39 – Si tu pouvais regarder dans les fissures
Dans les semaines qui suivirent, Tara partit en quête des différents aspects de la vie de cette communauté, passant du temps avec chacun. Elle donnait même un coup de main quand elle le pouvait, ce qui sembla en surprendre plus d’un.
— Vous avez tout cela à éplucher et à découper ? Alors, c’est parti.
— Mais vous n’êtes pas obligé, c’est notre travail.
— Et qu’est-ce qui dit que ce n’est pas le mien ? Il faut bien que ces mains servent à quelque chose.
Je ne sais pas où est ma place, quel est mon rôle désormais, mais je ne me vois pas rester sans rien faire…
Le jeune homme, commis de cuisine ce jour-là, en resta d’abord pantois, avant d’être pris d’un large sourire.
— Si seulement tout le monde était comme vous…
Pour autant, elle n’oublia pas, et surtout n’omit pas les dragons, souhaitant connaître le devenir de ses jeunes poulains. Elle alla assister aux premières préparations communes, les vit s’intégrer, se fondre parmi les autres, chacun trouvant sa place au fur et à mesure. Elle s’intéressa également de plus près au travail de coordination, ou le rôle d’ange-gardien que faisait Yahel, comme elle appelait ça. Avec Simon, ils lui expliquèrent plus en profondeur le fonctionnement de ce système de caméra embarquée. Un test fut fait pour les nouvelles données aux jeunes, Yahel souhaitant vérifier leur bon fonctionnement avant un premier départ. Sur un des écrans, Tara lisait une liste de propositions, que Yahel enclenchait une à une, ce qui ouvrait chaque fois une vision différente sur un autre écran.
Oups, je crois que la technologie m’a trahie…
Yahel se retourna vers elle, encore perplexe de cet effet miroir.
— Tara ? Depuis quand tu…
Debout derrière elle, Tara abaissa son regard dans sa direction.
— À ton avis, comment serais-je arrivée à aider nos nouvelles recrues à se préparer ? Tu sais que j’aime tricher.
Yahel se mit à sourire jusqu’aux oreilles.
— Tu sais maintenant que tu pourras de nouveau m’avoir à l’œil…
Elle ne confirma pas. Elle coupa cette connexion.
— Inutile, finit-elle par répondre, car je ne te quitte plus.
Comme c’est adorable de ta part, mon amie, de présenter les faits de cette manière-là.
Des groupes partirent pour l’ouest quelque temps plus tard. Tara put ainsi suivre les premières missions d’Élie, ayant entre autres une pensée pour Adama.
Mahdi, tu aurais pu être un combattant, mais tu as endossé ce rôle de guide, et c’est moi qui ai combattu pour toi. Aujourd’hui, c’est ton fils qui le fait à ma place, avec sa propre équipe.
Yahel la retrouva une nouvelle fois figée devant les écrans, visage fermé, impénétrable.
— Tara, ça fait des heures que tu ne quittes plus ces écrans des yeux. Viens, allons nous balader un peu. S’il y a un problème, nous le saurons, dit-elle en brandissant un portatif.
— Tu as raison, soupira-t-elle. Après, je vais être rouillée.
Elle se leva, reprit son harnais, sa canne, hésita à prendre son châle.
— Il fait déjà bon.
— Oui, le temps passe vite. Et quelque part, tu as bien fait d’arriver à la fin de l’hiver, le choc thermique aurait pu être beaucoup plus rude.
— Mouais… répondit-elle à moitié convaincue. Mais nous sommes aussi plus au sud, non ?
— Par rapport au village, oui… Tu pourras récupérer des couleurs, ajouta Yahel, se rappelant le halage qu’arborait Tara à son arrivée. Elle lui paraissait bien pâle, désormais.
Elle ne parvenait toujours pas à la faire sourire.
À leur retour, elle l’invita.
— Tu veux une glace ? Je sais qu’ils en ont préparé dans la salle commune.
Tara la suivit.
