Chapitre 40
Noah se réveille en sueur. Il tend le bras pour enlever le drap qui lui colle à la peau, mais un pic de douleur le clou sur place, lui coupant la respiration. Il a l’impression qu’on est en train de lui briser les os un à un. Quand la douleur se calme, son cerveau commence à se rappeler des évènements. L’accident de voiture. L’hôpital. La salle d’opération. Il a terriblement soif, mais chaque mouvement est une torture, malgré les calmants. Son épaule ne s’est pas encore réveillée, mais ses côtes cassées l’empêchent de bouger. Des voix attirent son attention de l’autre côté de la porte. Il lui semble reconnaître celle de son frère.
- Euh… Ambre… par rapport à ce que j’ai dit tout à l’heure… il se peut que Noah ne sache pas pour Tala et moi.
Quoi ? Tala et Evan ! Quand ? Noah n’est pas du tout au courant de cette histoire. L’un ou l’autre se sont bien gardé de lui en parler. Il faudra qu’il leur en touche deux mots. Un rire féminin, grave et mélodieux, fait accélérer les battements de son cœur. Ce son, il le reconnaîtrait entre mille. Il lui a tellement manqué. Ambre lui a tellement manqué. Mais il n’est pas prêt à l’affronter. Il ne peut pas. Tout ce qu’il arrive à faire quand elle est avec lui, c’est la blesser. Et il ne peut plus le supporter.
La porte de la chambre s’ouvre. Noah ferme les yeux, faisant semblant de dormir.
- Salut frérot, regarde qui je ramène.
Silence. Son cœur est tellement affolé, qu’il est sûr qu’ils peuvent l’entendre même à distance. Heureusement qu’il n’est pas relié à un holter, sinon la machine aurait fait un bouquant d’enfer.
- On dirait qu’il dort encore, je suis désolé.
- Ne t’en fait pas. Je peux lui parler une minute quand même ?
La voix d’Ambre lui donne des frissons. Il a envie d’ouvrir les yeux et de rencontrer son grand regard expressif et rassurant.
- Bien sûr, je vous laisse seuls. Je serais devant la porte.
Non Evan reste, je n’y arriverais pas si tu pars. Il entend la jeune femme approcher et s’assoir tout proche de lui. Il peut sentir son parfum si enivrant, mélange de sauge et de fruits rouges. Quand elle lui prend la main, Noah essaye de garder son calme, mais son contact lui envoi des décharges électriques dans tout son corps meurtri.
- Salut. Je… je sais pas si tu m’entends, j’ai l’impression d’être une vraie gourde, mais… Enfin, je…
Ambre s’arrête en plein milieu de sa phrase. Sa voix est chargée d’émotion et elle a du mal à parler. Noah a envie de la prendre dans ses bras. De lui dire qu’il va bien. Que tout ira bien, mais il ne peut pas. Il s’est promis de rester loin d’elle et même si c’est la pire torture qu’il puisse s’infliger, même si ça doit le tuer, il le fera.
Depuis qu’ils se sont rencontrés, il ne lui a apporté que des problèmes. Il l’a blessé, lui a menti, l’a mise en danger. Il ne peut plus supporter de la décevoir encore, de voir la peur et la tristesse dans son regard. Il ne lui apporte que du négatif et il a l’impression que plus elle est en contact avec lui, plus sa personnalité lumineuse s’éteint. La première fois qu’il l’a vu, en train de chanter et de danser dans son salon, il a su. Il a su que cette femme rayonnante, allait bouleverser sa vie. Quand il a entendu son nom, il n’a pas été surpris. Elle ne pouvait pas s’appeler autrement. Elle incarne son prénom dans ses moindres mouvements. Par la suite, il a été fasciné par son aura incroyable. Il l’est toujours d’ailleurs. A chaque fois qu’elle rentre dans une pièce, Ambre attire toutes les énergies à elle, comme si le monde changeait de position et qu’elle en devenait le centre névralgique. Tout devient plus lumineux, plus intense en sa présence. Mais depuis quelque temps, cette étincelle de vie pure semble plus terne, fragilisée. Noah sait qu’il en est la cause. Et il ne peut pas le supporter. Il doit la laisser partir, quoi qu’il en coûte.
