Mère.
Je longe la côte interminable, faisant la course avec le flot. Des chevaux d'écume blanche se précipitent à toute allure, et semblent vouloir traverser la route tandis que je roule tout droit.
L'air est chargé de sel et d'embruns et la lumière est vive. Des kilomètres d'une plage qui ne parait pas vouloir s'arrêter, un sentiment d'éternité,... terre et eau au même niveau.
C'est long, comme un dimanche sans commencement ni fin. De ces moments où on pourrait disparaître : se fondre avec le monde, sans avoir eu l'impression d'exister.
Un moment d'euphorie douce, comme la caresse d'une mère attendrie, à la poitrine gonflée d'amour et de secrets.
Le moment d'une vie accomplie : amants séparés trop vite, mais coeurs unis à l'infini.
C'est le temps qui file le long de cette côte anonyme, et moi derrière la vitre, qui le voit défiler.
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