Voyageur (suite).
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Même s'il traversait l'océan en face de lui, par delà l'horizon, il avait conscience qu'il n'irait jamais aussi loin qu'aujourd'hui.
Trente ans plus tard, le même sentiment l'animait à chaque visite.
Celui d'arriver à destination, d'être rempli de ciel et d'eau, sagace et clairvoyant : serein.
Un sentiment d'éternité.
Ici, il serait toujours le jeune homme, voyageur permanent et candide contemplant le vaste monde, depuis ce parapet.
Toute philosophie s'arrêtait là, toute pensée s'effaçait pour laisser place à l'instant présent.
Toute trace du passé disparaissait, pour se fondre dans l'air.
Il savait qu'il pourrait vivre et mourir ici.
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