Perdu dans ses pensées et embrouillé par les médicaments, il n’entend pas qu’Ambre a recommencé à lui parler, mais la détresse dans sa voix le faire revenir à la réalité.
- …tellement peur. Putain, je t’ai cru mort. Tu n’as pas intérêt à mourir Noah. Je te l’interdis. Pas alors qu’on ne s’est pas expliqué, pas sans qu’on ait réglé nos affaires. Tu n’as pas le droit de m’abandonner comme ça. Je sais que les médecins disent que ça va aller, mais avec toi, je me méfie. Tu veux toujours faire les choses différemment des autres. Mais je te l’interdis tu m’entends. J’ai besoin de toi, moi…
Un silence. Noah retient sa respiration en la sentant déposer un baiser sur son front.
- Je t’aime, dit-elle dans un murmure.
Les mots résonnent dans la chambre, aussi fort que si elle les avait criés. Les larmes se mettent à couler sur ses joues. Des larmes de tristesse, de colère, de peur. Tout se mélange dans son esprit. Il ne sait plus quoi faire. Sa vie part totalement en vrille, lui glisse entre les doigts et il ne sait pas comment faire pour la rattraper. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il fait souffrir les gens qu’il aime. Il est néfaste pour eux. Peut être que s’il s’éloignait de tous, qu’il partait seul à l’autre bout du monde, il serait assez loin pour les préserver.
- Tu es vraiment con No quand tu t’y mets.
- Evan, gronde la voix de sa mère qu’il n’a pas entendu entrer.
Noah ouvre péniblement les yeux. La luminosité le fait pleurer. Son frère est appuyé contre le mur en face du lit, les bras croisés sur son torse. Sa mère a pris place sur le siège à côté d’elle, là où se tenait Ambre quelques secondes avant. Il peut encore sentir son parfum flotter dans la pièce.
- Tu es fier de toi ?
- Qu’est-ce qui te prend de parler à ton frère comme ça ?
Evan ne relève pas les remarques de sa mère. Il fixe son frère sans sourciller, le regard décidé.
- Je sais très bien que tu es réveillé depuis tout à l’heure. Je n’ai pas voulu te trahir devant Ambre, mais il va falloir que tu m’explique pourquoi tu agis comme ça avec elle.
- Je ne…
Noah essaye de parler, mais sa voix est roque et sa langue pâteuse. Sa mère attrape le verre d’eau posé à côté de lui et l’aide à boire de petites gorgées.
- Merci. Je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ? demande Evan.
- Ambre. C’est mieux si elle est loin de moi…
- C’est sûr que pour le moment ça a fait ses preuves, ironise Evan.
Sa mère se retourne sur sa chaise pour le fusiller du regard. En d’autres circonstances, Noah aurait souris. Il n’a jamais vu quelqu’un avec autant de caractère que sa mère. Elle a une force incroyable. Elle n’a pas eu le choix. La vie ne l’a pas épargnée. Et elle a un don pour faire passer les messages juste avec les yeux, sans avoir besoin de mots. Cela lui rappelle Ambre qui est capable de tenir toute une discussion, rien qu’en lançant des regards mauvais. Cette pensée ravive la douleur dans sa poitrine.
- Evan, si tu as quelque chose à dire à ton frère dis le clairement. Je ne t’ai pas élevé comme ça. Les sous-entendus, ça ne sert qu’à envenimer les choses.
- D’accord, je vais être plus clair alors.
Il s’avance d’un pas et prend appuis des deux mains sur le fond du lit.
- Tu ne fais que de la merde Noah. Il faut que tu te reprennes frérot, parce que tu pars droit dans le mur. Et crois-en mon expérience, quand tu vas te le prendre dans le crâne, ça va pas te faire du bien.
- C’est pas vrai. Je maîtrise. Je sais ce que je fais.
- Vraiment ? Il va falloir que tu m’expliques ton plan alors, parce qu’il n’est pas clair du tout.
