Réminiscence

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Les yeux rivés sur le parc, assise sur le rebord de ma fenêtre, je contemplais ce magnifique paysage. Mon attention se concentrait essentiellement sur la couleur bleu opaline de l’eau du lac. Ce lac tacheté de différentes couleurs de navires. Il y avait, en cet après-midi ensoleillé, bon nombre de bateaux, assez pour faire chavirer un amateur d’embarcations. Je me surpris à le chercher du regard. Notre voilier. Celui sur lequel nous n'étions pas plus tard qu’hier, lui et moi. Je fermai les yeux quelques secondes durant lesquelles je me remémorai cette journée : ce même lac, de couleur saphir cette fois, le reflet des étoiles sur la surface lisse de l’eau. Je me souvenais du banc sur lequel on s’était installés pour observer les lucioles. La couleur verte flamboyante de ces insectes illuminait son visage inoubliable et représentait les seules couleurs claires de ce parc, les seules sources de lumière et de chaleur.

Aujourd’hui, ce banc n’est plus là. Il a disparu. Avec toi.

Le souvenir s’oppose à la réalité. Le calme et la sérénité de ma réminiscence ont fait place à la tristesse et aux cris des enfants. Bien que le soleil soit invité d’honneur, la seule couleur que je peux apercevoir est ce bleu opaline, ce lac, troublé par les sillages des bateaux. Etant contrainte par mon esprit de ne plus regarder le lac, je pus me concentrer sur les cris de joie des enfants qui jouaient dans le parc. La rivalité dont ils étaient animés, m’extirpa un sourire qui se voulait mélancolique. Cette même rivalité inspirait chez les parents une inquiétude qui se lisait facilement sur leur visage. Sans les connaître, ils devinrent mes amis, car l’idée de pouvoir perdre quelqu’un qui nous est cher, est l’idée la plus noire, effrayante et dangereuse qui soit. Je leur donne toute ma compassion.

Je pus me résoudre à laisser mes yeux se détourner de ce lac couleur bleu opaline plus longtemps. Des rides supplémentaires s’étaient formées sur ce lac, tandis que la quantité de bateaux augmentait. Le soleil allait bientôt prendre congé,tandis que le lac s’assombrissait et s’endormait à son tour, laissant comme tous les jours, les astres se refléter sur lui. Quant à moi, je fis mes adieux au lac pour la énième fois, me jurant de ne plus le regarder d’aussi loin la prochaine fois.

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