— Et je parie qu’ils vont encore vouloir que je m’installe à cette même table contre la balustrade, au vu de la populace, dit-elle alors qu’elles entraient dans la salle.
Elle ne releva pas. Elle n’en eut pas le temps.
Tara sentit une atmosphère différente, feutrée. Alors qu’elle s’attendait à peu de monde à cette heure, elle comprit la présence d’une petite foule, ce qui se confirma quand elle se rapprocha du bord de l’estrade. Un brouhaha s’éleva, se transformant en ovation assourdissante.
Au grand étonnement de Yahel, Tara se figea, resta silencieuse, ses mains s’agrippant à la balustrade, la serrant violemment. Ses yeux se fermèrent, sa respiration s’accéléra, puis un premier frissonnement la parcourut.
Le fer, chaud, rouge, brûlant, tuant mon âme… Non !
Elle posa sa main sur son épaule, l’interpella doucement.
— Tara ?… Tout va bien. Regarde-les, écoute-les… Ils sont tous là pour toi, tous ceux de notre ancienne communauté, de notre village, tous ceux qui ont pu et ont tenu à venir. Et d’autres que tu as sauvés.
Tara tourna légèrement sa tête vers elle, essayant de se concentrer sur cette main la soutenant, la rappelant.
— Oui, maintenant, j’entends. Ce n’est pas ma souffrance ou ma mort qu’ils réclament.
Des encouragements, des applaudissements, des remerciements.
Elle réussit à ouvrir les yeux, à voir leurs visages, ces visages d’une autre vie. Elle s’apaisa.
— Excuse-moi, dit Yahel, je ne pensais pas que cela te rappellerait… Je n’aurais pas dû te prendre par surprise.
Tara secoua la tête.
— Moi non plus, je… Je sais que tu voulais bien faire.
— Je voulais que tu puisses voir que tout cela n’a pas été pour rien, et que tu te sentes chez toi, que tu comprennes que ta place est ici, avec nous.
Tara essaya de se reprendre, et faisant bien face à la foule, à tous ces gens, elle leur abaissa la tête en signe de respect. Cela relança le vacarme joyeux et résonnant dans toute la salle.
— Ils vont vouloir que tu descendes les voir.
— Laisse-moi cinq minutes, je ne suis pas encore prête.
Yahel descendit les quelques marches en premier, trouvant aisément quoi dire pour les faire patienter. Elle finit par la suivre, supportant toutes ces voix, ces contacts, ces rires, le son des bouchons qui sautent, la musique et les chants… Yahel s’accrocha à elle, la suivit tout du long pour la soutenir.
C’était ceux qui vivaient avec elle au milieu de la forêt, qui l’avaient nourrie, qui lui avaient confectionné des vêtements, ceux qui s’occupaient de la chasse et ramenaient ce gibier qu’elle aimait tant, ceux qui avaient partagé un bain chaud, une discussion, une rigolade, une balade… C’était ceux qui étaient partis en mission avec elle, qui avait combattu à ses côtés. Du moins ceux qui restaient. C’était ses amis. Sa famille.
La fête s’exporta rapidement dehors. Elle fatigua vite. Ils l’installèrent alors dans un fauteuil, comme une reine, l’emmitouflèrent dans son châle, lui mirent une couverture sur ses jambes. Yahel lui apporta un support supplémentaire, où elle put poser sa jambe la plus lancinante.
Cela calma le jeu. Ils vinrent la voir, mais l’un après l’autre, ou par petit groupe.
Même Emma était là, alors qu’elle n’avait été que de passage suite à leur périple. Elle était venue lui montrer ses deux enfants ayant bien grandis eux aussi.
— S’ils sont là, si je les ai retrouvés, c’est grâce à toi. Je ne l’oublierai jamais.
Elle répondit machinalement, ne se rappela même pas ce qu’elle lui avait dit.
— Tu vas bien ? finit-elle par lui demander.
Elle lui répondit sans vraiment la regarder, comme ailleurs.
