Les coulisses du Petit Marcel (Bonus)

6 minutes de lecture

Merci beaucoup à vous d’avoir lu cette nouvelle histoire qui vient s’ajouter à la “galaxie” du Petit Marcel.

Note suprême n’aurait jamais existé sans Vince, le personnage principal de Je ne sais pas ce que tu vois en moi qui m’a donné l’impulsion de me lancer dans une histoire qui aurait de nouveau comme cadre le café du Petit Marcel. Moi qui croyait en avoir fini définitivement avec toute la petite bande, on repassera !

Au fur et à mesure de l'écriture de ce pseudo journal intime où je mettais en scène un jeune lycéen des années 80 en proie à l’amour, je n'ai pas pu m’empêcher de créer une nouvelle connexion avec mes personnages du Petit Marcel. Pour se faire, il m’a fallu tisser quelques fils pour relier les personnes les uns aux autres. J’avoue qu’une fut tirée par les cheveux, à savoir Patrick, le père de Vince, employé du Microsillon, qui se tappe plus d’heure de trajet en voiture entre son domicile à la campagne et la ville. Avec Ariane, la meilleure amie de Vince, ce fut plus facile, car elle est aussi la sœur de Paul. Paul et son meilleur ami Tristan, le disquaire du Microsillon. Tout le monde suit ?

Paul. Cela va faire presque cinq ans déjà qu’il est apparu sous ma plume un soir de décembre 2019. Le Petit Marcel est ma première histoire. Il y a plein de faiblesses, notamment la trame semi-policière avec le personnage de Marc. Néanmoins, sans lui, la tension narrative serait bien pauvre de mon point de vue. Alors même si on n’est pas très enclin à l’apprécier, il aura droit à une petite historiette, sous forme de défi (mon premier) que j’ai relevé sur cette plateforme d’écriture : Les grilles de la nuit. Et comme les premières histoires nous tiennent en général à coeur, parce qu’on a l’impression de tout donner, j’ai publié une nouvelle version plus aboutie je l’espère (et encore, quand j’y pense, j’ai envie de tout reprendre à zéro!).

Avec vos retours bienveillants, j’ai réalisé que j’avais planté mon univers littéraire et une grande famille composée de personnages qui sont d’autant de facettes de ma personnalité (je ne suis pas fou, vous savez!). Et comme je n’ai de cesse de la répéter, ce sont eux qui ont décidé de tout (ou presque) dans ce qu’ils faisaient, dans ce qu’ils ressentaient.

J’ai été surpris d’avoir un lien peut-être plus fort avec celui de Tristan, qui au départ était un personnage secondaire. C’est d’ailleurs avec lui que j’ai donné une première suite au Petit Marcel. J’ai voulu Estate 88 plus léger. Rien de plus facile avec l’arrivée Philippe qui ajoute une touche solaire au couple qu’il forme avec Rickie, qui en avait bien bavé jusqu’alors. Cette histoire courte a été écrite sur quelques semaines seulement, avec le challenge de publier presque un chapitre par jour.

Sauf que sous les apparences légères de l’été durant laquelle se déroule l’histoire, il y eu Lucas. Bien obligé de parler de lui. Je sais que certains d’entre vous ont une grande préférence pour ce serveur. Sûrement parce qu’il semble parfait (quand je vous parlais des facettes de ma personnalité ;-)) mais surtout parce qu’il fait le lien avec tous les autres personnages dans ce café qui est aussi un autre personnage à part entière, voir Le personnage principal (c’était une vraie volonté de ma part). Il aurait été facile ou tentant de satisfaire certains d’entre vous en lui consacrant une histoire à part entière. C’est finalement ce que j’ai fait, me direz vous ! Mais je dois bien avouer qu’au départ, je ne le souhaitais pas, car il fallait vraiment que ça vienne naturellement, sinon, cela aurait été une sorte de commande d’écriture et l’idée ne me plait pas. Sauf que…Encore une fois, sans que je l’ai vraiment décidé consciemment, le scénario d’Estate 88 tourna rapidement autour du duo Tristan-Lucas. Un jeu de chassé croisé entre le chat et la souris. A la fin de la publication de cet épisode, j’ai eu envie de continuer à écrire sur mes persos auxquels je commençais fortement à m’attacher, mais je ne savais pas comment rebondir si je décidais de suivre la chronologie. Passer à l’automne 88 ? Et puis, tout s'est décanté un jour de manière assez facile finalement. Lucas aurait droit à son histoire, mais en retournant dans le passé.

