Toi, le père que j’ai attendu
À toi le père que j’ai tant attendu,
Quand je suis venue au monde, tu étais là. Il est vrai que nous partageons le même sang, que nous sommes semblables… d’une même famille. Pourtant aujourd’hui je te dis au revoir. Reçoit mes mots comme on reçoit des larmes. À toi, ce père que j’ai tant attendu et qui n’est jamais apparu.
Fut un temps où nous étions heureux. Fut un temps où je t’aimais. Et fut un temps où tu as été ce père que j’attendais.
Puis tu as disparu, emporté par je ne sais quel étrange tourbillon de sentiment. Tu as souffert, je le conçois. Mais tu nous as laissé derrière toi, tu nous as tourné le dos, nous, ta famille qui t’aimions.
Les rires se sont transformés en pleurs à mesure que tu haussais le ton. La joie s’est muée en terreur à chaque fois que tu menaçais de ton couteau. Combien de temps avons-nous dû vivre ce calvaire, toi qui étais censé nous aimer, nous protéger. Toi qui ne te rends même pas compte de la douleur et de la peine que tu as laissé dans ton sillage.
Et pourtant, malgré tout ce que tu faisais, toutes les larmes que tu faisais verser, j’ai continué d’espérer, au fond, que ressurgisse le père de mon enfance. Celui qui dans le jardin essayait de faire apparaître un arc-en-ciel rien que pour moi. Celui qui me serrait dans ses bras, me soulevait sur ses épaules. Celui qui me coiffait avec tant de tendresse et de douceur. Celui qui prenait soin de moi, de nous.
Où donc as-tu caché cet amour dont tu prétendais nous inonder ? Où est parti le père que j’ai attendu toutes ces années ?
Si seulement tes colères et tes larmes pouvaient me donner les réponses aux milliers de questions que je me suis posée. À toi, le seul homme à qui j’ai donné mon cœur et qui l’a piétiné. Toi, le père qui m’a déçue et abandonnée.
À toi, le père que j’ai fini d’attendre.
Adieu
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