Chapitre 61 : Raphakrion et le défi final

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« Dän !! », beugla Lonka en accourant au chevet du champion de Golèn, perdant son surplus de cheveux sur le chemin.

Le voile rouge coulant sur ses prunelles s’évaporait, laissant place à une luminescence mélancolique. « C’est trop tard, Lonka… », souffla Deön en regardant la fille-méduse redevenir humaine. Il inspecta du coin de l’œil la silhouette inerte du milicien gésir sous les lueurs orangées.

Lonka ne fit pas attention à ses mots et s’accroupit près du corps.

Dän avait encore les yeux entrouverts, fixant la brume scintillante de perles mauves qui se déposait sur l’Orr Ozfazi. Sa peau craquelée par l’effort avait viré au pâle. L’antenne, dominant à présent le cratère et sa nature, renvoyait les derniers éclats sur le vaillant. Ils mettaient autant en valeur sa stature vigoureuse que sa blessure. Cette dernière semblait si irréelle qu’elle laissa Lonka sans réaction. À travers la profonde entaille, elle apercevait les détails du corps humain. « Il est de coutume de fermer les yeux du défunt… », comme figée dans une bulle temporelle, elle n’avait pas entendu Vaä s’approcher. Lorsqu’elle se tourna vers lui, il la dominait de sa majestueuse lumière.

Une lumière apaisante.

Lonka hocha la tête et posa ses mains tremblantes sur le visage froid du champion de Golèn. Sa peau avait durci. Elle fit glisser ses doigts jusqu’à ses paupières, appuya légèrement dessus et les referma.

Deön regarda la scène, puis s’approcha de l’antenne. « On fait quoi avec ça, maintenant ? », demanda-t-il, imperturbable. Arrivant à hauteur de son acolyte, Vaä inspecta furtivement les écrans verts incrustés le long de l’appendice noir et fuselé :

– Il me semble en effet qu’il reste une chose à faire, dit-il, évasif.

D’un puissant coup d’ailes, l’ange s’éleva jusqu’à la colonne chimérique.

Lonka observa la scène de ses yeux ronds : Vaä lévita au contact de la structure et, sans une once d’hésitation, plongea sa main dans les câbles entremêlés. « Oui, je le sens… c’est bientôt prêt », résonna la voix du grand être.

Un court instant plus tard, les écrans se mirent à vibrer, signalant en chœur leur résurrection. L’onde verte laissa place à une image bleutée. Lonka se leva et rejoignit Deön d’un pas feutré. Elle plissa les yeux pour discerner ce qui apparaissait sur ces fenêtres organiques.

Alors que l’écho d’un tremblement s’intensifiait, les images devinrent de plus en plus nettes, dévoilant des cités et des paysages.

– Qu’est-ce que c’est ?

– Alors, si je ne dis pas de bêtise, là c’est Mannantz, la capitale d’Uvulèn – le chasseur pointa du doigt un écran révélant une grande cité thermale encastrée dans un domaine rocheux. Les reliefs et l’arrière-plan dessinaient une chaîne de montagnes –, là, c’est sûrement No’olia – Cette fois, il pointa sur un écran une ville longeant une vallée – Tu ne le vois pas car c’est de son point de vue, mais il y a un absorbe-ciel là-bas. Bon et celui-là tu es censé reconnaître, c’est…

– Tabantz ! tonna Lonka en vérifiant l’écran désigné.

Elle reconnaissait le palais de No Jagolèn, ainsi que les rangées de colosses terriers aux couleurs chaleureuses qui bordaient la péninsule. Cependant, la ville qu’elle avait découverte fourmillant de mille et une vies semblait bien vide. Telle un tableau figé, aucun chariot volant ne paradait au-dessus des bâtiments.

– Qu’est-ce qui se passe là-bas ? demanda Lonka, le timbre chevrotant.

– Le Duc a fait évacuer la ville, résonna la voix de Vaä, qui amorçait sa descente. Les habitants sont retranchés au sein des terres et ils le resteront jusqu’à ce que l’on accomplisse notre mission.

L’ange posa le pied au sol et, dans un éclat aveuglant, ses ailes se vaporisèrent, soulevant quelques plumes rapidement carbonisées dans des volutes bleutées.

– Donc, on fait quoi maintenant ? interrogea le chasseur.

– On attend que tout le monde soit là et je vous explique.

– Tout le monde ?

– Tendez l’oreille, mes amis.

Deön et Lonka échangèrent un regard interloqué. À travers le tremblement grandiloquent, ils perçurent finalement une vibration étrangère.

Quelque chose volait à leur rencontre.