Ce fut Rue des Cascades, histoire à la fois lumineuse et sombre qui m’a demandé une énergie de dingue pour l’écrire. Je crois qu’elle reste ma préférée de toutes. Pour celle-ci, je me suis lancé un petit challenge, celui de choisir une double temporalité en alternant les chapitres. Une première trame qui se déroule l’été 1981 et la deuxième, un flashforward qui relie celle-ci à mon premier récit Le Petit Marcel. Je sais d’ailleurs, que cette construction en a déconcerté plus d’un. Dès le début de l’écriture, je savais exactement la fin que je souhaitais. Elle serait âpre.

Après ce récit, j’étais moulu, mais toujours avec l’envie d’écrire. J’arrivais pas à abandonner Lucas, mais impossible de le faire avancer dans la vie. J’ai tout de même fait une brève tentative avec le récréatif Rouge framboise, deuxième défi auquel j’ai participé.

Et puis après, quoi écrire, comment ? J’ai voulu quitter le Petit Marcel, mais force est de constater que je n’y suis pas arrivé. Julien Perrin et son amie Alice ont débarqué sans prévenir. Pour de faux est un épisode décomplexé, complètement loufoque où Lucas serait de la partie en tant que jeune serveur. Nous sommes toujours au milieu des années 80 et Lucas sera vu comme un garçon inaccessible, vu uniquement travers le regard de Julien. J’aime beaucoup ce personnage, maladroit et naïf.

Je n’ai pas parlé de Rallumer les étoiles. C’est la première fois que j’écrivais à quatre mains (je m’étais échauffé avant à 10 avec une histoire bien barrée de super-héros…). Mais cette envie d’écrire avec Mégara n’a pas pu se concrétiser comme nous le souhaitions. Pourtant nous étions très heureux de faire se rencontrer nos personnages réciproques, Lucas et Alexis. La (vraie) vie ne nous a pas permis de continuer cette histoire. Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve.

Mais revenons pour finir à Note Suprême. Après un départ en fanfare en publiant neuf chapitres, je me suis maudit de n’avoir plus envie d’écrire la suite. Hors de question de me forcer. Écrire doit rester un plaisir, n’est-ce pas ? J’ai eu un regain grâce à la rencontre de l’un d’entre vous qui m’a bien encouragé à continuer. Trois chapitres écrits que j’ai préféré ne pas publier car de nouveau, la flamme de l’écriture s’est éteinte rapidement.

Ce qui est terrible quand on écrit, c’est que nos histoires restent dans notre esprit, elles vivent leur vie et un jour, elles réclament haut et fort de prendre forme sous votre plume (clavier, pardon). Et je dois dire que je ne suis pas mécontent que ce moment soit enfin arrivé après de longs mois d’interruption. Une fois que je m’y suis mis, ce fut super agréable. Les idées coulaient toutes seules. J’ai eu envie de faire revenir tous mes personnages comme pour leur dire que je ne les avais pas oubliés, en faisant de nombreux clins d'œil à mes autres récits. Je voulais aussi que Note Suprême soit lisible par une personne qui ne connaissait pas Le Petit Marcel. J’espère que ça fonctionne.

Il y a plusieurs histoires secondaires (la dispute Tom/Paul, le nouveau tandem Lucas/Sandro, l’anniversaire de Philippe, la maladie du père de Rickie), elles auraient sûrement mérité d’être davantage exploitées à la condition d’être écrites du point de vue de chacun des personnages. Mais je tenais (autre petit challenge personnel) ce qu’il y ai un seul point de vue, celui de Tristan. Je voulais une intrigue principale très épurée où il ne se passe finalement quasi rien. J’avais ce thème de l’absurdité de la vie qui n’arrêtait pas de tourner dans ma tête auquel je tenais, alors j’ai essayé un truc. Je me demande parfois si cette histoire est l’histoire de trop dans la “série”, si elle apporte quelque chose d'intéressant.

Voilà pour ces coulisses dont vous aviez déjà eu un aperçu à la fin de mes autres récits ou dans mes réponses à vos commentaires. Je réalise en écrivant ces mots qu’ils n’apportent pas grand chose à la semoule, mais je le sentais comme ça, alors…

Pour la suite, je ne sais pas si j’aurais envie de retrouver l’univers du Petit Marcel, mais qui sait ! Il est parfois opportun de s’en éloigner (longtemps ?) pour mieux y revenir.

Et pour ceux que cela intéresse, voici des petits repères chronologiques de mes différents récits :

- Rue des cascades (été 1981)

- Rouge framboise (été 1982)

- Pour de faux (automne 1982)

- Le Petit Marcel (hiver 1988)

- Estate 88 (été 1988)

- Je ne sais pas ce que tu vois en moi (hiver 1989)

- Note suprême (hiver 1989)

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. A plus (ou pas) ;-) !

Tom

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