L’exposition
Elle a pris le soleil en même temps qu’elle a pris des photos. L’appareil a eu chaud, elle pas trop mais la voilà face au miroir à découvrir ce magnifique teint écrevisse. Elle sait que demain elle sera bien halée mais ce soir c’est le vernissage de son expo. Elle assume ses couleurs rougies et va choisir sa tenue en harmonie. Robe fleurie sur fond rouge ne laissant rien paraître de ses bretelles de la journée qui relient la Suisse aux Caraïbes.
Ville inconnue pour elle qui valait ses clichés mais qui va bien pouvoir se rendre dans cette petite galerie peu connue.
Le mystère est entier. Inutile de faire sa mijorée, elle a l’habitude de ces soirées à discuter ses clichés.
Une trentaine de personnes erre dans la galerie après avoir entendu son discours et échangé quelques paroles avec les plus curieux. Deux heures de blabla, elle sort s’aérer la tête et s’intoxiquer les poumons. Un homme à fière allure arrive d’un pas décidé du bout de la rue.
- excusez mon retard, mademoiselle.
- Pas de soucis Monsieur, les photos sont toujours là.
- Ravissant ce bronzage écrevisse assorti à votre robe !
- Vous êtes le premier à oser me le faire remarquer mais j’aime bien me coordonner avec moi-même
- C’est ravissant comme idée. Ne changez rien !
Il entre comme il est arrivé. Elle reste saisie de cette approche peu commune mais au moins il dit les choses lui. Les autres convives ont pensé la même chose sans aucune allusion à ces coups de soleil qui commencent vraiment à faire mal.
Elle entre dans la galerie qui commence à se vider. Le dernier arrivé semble captivé par une photo en particulier. Elle s’approche de lui pour attendre l’éventuelle question qui ne vient pas.
Elle retourne vers le galériste pour en savoir plus sur cet homme mystérieux. Aucune réponse satisfaisante n’apparaît car il ne le connaît pas. La salle se vide peu à peu. Il ne reste que trois personnes. Elle aborde donc le retardataire pour connaître ses préférences du soir. Il revient sur la photo qu’elle l’avait vu observer.
- j’adore ce cliché très suggestif érotique qui ne révèle rien. Je parierais qu’il s’agit d’un auto portrait avant la pose du rouge par le soleil.
- Quelle perspicacité. Bravo mais dites moi comment vous avez deviné ?
- J’avais une chance sur deux donc j’ai tenté ma chance.
- Belle réponse.
- Sincèrement je ne peux vous dire autre réponse. Mais je veux bien tenter ma chance une nouvelle fois et vous offrir un verre si vous l’acceptez/
- Vous êtes joueur de poker ?
- Non pas du tout mais je ne sais dire pourquoi j’ai envie de vous connaître davantage. Vos photos me parlent.
Elle n’hésite pas longtemps à accepter ce verre qui n’engage absolument à
rien. Ils laissent le lieu vide pour sauter dans un taxi qu’il a commandé pour l’emmener dans un endroit cosy. L’arrière salle du bar bondé est plus intime et compte peu de clients. Après avoir commandé deux Mama Juana, ils échangent sur les photos et leurs goûts musicaux, touristiques, culinaires, … Ils font connaissance sans arrière pensée. Enfin sans arrière pensée clairement révélée.
Il se fait tard. Le bar va fermer. Le taxi se dirige vers son hôtel, avant de le raccompagner chez lui. Leurs mains se frôlent au moment d’attacher leur ceinture. Leur regard en dit plus que nécessaire… leurs lèvres terminent le message. La course du taxi sera plus courte que prévue mais payée comme prévue. L’ascenseur qui les mène au 5eme étage les rapproche. Elle aimerait le dévorer sur place tout en laissant place au temps et à la douceur.
La porte verrouillée les incite absolument à toute indécence. Les corps nus froissent vite les draps tels deux aimants qui se retrouvent, tels deux amants qui se découvrent. Ils ne retiennent rien de leur envie à s’embrasser, à se caresser, à se toucher, à s’autoriser le bruit en rut pour une nuit de douceurs et de bestialité alternant les rythmes que leur énergie leur laisse jusqu’au petit matin.
Plongée dans son sommeil, elle sent du froid sur ses épaules meurtries par le soleil cuisant de la veille. Il la masse avec délicatesse avec le gel après-soleil à l’huile de coco, espérant un réveil en douceur avant de reprendre la discussion des corps de la nuit. Un peu de temps pour la sortir du sommeil et elle entame une caresse buccale magistrale en vue de recueillir la mayonnaise qui s’accorde parfaitement avec l’écrevisse qu’elle est !
Rêve ou réalité ? Réalité ou fantasme ? À faire ou à refaire ?
Les déplacements professionnels apportent parfois de belles surprises
jFA
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