- Evan, je peux savoir pourquoi tu dis ça ? demande sa mère, les bras croisés sur son torse. Tu ne crois pas que ton frère a assez souffert comme ça ces derniers temps. Tu es obligé d’en remettre une couche ?
Noah sait qu’au fond son frère a raison, mais il est trop faible pour le reconnaître. Il est reconnaissant envers sa mère de le soutenir, de vouloir le protéger, mais il sait qu’elle se trompe elle aussi. Par peur, elle ne voit pas la réalité en face. Elle préfère occulter le danger, ses peurs, pour se concentrer sur l’action. C’est sa façon de fonctionner, comme si en s’arrêtant et en réfléchissant sur sa vie, tout allait s’effondrer autour d’elle.
- Maman, tu ne vois pas qu’il est en train d’emprunter le pire chemin qui soit ?
- Arrête de dire n’importe quoi. Il est juste un peu fatigué, mais il va s’en remettre.
- Tu te trompes. S’il continu comme ça, il va se perdre définitivement et on ne pourra plus rien pour lui. Je sais de quoi je parle.
- Surtout faite comme si je n’étais pas là… murmure Noah agacé qu’on parle de lui de la sorte.
- Tu crois que tu es en train de décevoir tout le monde autour de toi. Tu penses que tu provoques le malheur des gens que tu aimes. C’est pour ça que tu t’es éloigné d’Ambre. Tu penses que fuir est la meilleure solution.
- Je ne… essaye de se défendre Noah, mais Evan ne le laisse pas finir.
- Non. Je sais exactement ce que tu es en train de faire. Parce que premièrement, tu ne peux rien me cacher. On est lié par bien plus que le sang et tu le sais aussi bien que moi. Et deuxièmement, je le sais parce que je suis passé par là. Et crois-moi, quand on commence à prendre ce chemin, on n’en sort pas et c’est de pire en pire. Mais tu n’es pas seul, je suis là, maman est là aussi. On ne te laissera pas tomber.
Noah sent les larmes lui monter aux yeux, mais il les refoule. Il est épuisé de se battre, de se torturer l’esprit. Il a l’impression d’être prisonnier d’un buisson de ronces inextricable. Mais il ne peut pas se résoudre à capituler, à admettre qu’il est faible et qu’il a besoin de leur aide.
- Je ne sais pas pourquoi tu penses que c’est à toi de nous protéger, continue Evan, sa phrase faisant écho aux pensées de Noah. Pourtant c’est ce que tu fais, quoi qu’il t’en coûte. Cette fois, lâche prise et laisse-nous être là pour toi, comme tu l’as toujours été pour nous.
Des souvenirs douloureux remontent à la surface de son esprit. Le dégoût dans les yeux de son frère sur une route enneigé. La douleur de la trahison dans le regard de sa mère sur le pas de la porte. Les lettres de refus des demandes de visites au parloir. Les mots échangés avec violence. Non, il n’a pas su les protéger, il les a abandonnés.
- Arrête ça tout de suite Noah ! élève la voix son frère. Je vois dans tes yeux que tu es en train de te reprocher ce qu’il s’est passé cette nuit-là. Il faut que tu arrête de prendre cette responsabilité sur tes épaules. On a tous fait de la merde à ce moment-là.
- Evan, surveille ton langage ! gronde sa mère.
- J’aurais dû rester. J’aurais pu arranger les choses, mais je suis parti. C’est de ma faute…
- N’y pense plus mon chéri. C’est du passé, on t’a déjà pardonné tout ça.
Dona avance une main vers lui et dégage une mèche de cheveux bouclée qui lui tombe sur le front. Ce geste protecteur, comme quand il était enfant, le rassure et lui brise le cœur en même temps.
- Non maman. Tu te trompes sur toute la ligne. Tu n’as jamais compris, soupir Evan en se laissant tomber sur la chaise de l’autre côté du lit.
Elle lui lance un regard noir, qu’Evan soutien sans broncher. Noah a l’impression d’assister à un combat entre deux chiens, prêts à se sauter dessus à n’importe quel moment. Il est surpris. Ce n’est pas dans leurs habitudes de se disputer et d’être en désaccord tous les deux. C’est même l’inverse.
