24 – 2 Quelque part, je te hais
Au chuintement du moteur, le camion roulait. Du fond de sa conscience, elle l’entendait parler. Elle réussit à entrouvrir une paupière, le temps de le voir assis devant les écrans.
— Non, je ne peux pas te la passer… C’est normal que tu ne reçoives rien… Parce qu’elle dort, c’est tout… Pourquoi, à ton avis… Non, je ne te cache rien… On va la déranger… Tu vois, à par quelques égratignures, elle n’a rien. Elle va bien, juste épuisée, tout comme toi, je le vois. Va dormir, tu es aussi crevée qu’elle. Et j’aimerais passer un autre appel, si tu veux bien… Oui, Adama. D’accord, je lui passerai.
Ça, c’était bien le genre de Yahel. C’était sûrement à elle qu’il avait parlé.
— … Oh oui, tu verrais ça… Comme un poisson dans l’eau. On ne l’arrête plus !
Le ton avait changé, passant de l’agacé amusé à l’enthousiaste. Elle avait dû en louper un morceau, comme quand on s’endort durant un film, qu’on pense le regarder alors qu’il continue, mais uniquement dans votre tête, long rêve éveillé créant un scénario meilleur que le réalisateur initial. Et le ton changea encore.
— Non, je l’ignore… Mais et toi ? Et les enfants… Vous allez bien ?… Oui, je sais… Mais je suis fier de lui, je l’ai toujours été… Comme son père, hein ?… Oui, moi aussi… Prends soin de toi… Prends soin d’eux… Je… Oui… Moi aussi…
Quelle tristesse sur la fin.
Ils ne roulaient plus. Le silence régnait. Elle sentait le creux du canapé sous elle, ce vieux canapé qui en avait tant vu toutes ces années, qui plus d’une fois avait bu son sang, ce coussin sur lequel s’appuyait sa joue, un amas de laine entourant son corps entre elle et sa couverture, un peu raide et pourtant d’une incroyable douce chaleur. Elle y fourra le nez. Les souvenirs remontaient. Une ombre l’aidant à monter dans le camion, à s’asseoir, à enfiler un pull à la place de ses vêtements tachés, alors qu’elle tremblait, pas uniquement à cause du froid. Elle avalant un peu de soupe chaude, fixant le coussin en mordant dans un sandwich au fromage, puis plus rien, excepté la voix de Mahdi entendue durant ses micro-réveils. Elle ne reconnaissait pas ce pull. Il était trois tailles trop grand pour elle, recouvrant ses mains tellement les manches étaient longues. L’odeur lui était pourtant familière, sans qu’elle puisse l’associer à quoi que ce soit.
Sous ces amas de tissu, elle hésitait, tenaillée entre le bien-être et la faim qui s’éveillait. Elle se décida à en sortir, aperçut Erwan couché au sol dans un duvet. Il remuait, lui aussi.
— Je te libère le canapé, si tu veux.
— C’est gentil mais… trop petit pour moi.
— Alors laisse-moi te rendre ton pull, au moins.
— Hein ? C’est pas le mien. C’est lui, là.
Elle s’était redressée, retrouva Simon sur le siège face aux écrans. Sur les vidéos de surveillance en cours, le plein jour illuminait le camp.
— Désolée d’avoir tardé, Simon. Faut pas hésiter à me réveiller.
— T’inquiètes, tu n’es pas la seule à avoir eu besoin de repos. On a bougé encore cette nuit, par sécurité. Et certains en ont profité pour aller chasser, on commençait à manquer de viande. Tiens, tu veux des protéines ?
Il savait la prendre par les sentiments.
— T’es mignonne, là-dedans…
— Franchement, Simon, t’es pas bon à marier. Ça se voit qu’il est trop grand pour elle. Pourquoi t’as pas pris un des siens, plutôt.
— J’ai pris ce que j’avais sous la main ! Tu peux le garder, il est un peu court pour moi.