— Oui… J’ai juste croisé plus fort que moi sur ma route…
Emma, dans toute sa spontanéité et dans toute sa candeur, la prit un instant entre ses bras. Un contact que Tara accepta et apprécia, ressentant cette chaleur qui venait du cœur. Puis elle alla voir Yahel en aparté.
— On m’avait prévenue qu’elle avait vécu de sales moments, mais je ne la reconnais plus. Elle a l’air amaigrie, exténuée, elle ne va pas bien, cela se voit. J’ai mal de la voir comme ça. Que lui ont-ils donc fait ?
Yahel soupira, secoua la tête en silence, alors que les pétards et les feux d’artifices emplissaient l’air de bruits et de lumières de toutes les couleurs.
Ils étaient là pour elle, et ils fêtaient leurs retrouvailles.
Une fête, pour ce qu’elle avait vécu ?
Toutes ces images dans sa tête, les souvenirs du calvaire qu’elle a subi… Cette fête à côté, cela semblait si incongru, si irréaliste. D’un autre monde… Une part d’elle avait envie de leur crier son mal, de hurler sa souffrance, de leur faire avaler toutes ces images, toutes ces sensations, ces souvenirs d’horreur.
Comment osez-vous fêter cela ? Vous ne pouvez pas !
Mais ils n’auraient pas compris.
Profitant d’un moment de répit où elles se retrouvèrent avec Marc, Yahel osa le tout pour le tout.
— Tu sais, notre ancienne communauté a beau avoir été désertée, les infrastructures ne sont pas encore trop endommagées par notre absence. Maintenant que tu es revenue, nous pourrions tous y retourner, si tu veux.
— Non !
Sûrement pas.
— Pas encore, c’est trop tôt.
— Mais nous ne craignons plus rien. Tu n’as rien dit, sinon ils seraient déjà intervenus.
— Qu’est-ce que tu en sais ? Si j’ai demandé qu’on me surveille, ce n’est pas pour rien. Ils ont peut-être prévu une arme. Qui dit que je ne suis pas cette arme ? Et d’ailleurs, eux tous, ils n’ont pas besoin de moi pour y retourner.
Marc secoua la tête, signifiant à Yahel qu’il ne valait mieux pas insister.
Oui, c’est encore trop tôt.
Tara alla récupérer un écran portatif, le mit dans un sac à l’épaule pour être plus à l’aise, et marcha jusqu’au parc de cette petite ville. Pour une fois, il n’y avait quasiment personne. Elle en profita pour en faire le tour tranquillement, bien qu’elle ait préféré une balade en forêt. Difficile, ici.
Elle finit par se poser sur un banc, sortit l’écran, se connecta à Élie. Il parlait à des gens, des dragons et d’autres inconnus. Puis il s’élança, il courut, sauta, rasa les murs pour se faire discret. Elle le vit avancer, évoluer, suivi par d’autres, suivit leur cheminement jusqu’à leur but.
Ah, enfin ! Mes chers ennemis. Vas-y, Élie, fais-le pour moi.
Il surgit derrière des combinaisons noires, les prit par surprise, prit leur vie. Elle le regarda faire ainsi un long moment, tenant l’écran à deux mains, sourire carnassier aux lèvres.
L’image bascula, se brouilla une seconde, puis s’éteignit.
Non !
Elle regarda autour d’elle, comme si cela pouvait aider, prise entre la frustration et l’angoisse. Elle essaya plusieurs fois de relancer la connexion, sans succès.
Calme-toi, réfléchit. Cela peut signifier plusieurs choses, pas forcément…
Elle se força à se détendre, rangea l’appareil, reprit la direction de son bâtiment.
Elle croisa Yahel qui lui annonça le retour d’un groupe. Celui de Simon. Elle les avait invités à les rejoindre dans la salle commune pour se restaurer.
— Je te cherchais justement pour y aller. Tu as oublié ta canne.
— Non, j’essaie sans. Je sais que je marche comme une merde, que j’avance comme une merde, mais c’est ainsi. Je boiterais toute ma vie, avec ou sans canne. Et si je fatigue, ce que j’ai dans mon harnais servira enfin à autre chose qu’un décor d’apparat.
