Oral de rattrapage ?
Larmes fatales pas si fatales... Elle est allée se servir un grand whisky. Je me suis retrouvé seul, navré, atterré. Je l'entendais grommeler à propos de petits cons qui n’assument pas, des vieilles qui sentent pas bon, des médecins qui répondent pas la nuit. J'ai eu envie de me carapater. Il aurait fallu que je repasse par le salon et ma fierté l'interdisait. Puis je ne sais pas ce qui me plaisait chez elle. Un petit quelque chose qui m'attirait, une fragilité que je percevais sous la carapace et que j'avais envie de percer à jour…
Elle est revenue dans la chambre en traînant l'un des fauteuils assortis au canapé du séjour. Elle l'a posé près du lit et s'est laissée tomber dedans. Elle a croisé les jambes, elle a croisé les bras. Elle m'a regardé. C'est moi qui ai parlé le premier, « Je suis désolé. »
Elle a haussé les épaules. La suite logique aurait été « Je comprends pas, ça m'arrive jamais ». J'ai dit : « J'aurais dû m'y attendre. C'est pas la première fois. » J'ai raconté comment j'avais foiré l'oral du bac en restant muet devant l'examinateur. Heureusement, j'avais pu me rattraper avec un dix-sept à l'écrit. Elle a ricané : « Dix-sept à l'écrit ? Vraiment ? » Elle se fichait de moi, mais j'aimais son sourire. Elle a aperçu la télé, s'est emparée de la télécommande et est venue s'asseoir contre moi, « Ça va nous sauver la soirée. À moins qu'elle ne tombe en panne elle aussi ? »
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