Epilogue
Cinq ans plus tard
— Adam, tu peux me passer le sel s’il te plait ?
— OK papa, tient.
Je lui tendis le petit flacon blanc qui me rappelait à chaque instant cet air marin que j’avais connu si longtemps.
Mon père alluma la télévision et mit le journal télévisé. Un sourire se forma sur son visage. Je lui demandai :
— Pourquoi est-ce que tu souris ?
Il me montra le petit écran lumineux du doigt posé sur une table basse en acajou.
— Regarde et écoute.
Je voyais un journaliste qui se trouvait près de l’île où nous avions résidé pendant quatre longues années, moi ainsi que mes camarades, et vingt-quatre ans pour mon père. Jusque-là, l’état était tenu au secret professionnel quant à la raison pour laquelle les Luminas avaient disparu et comment nous avions pu être sauvés. Cependant, je savais. Il suffisait d’une installation scientifique reliée au laboratoire sur l’île, un briquet qui fonctionnait et BOOM ! Un court-circuit dans leur système complexe et tout explosait.
C’était en explorant plus précisément l’île, que nous avions découvert une sorte de mini centrale électrique, dissimulée derrière un buisson. Un stickers était collé sur l’installation. Il affichait l’écriteau : Lumilabo. Ce ne pouvait être que le créateur des Luminas. Mon père nous avait affirmé ne jamais avoir vu l’engin. Peut-être que des scientifiques étaient venus pendant que mon paternel dormait paisiblement ? Ou alors, il n’avait jamais fait attention à ce buisson qui renfermait la clé de l’évasion.
Au bout de quelques minutes, après que la centrale soit incendiée, une énorme détonation avait retentit…
« Bonjour à toutes et à tous, ici la reporter, Sophie Berme. Nous avons reçus des informations assez précises sur la cause de l’extinction des Luminas. Le laboratoire qui avait cherché à créer ces monstres marins a eu un problème technique, inconnu aujourd’hui, ce qui a nuit à sa perte. En effet, le laboratoire, qui était situé à une cinquantaine de mètres sous l’eau, a explosé et les produits chimiques qu’il renfermait se sont vidés. La mer à donc été empoisonnée ».
La joie ne se lisait pas exactement sur mon visage, mais au moins je me sentais vengé. On disait souvent qu’il fallait voir la vie du bon côté, même quand il n’était pas apparent. Moi, j’expérimentais les deux aspects. Ce voyage m’avait fait grandir en présence d’amis formidables et d’un père que je n’avais jamais connu. Il m’avait également prouvé que l’homme pouvait être prêt à tout pour arriver à ses fins, quitte à neutraliser un monde entier pour l’avancée scientifique.
— J’ai tout de même une question, reprenai-je. Le fusil et la radio que tu avais dans ta cabane, d’où venaient-ils ?
Il regarda au loin, comme si la question le perturbait au plus profond de lui-même.
— Ils étaient déjà là lorsque je suis arrivé sur l’île, finit-il par répondre.
— Tu ne m’avais pas dit que l’île n’était pas habitable ?
— Si, mais je ne pouvais en être sûr. Mais après réflexion, il y a bien deux possibilités. Soit c’est un ancien résident de l’île qui les a abandonnés…
Comme si j’avais lu dans ses pensées, je terminai sa phrase avec dédain :
— Soit toute cette île n’était qu’un test de survie en milieu hostile. Une collaboration effectuée avec le Faucon. Un vulgaire test venant s’ajouter à la longue liste du laboratoire.
Par réflexe, il m’enlaça pour me faire comprendre que toute cette aventure était loin derrière nous. Il avait raison, mais la marque de ces péripéties restera gravée à jamais dans nos cœurs. Mes amis, mon père et moi étions des survivants de la mort.
Sacrés scientifiques.
L’homme est un fou perfide avare de connaissances destructrices. Heureusement que ce laboratoire repose sous l’océan dans d’anciennes profondeurs tentaculaires.
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