, celle de vos visages. La plus douce mélodie à mes yeux.

Une touche de clavier d'ordinateur ? Alt 3... mais il reste virtuel.

Si j'étais un vêtement, je serais les tiens pour pouvoir m'envelopper de ton odeur.

Je suis un objet.

Si j'étais une couleur, celle de ton âme aux reflets changeants.

Un véhicule ? L'imagination est mon destrier le plus fidèle...

Un meuble ? Une balancelle en bois brut, celle pour les mariés. Je serais là, seule avec mes peurs et mes regrets ?

Si j'étais un personnage historique, ça se saurait. Mais de quelle histoire parlons-nous ?

Personnage de fiction... suis-je seulement quelqu'un dans la réalité ?

Je ne suis pas un signe de ponctuation. Ne l'ai jamais été et ne le serai jamais.

Un plat. Ceux de mes grands-parents. Ils me nourissent non seulement l'âme mais aussi le coeur.