— Qu’est-ce que c’est que ça ! s’exclama Mathilde qui rentrait précautionneusement dans le camion, des boissons chaudes à la main. Mais vous allez me la perdre, là-dedans !
Elle sentait encore ses joues rouges de fatigue. Pourtant, elle joua le jeu, rigola avec eux de sa tenue, n’hésitant pas à en rajouter, prenant les poses, ajoutant les remarques. Une pause détente improvisée, sans qu’ils relâchent leur attention, Simon gardant un œil sur les écrans, au cas où, Mathilde une arme à la ceinture, mais si bienvenue. C’est qu’ils en avaient besoin.
Feu, flammes, explosions, cris, hurlements, fureur, rage, folie, chaos, chairs tranchées, transpercées, sang, odeur de fumée, de merde, de mort, victimes coupables ou innocentes, des deux côtés, terreur, boucherie… Voilà à quoi se résumèrent les jours suivants. La danse macabre devenue nouvelle routine. La cadence était difficile à tenir. Pour tous. Une cadence qu’ils n’avaient encore jamais affrontée, mettant les corps à rude épreuve. Et pourtant, ils tenaient bon.
Elle trouva son second souffle et, entourée de ses compagnons, elle s’engagea sans relâche dans ces combats. Un objectif : faire le plus de dégât possible, les affaiblir le plus possible, tenter à tout prix de les anéantir… Ne jamais faiblir. Jusque quand ? Elle l’ignorait encore. La condition de cette guerre pour les dragons, en accord avec la résistance de ce pays, était de rester sur la ligne frontière. Ainsi, ils transmettaient un message. Pour le peuple, ils ne venaient pas pour envahir, mais pour répondre aux attaques qui leur avaient été faites. Pour les combinaisons noires et leurs dirigeants, qui qu’ils puissent être, qu’il ne fallait pas s’attaquer à eux, qu’ils étaient là pour protéger les leurs. Et pour cette résistance obstinément absente et silencieuse, qu’ils pouvaient trouver en eux une assistance de confiance, une force de frappe de valeur.
Était-ce la fin de ce silence qui modifierait la suite de leur parcours ? Car jusqu’ici, ce n’était qu’une succession de miradors et de prisons, de murailles, de casernes et de centres de rétentions, quelques petites factions à croquer au passage, des factions en maraude pour empêcher ceux de l’intérieur de quitter le pays, cet eldorado si merveilleux que des gens se ruaient pieds nus et enfants sous le bras pour le fuir.
Un jour que Tara s’était assise sur un restant de mur après un combat, Mahdi vint la trouver. Elle terminait d’ôter les souillures sanglantes sur ses mains, ses bras, son visage, puis son couteau et son bâton, tout cela avec un morceau de vêtement entièrement noir arraché à un cadavre. Elle le jeta au loin, se leva, regardant le soleil d’hiver se coucher.
Mahdi s’approcha, lui recouvrit les épaules avec sa propre cape. Elle s’en enveloppa.
Toujours ce regard sombre, implacable, qu’elle ne lui accorda qu’une seconde, mais plus ce sourire noir et sauvage. Ce dernier, elle le réservait pour ses ennemis.
— Je crois que quelque part, je te hais. Tu m’as laissé espérer que… enfin, les humains… Mais non.
Silence.
— Et dis-moi, le monde dont tu rêves, qu’en est-il réellement ? Que me caches-tu encore ? Non, ne me dis rien, inutile de me répondre.
Elle avait vu son regard.
Elle soupira.
— C’est parfois usant d’avoir raison.
Ils avaient encore trouvé des prisonniers ce jour-là.
Elle avait traqué ses ennemis dans les méandres de ces constructions faites par des hommes. Une pièce sombre parmi d’autres en sous-sol. Pas de cadavre encore chaud dans celle-ci, mais trois individus. Une femme gisant au sol, un enfant blotti contre elle, en larme, accroché, à elle, désespéré. Et un homme derrière lui. Un homme debout, la main levée et armée d’une machette prête à s’abattre, prête à tuer.