- Qu’est-ce que tu insinues ?
- Tu as toujours considéré que c’était la faute de Noah si je me suis retrouvé en prison et si par la suite j’ai sombré. Tu l’as toujours blâmé pour être parti. Tu lui as fait sentir que tout ce qui arrivait était sa faute. Mais ce que tu n’as jamais compris, c’est que tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a toujours fait, c’était pour moi. Quand on été petits, j’ai voulu faire de la crosse, mais vous ne vouliez pas avec papa. En voyant que j’étais triste, Noah a fait tout ce qu’il pouvait pour que vous acceptiez et vous avez fini par craquer, en le blâmant au passage et en lui faisant promettre de s’y tenir. On en a fait dix ans, sauf que ce que vous n’avez jamais su, c’est qu’il détestait ce sport. Il l’a fait pour moi. Quand j’ai commencé à trainer avec Zack, il est venu dans le groupe pour me protéger de ce qu’il pouvait me faire faire ou me faire directement. Il est allé contre tous ses principes, il a fait passer sa propre vie après la mienne pour être sûr qu’il ne m’arrive rien. De nombreuses fois, il a essayé de me sortir de là, de m’aider, mais j’étais trop borné et perdu pour m’en rendre compte. Je lui en voulais parce qu’il faisait les choses bien et que moi je n’y arrivais pas. J’ai toujours voulu lui ressembler, mais je ne savais pas comment faire. Mais on n’était que des gosses à l’époque, croyant être déjà des adultes. Et la seule fois où il a fait quelque chose pour lui, où il a pensé à son avenir à lui, on l’a rejeté. Alors si quelqu’un a été abandonné dans l’histoire, ce n’est pas nous, c’est Noah. C’est nous qui te devons des excuses.
Noah croise le regard d’Evan. Il a les yeux brillants, mais le regard sûr. Jamais il ne lui avait dit de telles choses. Sa mère ne dit rien, mais les larmes dévalent ses joues en silence.
- C’est vrai ce qu’il dit ? demande-t-elle d’une voix faible.
- Je… j’aurais dû faire plus, articule difficilement Noah, la voix coupée par l’émotion. Je… je suis désolé…
Il ne parvient plus à retenir ses larmes. Il les laisse couler librement. Son frère lui prend la main et la serre fort.
- Oh mon chéri. C’est moi qui suis désolée. J’aurais dû vous protéger de tout ça, c’était mon rôle. C’est moi qui n’ai pas su m’y prendre. Pardon. Pardon à tous les deux.
- Ce qui est fait est fait. C’est le passé. L’essentiel c’est qu’on se soit retrouvés et qu’on soit là, ensemble, dit Evan. Alors Noah, je ne te demande qu’une chose.
Il hoche la tête pour montrer qu’il l’écoute.
- Reprends-toi. Parce qu’agir comme ça, ce n’est pas toi. Tu vaux mieux que ça.
- Ton frère à raison, confirme sa mère. Je n’ai peut-être pas vu à quel point tu étais mal, mais je ne suis pas aveugle. J’ai bien vu que tu n’étais pas dans ton état normal. Ce n’est pas ton genre de laisser ton travail en plan autant de temps. Jamais tu n’aurais mis l’entreprise de ton père en danger de la sorte. D’ailleurs, je l’ai appelé et il va venir le mois prochain.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce qu’il est inquiet pour toi. Qu’il a eu peur, comme nous tous, quand il a appris pour ton accident. Parce qu’il veut voir Evan, qu’il veut être là pour l’aider pour sa réinsertion. Et surtout pour une fois, on va essayer de faire les choses bien. On va essayer de traverser ces épreuves en famille. Ensemble.