Yahel hocha la tête, y voyant un progrès malgré le discours amer.
Ils se retrouvèrent tous dans la partie haute de la salle.
— Je vais descendre avec vous, dit Tara, avant d’ajouter, jetant un regard vers une tablée du fond de l’estrade déjà occupée : c’est un peu juste pour tout le monde.
Un des chargés de cuisine arrivait à ce moment-là, portant une énorme marmite.
— Ça m’arrangerait si vous restiez là, dit-il en la posant lourdement sur une des tables en soufflant. C’est votre ration spéciale.
— Et ça a l’air lourd, dit Simon. On va se serrer un peu.
Ils réorganisèrent les tables, rapprochèrent les chaises, créèrent une joyeuse tablée. Le cuistot put commencer à les servir.
— Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est inadmissible !
— Intolérable, oui ! Vous avez déjà oublié qui nous sommes. Nous méritons d’être traités mieux que ça.
Des voix venant de l’autre partie de la salle. Des voix qu’elle n’avait encore jamais entendues ici, ce qui la poussa à se lever avec les autres curieux. Des visages inconnus, des gens également rassemblés autour d’une tablée, certains encore assis, d’autres debout, à récriminer. Certains portaient des costumes un peu usés, d’une coupe qu’elle n’avait plus vue depuis longtemps. Simon descendit à leur rencontre. Elle posa ses bras en croix sur la barrière, autant pour s’amuser du spectacle que pour se reposer les jambes.
— Des costards-cravates ? C’est quoi, ça, tu m’expliques ?
Yahel rit de sa demande.
— Ce sont des membres de l’ancien gouvernement de nos chères voisins de l’ouest. Simon et son groupe sont tombés dessus par hasard. Ils s’étaient abrités dans un bunker depuis le début.
— Hein ? Pendant tout ce temps ? Ils attendaient quoi, l’apocalypse ?
— Tu as tout compris.
— Je vois.
Menton posé sur ses bras, elle les observa un moment récriminer leurs doléances au pauvre Simon, jusqu’à ce que, lassée de leur petit jeu, elle se redressa, les mains bien à plat.
— Assez !
Sa voix résonna dans la salle. Ils se retournèrent vers elle sous la surprise.
— Je peux savoir de quoi vous vous plaignez ?
— Vous avez vu ce que l’on nous sert ? J’ai bien entendu, je suis pas sourd, et je vois bien que vous êtes mieux servi là-haut.
— Peut-être, oui, et alors ? Vous n’aimez pas ce qu’il y a dans votre assiette ?
— C’est fade, insipide. On se moque de nous, alors que nous sommes…
— Quoi ? Des gens importants ? Qui méritent d’être mieux traités que les autres, c’est cela ? Vous réclamez du respect dû à votre rang ?
Celui qui s’était adressé à elle sourit. Il n’avait pas compris son ironie.
— Enfin quelqu’un qui comprend…
— Et pourquoi vous réclamez ces… privilèges ? Vous aviez été élus par votre peuple, il me semble.
— Oui.
Tara sourit un instant, un sourire de prédateur.
— Et qu’avez-vous fait ces dernières années, alors que votre pays tombait dans la débâcle, que des gens peu recommandables prenaient le pouvoir ? Ah oui, c’est vrai, vous êtes allés vous cacher dans un trou, planqués comme des rats en tremblant de peur, laissant ceux qui vous avaient choisis pour les diriger et les protéger perdre leur liberté, voire se faire tuer. Et vous réclamez du respect ? Votre rang, vos privilèges dus à votre fonction, vous pouvez vous les foutre au cul !
L’homme avait perdu son sourire, avait pâli, tout comme ses comparses, à son grand plaisir.
