Tertre.
Je n'existe pas sur ce banc trop petit, assis dans le vent, face à la mer.
C'est une plage anonyme, un moment irréel fait de sable et d'écume. La lumière efface toute pensée, et nous remplit de sa présence salée.
Le temps s'étire interminable, et on ne saurait dire si la journée finira.
Ca ressemble à l'éternité, parenthèse glorieuse, de gens assis sur des bancs trop petits.
Je termine mes carottes râpées/oeufs durs, en équilibre sur une demi-fesse. Deux gros yeux cyniques me regardent, juste à ma droite, annexant l'espace et dévorant le peu qui reste de moi.
Je m'oublie totalement et me confonds, dans l'instant sarcastique. J'efface les présences grossières autour de moi, amnésique volontaire en quête de grâce.
La plage offre ses mamelons blancs, ultime innocence, seul butin du jour, qu'en pirate jouisseur, j'emporte au fond de mes poches profondes.
C'est un jour idéal.
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