On ne vous apprend jamais cela à l'école. On ne vous y prépare pas vraiment.

On vous parle de tristesse, de douleur, de colère, de... de tout un tas de choses fades et sans aucun sens. On vous dit que c'est dur, que c'est un mauvais moment, un très mauvais moment. On vous dit que c'est inéluctable, qu'on ne vous le souhaite pas mais que ça pourrait arriver. Qu'il faut faire avec. On vous parle du noir. Des choses à dire. Des choses à faire.

On vous dit que vous n'êtes pas seul, qu'il faut être fort. On vous fait des compliments, on vous présente des excuses, des condoléances. On s'occupe de vous. Vous avez tout. Vous ne voulez rien. Qu'une seule chose.

Vous comprenez tout ça. Cela fait tellement longtemps que vous l'avez compris. Vous l'avez accepté. Vous vous y êtes préparé. Vous pouvez gérer.

On ne vous parle jamais d'après.

Du vide. De l'absence. Du silence. De cette maison trop grande. De ce réfrigérateur plein. De ce lit froid. De ce réveil le lendemain. Et tous les autres jours. De ces affaires. De ces photos. De ces souvenirs.

Il y a l'oppression, l'abandon. Il y a la solitude, la folie. Il y a... Il n'y a plus rien !

On ne vous parle jamais d'après !

On ne vous dit pas que plus rien n'a de goût ! Que vos passions deviennent sans importance ! Que rien ne vous plait ! Que tout vous y ramène ! À cette tristesse ! À cette haine!

Il s'est passé quoi ce jour là ! Il était où l'ange gardien ! Elles ont servi à quoi ses promesses ! À quoi a servi cette vie si c'est pour en arriver là ! Elle est où la putain de justice dans tout ça !

...

J'ai rien géré.

Je n'y étais pas préparé.

…

On ne vous parle jamais d'après...