Ils virent d’abord une radiance rouge dépasser de la bordure, puis la machine s’éleva au-dessus de leur tête, dévoilant ses ailerons de dix pieds de long qui soutenaient le cockpit. Un unique œil rouge surplombait une grande vitre oblique reflétant les aurores améthyste. Derrière la tête s’agitait un enchevêtrement de rouages obscurs ressemblant à un bout de colonne vertébrale. « Décidément, il n’y pas que les Avazen qui sont durs à faire taire ! », s’exclama Deön, feignant un sourire au coin des lèvres. À l’instar du chasseur, Lonka reconnut les occupants du vaisseau : Bojän reposait sur le côté, adossé à la paroi du cockpit, tandis que la capitaine Morgän, debout – Elle avait cassé la tige de la flèche encore plantée dans son buste –, donnait ses instructions à Gojïn, qui tenait les commandes.

« Oh oh, on est là ! », la fille-méduse leva les bras et fit de grands gestes pour annoncer sa position. Une gaieté timide s’exprimait dans son regard. « Je pense qu’ils nous ont vus », rétorqua Deön.

Ils regardèrent les miliciens manier avec difficulté le véhicule aérien. L’attelage chimérique virevoltait dans les airs entre deux tentatives infructueuses d’atterrissage.

– Il faut peut-être les aider, proposa Lonka.

– Franchement… non, objecta Deön, bras croisés.

Un sourire plein de malice tendit les traits de son visage.

– Vaä ?!

– Ne t’inquiète pas Lonka. S’ils sont encore en vie, c’est que la débrouillardise ne leur fait pas défaut.

Les ailerons du vaisseau se redressèrent et la coque finit par se poser non sans fracas sur la plateforme. Un grincement succinct mais assourdissant accompagna l’atterrissage.

Le vaisseau s’échoua à côté de la statue de fer qu’était à présent Malaz.

La mine amusée de Deön s’éclaira un peu plus lorsqu’il vit la capitaine se chamailler avec son pilote. Ils semblaient chercher un moyen de sortir de cette cage d’acier. Vaä s’approcha et toqua à la vitre, attirant le regard surpris des occupants.

Finalement, la large visière s’ouvrit et Gojïn sauta en premier sur le terre-plein :

– Enfin libre ! exulta-t-il en levant les bras au ciel, avant de se tourner vers le grand être. Alors, c’est vous l’alchimiste, n’est-ce pas ?! Enchanté.

À la surprise de l’ange, Gojïn tendit une main amicale. Vaä sourit et serra sa paume :

– Tout aussi enchanté. Milicien Hiegel, je présume.

– Les grands esprits se rencontrent, eh eh.

– Il était temps, en effet. La prochaine fois que vous voulez vous entretenir avec moi, évitez juste de salir mon domaine avec vos toiles de croiseurs.

Gojïn fit subitement de gros yeux et lâcha la poignée de main. L’air hébété, il émit un petit rire nerveux en se grattant la tignasse, puis tourna la tête vers Irina – Elle descendit du vaisseau avec bien plus de précaution. Dans son dos, Bojän salua timidement la créature divine –.

– Pour ce qui est des opérations du genre, faut voir ça avec notre capitaine, exposa le milicien blondinet en se reculant soigneusement.

Vaä garda son sourire et accueillit la capitaine Morgän d’une prunelle bienveillante.

– Je suis heureux que vous soyez encore là. Tabantz a besoin de vous, Capitaine.

– J’aimerais beaucoup m’entretenir avec vous sur d’autres sujets et dans d’autres circonstances, mais j’aimerais d’abord savoir ce qui est arrivé à cet Avazen – Elle indiqua du pouce la statue de fer – et… – La capitaine loupa une respiration en posant les yeux sur le cadavre de Dän –.

– Je ne suis malheureusement pas arrivé à temps pour le sauver, exposa Vaä d’une voix douce. J’imagine qu’il a été d’une grande aide dans votre périple.

Gojïn s’approcha du champion de Golèn et contempla sa silhouette écorchée. Sa joie succincte laissa place à une attitude solennelle. Il s’accroupit et posa sa main sur le plexus du guerrier, écartant sans faire exprès le rebord de son entaille. « Je suis désolé, mon ami. J’aurais voulu pouvoir te tirer de là. Vraiment désolé… », la tristesse dépassait le dégoût. Le milicien se releva et se tourna vers la statue de Malaz.

– C’est lui qui a fait ça, n’est-ce pas ?

– C’est de ma faute, il a voulu me secourir, expliqua Lonka, atterrée, en posant sa main sur l’épaule de Gojïn.

Le milicien posa sa paume sur la peau frissonnante de la jeune humarion et lui rendit son regard peiné.

– Allez les gars, ce n’est pas comme si cinquante mille Avazen tentaient d’envahir nos terres. On pleurera plus tard…

– Oh mais ça suffit Deön ! explosa Lonka. On a bien le droit de…

– Non ! Deön a raison ! coupa la capitaine Morgän avant de s’adresser à Vaä. Vous avez des explications à nous fournir sur ce qui vient de se passer et ce qui est censé arriver maintenant.