Elle s’était ruée, cri de rage, et l’homme avait fini cloué au mur, un bâton de métal blanc fiché dans le cou. Bouillonnement rouge et râle d’agonie jouissif pour son bourreau, alors que la machette n’atteignit que le sol.
Elle avait dégagé son arme, laissant ce corps s’échouer lamentablement, l’avait remis dans son harnais, mais elle n’osait se tourner et regarder cet enfant.
J’aime l’euphorie et la fureur des combats, j’aime le plaisir de voir une stratégie aboutir ou devant être adaptée en urgence pour en contrecarrer une autre, j’aime le sang de mon ennemi. Mais cela a un prix. J’en ai la preuve une nouvelle fois par le destin de cet enfant.
Elle savait qu’il l’avait vu, mais il était encore recroquevillé contre sa mère, ne souhaitant la quitter comme la vie l’avait fait. Elle s’était abaissée, avait approché ses mains, mais ignorait comment le prendre pour le sortir de cet enfer. Ses mains étaient restées au-dessus de lui, hésitant à droite et à gauche. Elle avait fini par les rabaisser et par rester accroupie derrière lui, ne sachant que faire. Elle était attendue ailleurs, mais elle ne pouvait le laisser là.
Elle se décida à lui parler.
— Pardonne-moi, je… Je suis arrivée trop tard… Laisse-moi t’emmener loin d’ici.
Le petit garçon s’était redressé, s’était tourné vers elle, avait reniflé un coup, puis était resté figé sans la regarder, les bras ballants, perdu. Elle avait pris son petit corps entre ses bras pour l’emporter loin d’ici. Ce petit corps tremblant, apeuré, frigorifié.
Mahdi l’avait rejoint malgré les risques. Il avait récupéré l’enfant, l’avait enveloppé dans une couverture et emmené à l’abri.
Elle avait pu reprendre sa traque.
Mais pour combien encore il serait trop tard ? Les avait-il tués par vengeance ? Parce que nous attaquions ?
Elle n’avait pas posé la question à Mahdi, car elle savait la réponse qu’il lui aurait donnée. Il y avait déjà répondu. On ne peut pas tous les sauver, elle le savait. Mais c’était bien là le problème.
Demande-toi ce qu’ils leur faisaient avant l’attaque.
Ils stationnaient dans une clairière à l’abri d’une forêt, sous l’ombre d’une falaise. Il déposa un plateau de victuailles à côté d’elle, puis s’installa à son tour près du feu. Elle enleva un de ses écouteurs.
— Le roi daigne venir à moi, et en plus il m’apporte ma nourriture. Que me vaut cet honneur ?
— Très drôle, répondit Mahdi en souriant lui aussi. Il faut te nourrir. Ne me dis pas que tu n’as pas faim, ce n’est pas possible venant de toi.
— Oh si, maintenant que tu me le dis… Et c’est pas ma faute. John aussi a remarqué que son appétit avait augmenté depuis qu’il a été amélioré. Demande à Marc, il t’expliquera.
Il leva les mains face à elle en signe de reddition, tout en souriant de plus bel.
— Je te crois ! Mais que fais-tu pour être si concentrée ?
— J’étudie un peu… Du moins j’essaie. Je ne suis pas sûre de tout comprendre.
Elle lui montra le livre qu’elle avait en main.
— La stratégie militaire ? C’est du sérieux. Et tout ça en écoutant de la musique ?
— Oui, je profite de cette journée de repos. Mais je vais m’arrêter pour faire honneur à ton repas, dit-elle en posant le livre sur ses jambes croisées. Tu viens de sonner l’heure du dîner.
Il acquiesça puis montra le casque.
