Aube d'une nouvelle semaine
Lundi matin. Six heures n'ont pas encore sonnées ce matin, j'attends déjà mon métro. Le ventre vide parce que j'ai essayé de grapiller quelques minutes de sommeil, café chaud entre les mains.
J'avance tel un spectre, mû par l'énergie froide de la détermination. Chaque aube, chaque prise de poste est un challenge ; l'homme de défis en moi l'accepte et y prend même ce qui ressemble à du plaisir.
Dans la rame, j'observe les visages hagards et pâles. Certaines femmes discutent, peut-être travaillent-elles ensemble, peut-être sont-elles ici par le hasard de leurs horaires respectifs ou ont-elles l'habitude de se retrouver sur la ligne ? Certains ferment les yeux et se laissent bercer par la vibration des rails, d'autres téléphonent ou regardent des vidéos. Moi, j'écoute de la musique. Un single du nouvel album de Norah Jones, une vieille chanson de Pink Martini que je viens de découvrir ou Boogie Belgique et son electro-swing. Le hasard de ma playlist me mène à un autre Jones, Keziah. Où est la vie ? Oui, bonne question.
Il est une chose impossible à endiguer : mon imaginaire. Au gré des silhouettes que je croise, je rêve et je voyage. Les arcanes de la torpeur du petit jour sont troubles. Je ne sais par quel chemin je me retrouve à Naples.
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