L'eau alcaline
Minuit !
Dans les bras cléments de la divnité,
Je sentis l'eau alcaline couler,
Le translucide bain qui te contenait.
La femme sage dit " Vous avez le temps,
De ramener votre bidon et faire votre baluchon",
La valise déjà prête, je m'assurais que,
Les directives anticipées, pour nous trois, y étaient.
Je sonnais chez les voisins,
Pour offrir le diner gargentuesque préparé,
Et les fruits et légumes du jour achetés,
Minuit ! Le couple roupillait.
Le sac du félin devant la porte,
Avec ses bonbons et jouets préférès,
Pour la catsitter qui viendra l'emmener.
Dehors près du tram,
Dans le vert, l'organique,
Dans la jaune, le recyclage,
Le sol du gîte était propre,
Tout est rangé et ultrapropre,
Sait-on jamais quand on y reviendra,
Personne n'y levera le petit doigt,
Si j'y suis alitée et toi contre moi.
Puis changeais la literie,
Les serviettes nouvelles tronaient,
Dans la sdb elles attendaient,
Peut être, sait-on jamais,
Malgré l'absence de tous,
Une famille, un ami, un mari ou un compagnon,
Viendra,
Rendre visite,
A la mère qui vient d'accoucher,
Et l'enfant qui vient de naître,
...................................................
Personne ne viendra jamais.
Remarque mon papillon,
Seules on a été,
Depuis que tu pousses sur l'arbre,
Pourquoi ça devait changer ?
Une heure !
Je nous traînais sur la route,
La valise pesant la moitié de mon poids,
Enfin hissée dans la voiture,
Dans ce parking seules devant ce coffre ouvert,
Il fallait bien qu'elle rentre,
Que je la porte par un moyen ou un autre.
Qu'elle appuie sur mon ventre,
Que l'eau alcaline coule plus de l'antre.
Une heure !
L'alcaline eau coulait,
Rafraichissante malgré les douches,
Hors de mon contrôle elle coulait,
J'espére que tu ne seras pas bientôt à l'étroit,
Que tu ne manqueras pas d'eau,
Entre les murs de mes parois,
Je fais vite mon papillon.
Une heure et demi !
Mon ventre contre le volant,
Quelques camions et autos,
Une nuit sans étoiles,
Noire comme ce macadam,
Les phares comme compagnon,
Le silence comme partenaire,
Vers notre destin mon papillon.
L'asphalte nous rapproche,
De ta venue enfin dans mes bras,
Toi que j'aime bien avant que tu sois là.
2020
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