— Ceux qui ont de meilleures portions aujourd’hui, ce sont ceux qui le méritent vraiment. Ce sont ceux qui se battent pour aider votre peuple, qui luttent avec eux pour qu’ils retrouvent leur liberté, leur libre-arbitre, pour abattre leur tyran et leur offrir le choix de gérer leur pays comme ils le souhaitent. Vous qui représentiez votre peuple, vous avez choisi de lâchement les abandonner. D’ailleurs, le culte de la personnalité, oubliez ! Cette façon de penser date d’un temps révolu. Et soyez déjà heureux d’être accueilli ici. Ce n’est qu’une première étape avant de trouver votre rôle dans cette communauté. Et si jamais l’un d’entre vous a quelques talents culinaires permettant d’améliorer ce rata, nous l’attendons en cuisine avec plaisir. Sinon, asseyez-vous et contentez-vous de ce que l’on vous sert, et en silence !
Ils obéirent. Probablement parce que d’autres membres des dragons s’étaient rapprochés. L’une d’entre eux osa, tout de même pas trop fort.
— Qui c’est, celle-là ?
Simon quitta Tara des yeux, lui jeta un regard noir.
— Une survivante, dit-il d’une voix sombre. Une des conséquences de vos actes.
Merci Simon.
Tara ne bougea pas, le temps que le brouhaha ambiant revienne.
— Ils n’ont pas tout à fait tort, dit-elle plus bas à Yahel, toujours à ses côtés.
— Que veux-tu dire ?
— Je vois bien que leur ragoût est en effet moins fournit en viande, et je ne serais pas contre un meilleur cuisinier. Mais sans cela, je leur ai menti. Les temps n’ont pas tant changés que cela. Jamais nous n’avons eu des portions différentes au village, ni dans d’autres communautés, à ce que je m’en souviens. J’ignore ce qu’ils trafiquent ici. À moins que cela ne soit depuis la mort de Mahdi ? Regarde derrière, ceux qui profitent de la même marmite que nous.
— Le comité ?
Tara hocha la tête.
— Ils sont toujours installés là, à part. Cette estrade, elle n’est pas très haute, mais même un mètre, c’est tout un symbole. Et quant au problème de nourriture, cela en est un parmi d’autres. J’ai bien assisté à leurs réunions, et tu étais là, tout comme moi. Ils n’écoutent pas. Ils consomment plus qu’ailleurs, et demandent plus qu’ils ne peuvent donner en retour lors des échanges avec les autres communautés. Je l’ai remarqué tout de suite en arrivant : il y a trop de monde ici… Yahel, d’après toi, cela prendrait combien de temps si nous devions évacuer ?
— Tara…
— Ne me dis pas que cela ne risque pas de se reproduire. Les risques sont encore plus élevés que jamais. D’ailleurs…
Elle retourna à sa place, sortit l’écran de son sac.
— Je me doutais que c’est toi qui l’avais, dit Yahel.
— Et le contact d’Élie ne revient pas. Cela ne t’inquiète pas ? demanda-t-elle devant l’écran restant désespérément noir. Comment fais-tu ? D’ici, on ne peut qu’assister à ce qui se passe sans rien faire.
— Tu te sens responsable de lui, hein ?
— Oui, avoua-t-elle.
Forcément, en partie. Mais cette impuissance, c’est frustrant.
— Arrête de t’attendre au pire. Tu n’as pas suivi les autres. Quant à l’autre problème, je t’ai déjà parlé d’une solution.
— Alors, qu’attendez-vous pour commencer à remettre les lieux en état ? Je te l’ai dit, inutile d’attendre sur moi. Je préférerais aller là-bas, ajouta-t-elle avec un coup de menton en direction de l’écran.
— Tu sais que c’est trop risqué pour toi.
Simon revint enfin s’asseoir avec elles.
— Tu sais que tu peux être flippante, quand tu t’y mets ? Je parie que certains ont cru que tu venais d’une autre planète.
Tant mieux.
L’écran posé sur la table émit un signal. Yahel l’attrapa avant Tara, regarda ce qui s’y inscrivait, puis enfila un casque.
— On nous transmet un message radio… C’est Élie, il s’excuse. Un mauvais coup dans l’action lui a fait perdre sa caméra, qui s’est brisée. Il va bien.
Tara respira un grand coup, s’avouant soulagée.
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