4 - Ta meilleure amie est ta meilleure ennemie…
C’est le lendemain soir qu’Elena rejoint sa meilleure amie et son prétendant au Griffon d’Or.
- Elena ! Par ici ! indique Cunégonde.
- Hey ! Bonsoir sale pu…ppp…petite chanceuse, bafouille la princesse, morte de jalousie.
Bien évidemment, le compagnon de son amie est d’une grande beauté. Tout au long de la soirée, Elena ne peut que trouver des qualités au jeune homme. Il est élégant, intelligent, drôle, attentionné, poli, doux, sympathique…
- Vous avez quel titre de noblesse ? demande-t-elle au jeune homme.
- Je suis marquis, répond-il.
- Un simple marquis ! Il n’est donc pas un prince ! pense la princesse en esquissant un sourire de satisfaction sans s’en rendre compte.
Il suffit de cet élément pour détruire le mythe de ce beau jeune homme.
- Cunégonde peut bien épouser ce simple noble, j’aurai une plus belle union, jubile intérieurement Elena.
Mais la joie de la jeune femme est de courte durée. En effet, alors que de succulents beignets aux pommes sont servis en guise de dessert, Cunégonde en profite pour montrer à son amie, la magnifique bague offerte par le jeune marquis quelques jours plus tôt.
- Octave a demandé ma main à mes parents, il y a quelques jours ! dit Cunégonde, très émue.
- Félicitations ! Je suis si heureuse pour vous deux ! s’exclame Elena, ayant du mal à cacher sa jalousie.
La soirée prend fin et le jeune couple quitte l’auberge, laissant Elena seule. Sur le point de partir, elle entend une voix : - Ne résiste pas ! Viens à moi !
Il est tard. Fatiguée et sur les nerfs, la jeune femme met sa cape, ouvre la porte de l’établissement, mais à nouveau la mystérieuse voix résonne. Agacée, la princesse regarde autour d’elle de manière minutieuse et ses yeux s’arrêtent soudainement sur un verre de cidre, présent sur le comptoir du bar.
- Je deviens folle ! Voilà que l’alcool m’appelle alors que je suis sobre depuis des semaines ! C’est la meilleure celle-là ! pense Elena.
Elle s’approche du récipient et sans savoir comment, se retrouve quelques heures plus tard entourée de nombreux verres vides. Totalement saoule, la jeune femme quitte l’auberge en pleine nuit, ayant bien du mal à trouver son chemin pour rentrer au château.
Au bout de quelques minutes, elle se sent suivie. Toute seule, dans la nuit noire, Elena prend peur et se met à marcher de plus en plus vite puis à courir. Plus elle court, plus on se rapproche d’elle.
Perdue, elle décide d’affronter son agresseur. Il finit par jaillir de nulle part. Devant un feu, dont les flammes s’éteignent petit à petit, l’individu est de grande taille, vêtu d’habits sombres, et ne répond pas à la jeune femme qui hurle afin de connaître son identité.
Pendant plus d’une heure, Elena hurlera sur sa propre ombre. Epuisée et ivre, elle finira par s’endormir par terre, sur le sol boueux.
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