Deuxième voyage (3) — Remembrance d'un Désastre

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Gangrène

 Je ferme discrètement la porte menant à la pièce près de notre chambre. Un soupir s'échappe de mes lèvres, le dégoût m’empoigne la gorge ; j’ai envie de vomir. Si seulement ma partenaire n’était pas aussi dérangée par mon odeur, j’aurais pu échapper à ce supplice. Que ce soit face au karcher ou bien cette mare dans le monde précédent, je me retrouve nu, le corps dévoilé à mon œil. Je contemple cette immonde apparence, je l'abhorre et la supporte.

 J’ai fini par apprécier ces bandages usés par le voyage. Ils parviennent à dissimuler ces nécroses qui me dévorent, ne laissant que la douleur. La véritable souffrance n'est pas de sentir sa chair pourrir ; non, il suffit de s’y habituer. Le plus dur, c'est de faire face à la réalité. Mon corps n'est que le vestige d'une époque où j'étais comme les autres. Et j’ai beau le nier, ces crevasses noires font désormais partie de moi. Je ne cesse de me fuir.

Je suis un lâche.

Je me demande ce que ressentait Hedera lorsqu'elle m'a vu torse nu. Elle devait être écœurée. Quoi de plus normal ? Moi-même, je l'aurais été. Malgré tout, cette voyageuse ne m'a pas mise à l'écart. Au contraire, elle a intégré mon problème à ses objectifs. Quelle étrange réaction.

 Non, je me trompe. Ses paroles et sa décision sont issues de son espérance débordante. Hedera souhaite le meilleur, Hedera ignore l'essentiel et ; étonnamment, Hedera cherche à affronter la réalité. Est-ce une bonne chose ? Je l'ignore, je suis même tenté de dire que sa méthode est stupide. Et pourtant, une partie de moi n'est pas en accord avec cette pensée. C'est rare que je me mette à douter de la sorte. Il faut croire que mon associée m'a contaminé dans sa façon de voir les choses.

 D'ailleurs, je ne devrais pas m'égarer dans cette réflexion. Nous avons eu de la chance lors de notre premier voyage, la malédiction était faible. Les traversées suivantes seront plus ardues, je le sais par expérience. C'est pour cette raison que nous devons consolider notre partenariat. Le moindre doute, peut provoquer notre perte. Voilà pourquoi je fais des efforts, je me déshabille et je me lave pour le confort de mon acolyte.

 Et puis, soyons fou, peut-être que la douche corrigera une partie de mon problème. Les inventions des voyageurs m'ont toujours épaté, il suffit de voir leur navigateur pour comprendre : leurs avancées technologiques sont bien au-delà de celles de mon propre monde.

 Je balaie la pièce du regard. Heureusement, j'arrive à reconnaître quelques éléments. Il y a un robinet, des toilettes, quelques tissus pliés. D'ici là, on dirait une salle d’eau des plus classiques ; alors... pourquoi y a-t-il une cabine d'ascenseur ?

 Non, non, un instant ! Le reste de la pièce suit parfaitement sa fonction, il y a juste... ce truc. Admettons que ce soit un moyen d'ascension, pourquoi est-il ici ? Serait-il possible que la douche soit en hauteur et que ce mécanisme y mène ?

 Je commence à perdre patience. À quoi bon réfléchir ? Autant essayer ! J'entre dans l'espace clos en fermant la porte coulissante. Un objet métallique se trouve au-dessus de ma tête.

Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

Juste en dessous se trouve une poignée décorée d'une bulle divisée en deux couleurs : rouge à gauche, bleu à droite. Est-ce un code ? L'écarlate serait le feu ? Dans ce cas, l'autre teinte correspondrait à de l'eau.

Des flammes dans un ascenseur ?

Q-Qu'importe, autant essayer de faire fonctionner l'engin. Je pourrais mettre mes doigts sur la poignée et la faire bouger.

 Visiblement, elle ne peut que tourner, impossible de l'enfoncer. Et si je la montais ? L'objet se soulève, puis soudainement, de l'eau m'asperge le visage. Je reste bouche bée quelques instants.

Ne me dites pas que... j'ai cassé l'ascenseur ?!

Merde, merde, merde ! L’eau continue de s’échapper. À ce rythme, la pièce va s’inonder ! Hedera dort à côté, si je ne répare pas cette machine, elle pourrait être en dang… Minute ! La cabine reste vide. Le liquide s’évacue par une rosace au sol, et pour ce qui est du goût : ce n’est pas salé. Je lève la tête, le jet sort de l’objet métallique. La poignée est toujours levée, serait-il possible que…

 J’appuie sur la anse, le flot s’interrompt. Je tire, il revient. Ça y est, j’ai compris comment fonctionne cet engin ! La température change lorsque l'on tourne la poignée. Quellle formidable invention ! Je stoppe le jet en observant mes bandages trempés. Le pansement qui me couvrait le nez jonche le sol, la compresse humide. Je lâche un soupir. Si j’avais su que cette cabine était la fameuse « douche », je me serais déjà déshabillé. Tant pis, il n’est jamais trop tard.