L’émotion est palpable dans la petite chambre d’hôpital. Jamais ils ne se sont parlés aussi ouvertement. Noah sent un poids s’envoler de ses épaules. Pour la première fois depuis des années, il sait qu’il a une famille qui le soutient, unie et qui va l’aider. Il est toujours autant perdu, ne sait plus vraiment qui il est, ou ce qu’il va faire, mais il a envie de leur prouver qu’il peut s’en sortir. Il hoche la tête et se penche en avant pour prendre la main de sa mère, mais la douleur lui coupe le souffle. Il se rallonge avec une grimace. Elle se lève et lisse ses cheveux en arrière.
- Ne bouge pas.
Puis elle se penche en avant et l’enlace délicatement, faisant attention de ne pas lui faire mal.
- On va s’en sortir. Tous ensemble.
Elle tend le bras vers Evan et il lui saisi la main en la serrant fort.
- Mes garçons, murmure-t-elle avec amour.
Noah ne retient plus ses larmes et un sanglot lui échappe. Puis, la tristesse se transforme en rire quand ils se rendent compte qu’ils pleurent tous les trois. Ils ne bougent pas et restent un moment, enlacés, s’apportant un réconfort mutuel. Sa mère commence à fredonner une berceuse qu’elle leur chantait quand ils étaient petits.
Une douce torpeur vient envahir Noah. Il se sent protégé par la voix douce de sa mère, par la main forte de son frère. La fatigue accumulée vient le cueillir doucement. Il a vaguement conscience de la présence de Tala qui vient prendre de ses nouvelles et leur dire que le temps des visites est bientôt terminé. Son frère vient briser le silence, mais Noah ne parvient pas à rouvrir les yeux.
- Le plan d’attaque est le suivant. Tu vas te remettre de ton accident. Tu vas te reprendre en main. Tu vas te remettre à travailler. Et surtout, tu vas arranger les choses avec Ambre. Elle est beaucoup trop bien pour toi et elle ne mérite pas d’être traitée comme ça. Donc tu vas te bouger pour t’excuser et mettre de l’ordre dans ton merdier.
En entendant son prénom, Noah réouvre les yeux. Sa mère le regarde avec un regard amusé et plein de tendresse.
- Je ne la connais pas, mais ça à l’air d’une fille bien. Ton frère à raison. Elle mérite des explications et des excuses. Ce que j’ai vu dans ses yeux ne trompe pas. Elle t’aime vraiment, et si tu l’aimes aussi, tu feras tout pour réparer les choses.
Noah hoche la tête. Il lui faudra du temps pour se remettre. Il ne veut pas risquer de la blesser encore une fois, mais quand il sera prêt, il fera tout ce qu’elle demandera pour se racheter.
- Tu l’aimes vraiment, n’est-ce pas ? demande sa mère
- Plus que tout.
Elle lui répond par un sourire sincère. Son frère se lève et se penche au-dessus de lui, sa fossette bien visible sur sa joue.
- Tu as intérêt, parce que si tu ne fais rien, je ne vais pas laisser passer ma chance. Elle est beaucoup trop can…
- Connard ! Je t’interdis de l’approcher. Tu as de la chance que je ne puisse pas bouger parce que sinon…
- Ah ! Ça c’est le Noah que je connais, s’exclame Evan avec un clin d’œil.
Leur mère rit de leur chamaillerie et se lève. Elle l’embrasse longuement sur le front et lui promet de revenir le lendemain.
- Allez viens Evan. Laisse ton frère se reposer.
Noah les regarde s’éloigner. L’avenir lui paraît un peu moins sombre. Cette conversation lui a fait du bien, mais il se sent épuisé, vidé de toute énergie. Avant que son frère ne passe la porte, il l’interpelle.
- Evan ! Quand j’irais mieux, il faudra qu’on parle d’un truc.
- Oui quoi ?
- Ce qu’il s’est passé entre toi et Tala et quand.
Le visage d’Evan perd toute trace d’amusement et il devient livide. Noah jubile intérieurement en fixant le regard paniqué d’Evan. Il ne peut retenir son rire plus longtemps et quand son frère s’éloigne dans le couloir, il le voit soupirer de soulagement. Quelques minutes plus tard, Noah sombre dans un sommeil sans rêve, rassuré de voir que sa complicité avec son frère est toujours bien présente et que ça mère le soutient.
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