– En effet, rassemblez-vous prêt de l’aeronef.

– L’aéro-quoi ? demanda Gojïn en tirant une mine bête.

– Votre dilidjetta dernier cri, si vous préférez. Au cours de mon périple, j’ai pu récolter pas mal d’informations sur ce qui se trame au-delà de Suän Or.

L’escouade se rassembla près du vaisseau et tendit l’oreille. En retrait, Bojän se traîna jusqu’à la sortie du cockpit pour écouter les dires de l’ange. Ce dernier annonça :

– La croisade Avazen qui attaque vos côtes a quelques particularités et je me demande s’ils sont eux-mêmes au courant de ces dernières. Mais pour que vous compreniez, il faudrait que je vous explique les relations qu’entretiennent les « anges » entre eux.

– Et nous avons le temps pour ça ? interrogea Irina, stoïque.

– Je ne pense pas, alors je vais aller à l’essentiel. Je suis Raphakrion, l’Aènjugger de la symbiose et du changement. J’ai sept frères et sœurs éparpillés aux quatre coins du monde, mais pour l’instant, seuls quatre d’entre eux sont, comment dire… actifs. Parmi les quatre, deux ont permis d’asseoir l’hégémonie des Avazen sur le tiers des océans.

– L’Empereur est l’un d’eux, j’imagine, déduisit Irina en se plongeant dans ses pensées.

– Non… il n’est pas un ange, du moins pas encore, si cela est possible à l’avenir. Il s’agit du grand connétable de l’Empire et de l’un des quatre seigneurs de guerre.

– Alors vous voulez dire que nous sommes attaqués par ce seigneur de guerre ?!

– Non plus – Manquant deux fois de perspicacité, Irina leva un œil sévère. Elle n’aimait pas avoir tort –. Je ne connais pas Kommogus, mais ma sœur, Mikrion, se fait appeler Gunmeizia dans le monde des humains. Et elle est du genre... à se jouer des membres de sa famille.

Hormis Deön, le restant du groupe tiqua et s’échangea des regards circonspects.

– Au risque de me tromper une troisième fois, vous voulez dire que cette Mikrion a fait en sorte que cette armée vous débusque ?

– Exactement. Mais pas que moi – Le grand être balada succinctement sa rétine brumeuse entre Lonka et Deön –. Mikrion, l’ange conquérant, ainsi qu’Hanakrion, l’ange bâtisseur, ont construit au cours d’une centaine de terravolutions ces navires que vous appelez les arches. Si les nouveaux “jouets” de mon frère sont plutôt communs, certaines de ses anciennes sculptures sont de véritables chefs-d’œuvre.

– Où voulez-vous en venir ?

– Il y a cent cinquante terravolutions de cela, Hanakrion et Mikrion se sont unis pour bâtir ce qu’on appelle la Gunma Nova[1]. C’est une arche unique en son genre. L’un de ses mâts est si grand qu’il déchire le ciel et sa structure tient grâce au pouvoir de ma sœur. J’ai reconnu ce navire dans cette croisade. Je ne pouvais pas le louper : il est plus grand que les autres et présente des courbes originales avec un mélange de violet et de…

– Oui oui d’accord, il est beau, coupa sèchement Deön. Et ensuite ?

– Oui, pardon. Là où je veux en venir, c’est que la présence de cette arche aux abords de Suän Or est dû au bon-vouloir de Mikrion. Elle a offert cet instrument à Kommogus pour mener à bien la conquête des mers du sud, mais son vrai but, c’est surtout de me tester.

Lonka fit les gros yeux à Vaä et trembla de plus belle. Elle repensa à l’apocalypse qui s’était abattue sur Nygönta, à toutes les horreurs qu’elle avait vues lors de son périple jusqu’au berceau des Hantz, et toutes celles qui étaient en train de se produire actuellement.

– Alors, tout ça, c’est à cause…

– C’est à cause d’eux. Et de ma présence ici. J’en suis sincèrement navré. Certains anges prennent leur rôle à cœur. D’autres comme Mikrion s’amusent, mais moi, je demande juste à être libre. Malheureusement, même un être aussi puissant que moi ne peut pas avoir ce qu’il veut.

« Ça va, il ne se la pète pas trop », se gaussa discrètement Gojïn en s’adressant à Bojän. Ce dernier ne réagit point, sentant le regard véhément de sa capitaine à leur égard. Sans y faire attention, Vaä continua :

– Grâce à vous tous, le Navire-Monde est à présent en état de marche. D’ici une à deux graduations de temps, la coque devrait sortir des flots et couper la route des Avazen. Il ne vous restera plus qu’à neutraliser ceux qui seront restés coincés à l’intérieur.