— Je peux ?
Elle le lui passa, rapprocha le plateau pour se servir. Il mit le casque sur ses oreilles, écarquilla les yeux d’abord, puis les plissa.
— Pfiou, ça c’est du bon son.
Il resta manger avec elle, les deux amis passant un moment agréable et bon enfant, évitant le sujet principal. Une fois qu’ils eurent terminé, elle reprit son livre.
— Tu devrais te reposer, finit-il par dire. Il se fait tard.
Elle leva les yeux vers le ciel.
— C’est vrai qu’on ne voit plus grand-chose à la lumière du feu, mais je triche un peu, dit-elle en montrant son œil.
Il se leva, se chargea de rassembler les restes, s’absenta un moment avant de revenir à ses côtés.
— Voyons voir dans quel état tu es, dit-il en se mettant à genou derrière elle et en lui retirant son manteau. Et redresse-toi un peu, tu es toute avachie.
— Je dirais pelotonnée, mais bon…
Et elle obéit, conciliante et riant en même temps, alors qu’il entreprenait de lui masser les épaules et le haut du dos.
— Je vais finir par croire que tu t’ennuies… Aoutch ! Mais bon sang, tu me trouves toujours quelque chose. Comment tu fais ?
— Chut… C’est mon secret, dit-il tout doucement tout en continuant.
De ses mains expertes, il pétrissait ses épaules, remontait sur son cou, la détendant en modifiant ses mouvements. D’instinct, elle approfondit sa respiration, fermant les yeux pour suivre les gestes familiers, apprécier le bien-être apporté. Il lui semblait commencer à dodeliner de la tête.
— Il n’y a pas à dire, tu sais prendre soin de tes armes, dit-elle plus bas.
Puis, adossée contre lui, ce fut comme s’il lui enveloppait la tête, jouant sur ses tempes et son front, tout en douceur. Les bruits ambiants s’amenuisèrent.
— Je me sens si… fatiguée.
Sa voix n’était plus qu’un souffle.
Son livre retomba entre ses jambes. Il la cueillit contre lui.
Plus tard.
— Eh regarde, je crois qu’il y en a qui vont se distraire un peu ce soir.
Simon leva la tête suite à la remarque de son compagnon. Mahdi se dirigeait vers l’entrée d’une des petites grottes au pied de la paroi de la falaise. Il portait Tara dans ses bras.
— Laisse-les donc, Yacine, lui répondit-il. Il n’est qu’un homme, tout comme nous. Et elle le mérite.
Il se demandait s’il était le seul à avoir remarqué l’air sombre du roi.
Le lendemain matin, ne le voyant pas venir, il alla le trouver dans la grotte. Il resta à l’entrée.
Le roi restait assis derrière son feu, dos tourné. Simon remarqua qu’il tenait toujours Tara contre lui, encore endormie au creux de son bras. Il hésita à interrompre la quiétude régnant dans ce moment.
— Mahdi ?
Il tourna à peine la tête.
— Quoi ?
— Excuse-moi, tu m’as dit de venir te chercher ce matin pour contrôler le convoi avant le départ.
Mahdi soupira.
— Oui, c’est vrai… Vas-y, j’arrive.
Simon eut le temps de le voir se relever en emportant Tara, la poser en douceur sur un duvet face au feu pour la recouvrir d’une couverture en fourrure. Il l’attendit à l’extérieur. Mahdi sortit, s’arrêta, jeta un coup d’œil en arrière, puis droit devant lui.
— Que personne ne la réveille. Sous aucun prétexte.
— Mais…
— On ne partira que lorsque tout le monde sera prêt.
Mmm, comme il fait bon chaud là-dessous…
Comment peut-on avoir l’impression de peser au point de vouloir s’enfoncer dans la terre et avoir en même temps le sentiment de flotter ?
Elle était piégée dans une douce torpeur, cette demi-conscience suivant le sommeil et précédant l’éveil, état que l’on ne souhaite parfois quitter pour rien au monde.