 Je retire mes bandages à contre-coeur, l'œil fixé sur un élément du décor. J’attrape les objets d'Hedera et enclenche une nouvelle fois le mécanisme. Finalement, mes attentes étaient trop grandes. La « douche » équivaut à un karcher sans trop de pression avec une température adaptable. C’est agréable, certes, mais son effet est limité ; au mieux, elle retire quelques morceaux de chairs mortes.

 Je mets fin à mon lavage avant de remettre mes bandages. Une douce odeur flotte dans l’air, elle me rappelle ma partenaire. Mine de rien, je me sens satisfait. Ce deuxième décrassage m’a paru plus efficace. J’ai suivi les conseils d’Hedera et résultat, je sens comme elle ; c'est agréable.

 Je quitte la pièce puis pénètre dans la chambre. Mon regard se pose sur mon associée, désormais endormie ; le visage crispé, comme si son sommeil n’avait rien de réparateur. Quoi de plus normal ? Surtout avec ce qui vient de se passer. Plus j’y pense, et plus je me pose des questions sur Hedera. Comment une voyageuse peut-elle être aussi ignorante ? Y aurait-il un problème avec sa formation ? Ou du moins, c'est la seule explication qui me vient à l'esprit. Envoyer une employée pareille dans des mondes aussi dangereux, j'appelle ça une tentative de meurtre.

 Un soupir s'échappe de mes lèvres, la paume plaquée contre mon front. Je commence à comprendre pourquoi notre duo s'est formé. J'ai de l'expérience et un minimum de savoir, Hedera n'a rien de tout ça. Et c'est justement cette différence qui m'agace. Il y a dans cet Univers, des réalités que l'on préfèrerait ignorer. Si j'en fais part à mon acolyte, voudra-t-elle toujours voyager à mes côtés ? Ah ! À quoi bon se poser la question ? Je connais déjà la réponse.

 Je concentre une nouvelle fois mon attention sur ma partenaire. Mon œil se perd dans la contemplation de ses cheveux. Ses longues mèches noires se courbent et s'enchevêtrent entre elles, comme des lianes serpentant sur les troncs d'arbres. Ce détail est perturbant, surtout lorsque l'on connaît la signification de son pseudonyme : Hedera helix, le lierre grimpant. Ah ah ; quelle ironie ! Les voyageurs ont de l'humour pour appeler leurs employés par leur propre crainte ; surtout lorsque leur physique s'en imprègne.

 D'ailleurs, je me demande comment cette jeune ingénue peut vivre avec ce fardeau. Si sa crainte avait été habituelle, je n'aurais eu aucune raison de m'inquiéter. En revanche, sa réaction dans le couloir efface tous mes doutes : cette peur est anormale. Je les revois encore : son corps tremblant, son visage taillé d'horreur, son cri, son regard, ses gestes, cette détresse ; comment une personne aussi innocente a-t-elle pu les ressentir ?

 Peut-être que derrière son ignorance se cache une force insoupçonnée. Non, c'est même sûr. La façon dont elle prend sur elle, c'est admirable, mais dangereux. Elle aura beau être têtue, pleine d'espoir, elle n'y arrivera jamais seule. C'est là l'utilité de mon rôle. Dans notre duo, le soutient doit se faire dans les deux sens.

Toc ! Toc !

Qui est-ce ? Un habitant ? Bon sang, c’est bien ma veine ! Je ne connais pas la langue de ce monde, si une discussion est nécessaire, je n’ai pas le choix d’avoir recours à ma partenaire. Désolé Hedera, je vais devoir te réveiller.

  • Vous êtes là ? C’est moi, Taxus.

Le soulagement s’échappe de mes lèvres, j’ai eu de la chance. Sans attendre, je me dirige vers la porte.

  • Tiens, Gangrène ! reprend la collègue avec joie, comment va Hedera ?
  • Elle est en train de dormir, répliqué-je d’un ton bas. D’ailleurs, je dois la réveiller, elle voulait te parler.

Je quitte la poignée de porte et me dirige vers mon associé, Taxus m’interpelle :

  • Attends, laisse la se reposer. Elle en a besoin. Et puis ça tombe bien, je voulais discuter avec toi.

Étonnant.

  • Que veux-tu me dire ?

Son visage se plisse de joie, cachant partiellement ses iris.

  • J'ai quelque chose à te montrer, viens avec moi.

La voyageuse s’éloigne de la pièce. Je jette un dernier coup d’œil à mon acolyte avant de rejoindre sa collègue. Repose toi bien, Hedera.