– Oh, mais alors l’affaire est réglée ! On a réussi, exulta à nouveau Gojïn.

– Pas encore. Ils nous restent à tous un dernier défi. J’ai pu communiquer avec les trois Ducs : Uvulèn a été le premier duché à subir l’invasion, mais il est en passe de s’en sortir. À l’inverse, une arche a réussi à accoster sur les côtes de Talèn, pendant que le restant des troupes ennemis bombardent Mannfratt. Ne reste plus que Tabantz et, selon le No Jagolèn, trois arches se sont détachées de la Croisade pour prendre le Duché de Golèn à revers. Deux mille miliciens et volontaires sont restés à Tabantz pour la défendre, mais, dans cet immense champ de bataille en devenir, ils ne sont pas préparés à ce qui va arriver. Ils ont besoin de vous, Capitaine.

– Je sais, affirma Irina.

– Vous deux – Vaä tourna sa tête vers Gojïn et Bojän – je vous félicite d’être arrivés jusqu’ici, mais il sera peut-être plus judicieux de vous reposer parmi les réfugiés, maintenant.

– Hmm, sans façon, objecta Gojïn avec le sourire.

– Même sur une jambe et un bras, je protégerai les gens qui me sont chers, poursuivit le milicien à la peau ébène.

– Dans ce cas, sauvez le maximum de personnes qui n’ont pas pu partir de Tabantz. D’ici cette nuit, ça va devenir un vrai bourbier – Vaä inspira un grand coup –. Je n’ai pas pour habitude de demander ça, mais cette fois, Deön, Lonka, il va falloir montrer pourquoi les humains doivent craindre les êtres divins que vous êtes.

Deön acquiesça. Lonka restait perdue dans ces songes.

– Et vous, que comptez-vous faire ? questionna la capitaine Morgän.

– Cette fois je n’ai pas le choix. Mikrion a voulu me tester, je vais lui montrer que je ne fais pas de vieux os.

Il se tourna vers l’horizon. Au nord, par-delà le cratère et les terres de Talèn, la Croisade barbare l’attendait. Il prit une nouvelle inspiration et dit :

– Je vais réduire cette Gunma Nova à l’état d’épave. Demain, à l’heure où le soleil sera le plus haut dans le ciel, tout sera fini.

Un silence s’installa dans la ronde. Gojïn et Bojän regardèrent le crépuscule s’élever avant que Vaä ne brise cette quiétude à nouveau :

– Lonka, lorsque nous aurons gagné, j’aurais quelque chose à te révéler. Tâche de te montrer forte jusque-là.

Les poings serrés, cette dernière resta muette. « Sur ce, en piste camarades », encouragea la capitaine Morgän en remontant à bord de l’aéronef.

– Au fait, qu’est-il arrivé à Zoèn ? demanda subitement Gojïn à Deön.

– Elle est vivante et elle finira aussi par trouver une navette qui la conduira chez elle. Maintenant, Golèn doit s’occuper de Golèn. Les affaires de Talèn ne nous concernent plus.

Le chasseur grimpa à son tour dans le cockpit.

Lonka partagea son regard entre ses compagnons d’aventure qui s’apprêtaient à redémarrer la machine volante et le grand être qui s’éloignait de l’autre côté de la plate-forme. Ses yeux croisèrent la statue de Malaz et le corps de Dän. « Vaä ! », l’interpella-t-elle. Ce dernier se retourna.

– On fait quoi pour Dän ? Et pour les autres qui nous ont quittés ?

– Lorsque j’en aurais fini, je reviendrai les chercher. Je t’en fais la promesse.

Vaä déploya ses ailes à nouveau. Les deux miliciens contemplèrent le spectacle, bouche bée. De son côté, Irina s’installa aux commandes d’un élan déterminé. « Monte, Lonka. », ordonna Deön.

Lonka sentit le vent caresser ses cheveux. La jeune humarion baissa une dernière fois les yeux au sol et se remémora les mots de son petit-frère. Pour lui… et pour ceux encore vivants…

Elle grimpa à bord de l’aéronef, se faisant une place entre Bojän et Deön.

La visière du cockpit se referma.

Vaä leva la paume de sa main en signe de solidarité. À travers la bulle transparente, Deön et Gojïn en firent de même pour le saluer.

Raphakrion, l’ange de la symbiose et du changement, reprit ensuite son envol.

[1] Note sur la Gunma Nova : cf. Glossaire/Civilisations. La Gunma Nova est une arche façonnée par Hanakrion, l’ange bâtisseur, et où afflue le pouvoir de Mikrion, l’ange de l’équilibre et de la pesanteur, aussi surnommé l’ange conquérant. Récemment offerte au seigneur Kommogus pour mener à bien l’expédition des mers du sud, elle est actuellement dirigée par le Larj Xoneineim, qui l’a renommée le Noneimwald.

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