Plus de réveil pour venir m’en extirper… et pourtant, j’entends des bruits.
Les voix des compagnons, le léger chuintement des moteurs qu’on démarre, le son d’objets se cognant les uns les autres… Et il faisait si clair derrière ses paupières closes.
Allez, lève-toi. Tu peux le faire, tenta-t-elle de s’encourager.
C’est moi ou c’est son odeur ?
Elle fourra son nez dans la couverture la recouvrant et la reconnut. Elle se redressa sur un coude, regardant ébahie autour d’elle. Elle vit un reste de feu éteint, les parois naturelles qui l’entouraient et la vue directe sur le reste du camp en pleine activité.
— Mais qu’est-ce que je fous là, marmonna-t-elle.
Tout ce dont elle se souvenait, c’était Mahdi lui massant les épaules la veille au soir. Elle souleva la couverture pour regarder en dessous. Non, elle avait même encore son pull sous son châle. Il lui avait juste enlevé ses chaussures et son manteau, le tout l’attendant sagement, bien plié à côté d’elle.
Elle se laissa retomber sur le dos en soupirant, riant d'elle-même, la chaleur de cette couverture décidément irrésistible. En tournant la tête vers l’entrée, elle remarqua l’assiette en bambou et le thermos posé à côté de sa couche. Elle saisit le petit mot posé dessus.
“Tu dois tout manger. C’est un ordre.”
Décidément, il veut m’engraisser, pensa-t-elle en souriant, profitant de ce petit instant de paix.
— Good damned ! Même du café, s’exclama-t-elle en découvrant le contenu du thermos.
Elle ne traîna pas malgré tout, rassemblant leurs affaires tout en mangeant. Elle finit en renouant ses cheveux, enfilant son harnais, s’en servant pour caler un pan de son châle. Elle avait encore un petit sandwich dans sa bouche lorsqu’elle alla ramener ses affaires à son camion. Elle l’aperçut au fond, ou plutôt son dos et sa crinière, apparemment en discussion avec quelqu’un via son communicateur. Il fit tout de même un vague signe de la main quand il l’entendit. Elle voulut grimper pour les ranger mais Simon lui bloqua le passage.
— Désolé, dit-il en la libérant de son chargement, il est un peu occupé.
Elle haussa les épaules, prit le pain dans sa bouche pour pouvoir parler plus librement.
— Non, c’est moi qui suis à la bourre, dit-elle en se grattant l’arrière de la tête. Je me dépêche.
Elle le quitta en mordant dans sa gourmandise.
Elle remonta le convoi, quasiment prêt à partir, la plupart des pilotes déjà en poste et les derniers passagers s’installant à leur tour. Tout en saluant ses compagnons au passage, elle ne put que constater la diminution des effectifs. Plusieurs bus et camions en moins, déjà partis en direction de la maison, emmenant des réfugiés, des blessés, et…
Elle préféra ne pas y penser, dépassa le grand camion affichant une énorme tête de lion sur ses flancs, les quelques blindés créés ou ressortis pour l’occasion, si peu utiles devant les petites terreurs locales, les violeurs, esclavagistes et autres criminels, et retrouva Erwan et les autres membres de l’avant-garde. Elle sortit un petit pain de sa ceinture, le lui tendit.
— Tiens, que je ne sois pas la seule à avoir des avantages. Et vu la dose qu’il m’a attribuée, je dois avouer, c’est plutôt dur à supporter.
Erwan rit et dévora son cadeau.
— Qu’est-ce que tu regardes ?
— Le soleil. Il a encore décidé d’assister au spectacle.
— Oui, confirma Erwan. Cela fait des jours qu’il ne s’en lasse pas.
Elle grimpa derrière lui, enfila son oreillette pour signaler qu’ils étaient prêts, et le convoi démarra.
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