Taxus nous fait quitter la maison étudiante. Je suis sa trajectoire hasardeuse dans les couloirs de l’académie. Je lâche un soupir ennuyé, j’avais complètement oublié le défaut de cette fille.

  • Et si on s’arrêtait ici ? demande-t-elle avec une légère gêne.

Nous nous asseyons en tête-à-tête entre quelques bibliothèques. Les murs de verre nous dévoilent une mer sombre, la nuit est sûrement tombée. J’observe brièvement les alentours, aucun étudiant n’est présent.

  • Nous sommes encore seuls ?
  • Eh oui. Il est tard, les élèves dorment.

J’imagine que le temps de ce monde est tout aussi confus que celui des autres. D’ailleurs, je me demande comment cette personne s’y adapte.

  • Tu n’as pas de souci pour te repérer avec le temps ?
  • Un peu, je dois bien l’avouer. En revanche, les sonneries aident à m’organiser. Je sais quand dormir et quand étudier grâce à elles. Parfois, le rythme ne me convient pas et je me repose l’équivalent de plusieurs cours.

Je comprends mieux. Ce ne doit pas être évident de vivre dans de telles conditions. Je pourrais continuer à la questionner de manière triviale, mais ce n’est pas dans mon intérêt. Je préfère revenir auprès de ma partenaire le plus vite possible. Mon absence pourrait bien perturber son réveil ; surtout avec ce qui lui est arrivé.

  • Tu disais vouloir m’aider tout à l’heure, pourrais-tu préciser tes intentions ?

Une expression sérieuse occupe le visage de Taxus, seul son sourire conserve une trace de malice.

  • Je suis venue te proposer mon aide dans la quête qui est la vôtre. Tu dois bien avoir besoin d’une voyageuse.

Cette dernière phrase me dérange.

  • Ton attention me touche, mais c’est inutile. Hedera me suffit amplement.

La collègue se met à ricaner, cachant sa bouche avec une manche de sa tunique.

  • Quel partenaire dévoué ! Cependant tu places trop d’espoir en ta complice. Vu la crise qu’elle vient de subir, il lui faudra du temps pour s’en remettre.

L’image sympathique que j’ai d’elle se désagrège en un éclair. Je commence à comprendre la méfiance qu’éprouvait mon associé envers cette femme.

  • Comment peux-tu dire une telle chose ? Tu ne sais rien de son état.
  • Détrompe-toi. Je suis une voyageuse, je connais la cause de son mal et je pourrais te la communiquer.

Tu « pourrais », oui. Qu’est-ce qu’il te faut pour le faire ?

 Le ricanement s’intensifie.

  • Ah ah ah ah ! Tu verrais ta tête ! Ces informations t’intéressent, non ?

Je réprime une grimace, si seulement j’avais la tête bandée comme autrefois.

  • Je peux te les donner si tu veux, continue-t-elle en pointant son index sur moi. En. Re. Vanche, ce ne sera pas gratuit.

Je m’en doutais !

  • Que veux-tu ?
  • Des informations. Je veux échanger du savoir. Ce marché doit être équitable, tu ne penses pas ?

Je plisse les paupières sous le poids de ma réflexion. Serait-il possible que Taxus ait…

  • Toi aussi, tu veux savoir comment fonctionne une douche ? demandé-je dans le plus grand sérieux.

Son visage se fige d’étonnement pendant quelques instants. Puis ses traits se relâchent, déformé par un fou rire. Son poing gauche tape la table avec frénésie, la voyageuse se courbe sur le meuble, tentant difficilement de se calmer. Pourquoi ?!

  • N-Non merci, reprend-elle les larmes aux yeux. Je sais comment fonctionne une douche, même un enfant en est capable.

Je me sens rougir, vexé. Elle aurait pu se retenir ! Je suis sûr qu'Hedera aurait eu la politesse de le faire. Quoique... elle m’aurait toisé d’un air moqueur en pensant que je suis un imbécile plein d’innocence. Cette fille est tellement transparente.

  • Plutôt que d’apprendre à utiliser une douche, je voudrais des informations que toi seul possède.

Je quitte mes pensées, stupéfait par cette demande. Mon œil se concentre sur la jeune femme, elle ne plaisante plus.

  • J-Je ne vois pas en quoi mes informations possèdent une quelconque valeur.

Un sourire rusé courbe ses lèvres, lui offrant une expression sournoise.

  • Tu ne veux pas le bien-être d'Hedera ? Quel dommage.

Cette réplique suffit à me figer sur place. Aucun son ne sort de ma bouche, je ne peux que bouillir de colère sous une immense carapace de glace.

  • Ne t’en fais pas, Gangrène, je compte bien garder ton savoir pour moi. Et puis, ce n’est pas cher payé contre le moyen de guérir ta partenaire, pas vrai ?

Je suis pris au piège. Je ne peux pas m’en sortir. Je pourrais lui dire, lui donner ces informations. Mais… compte tenu de mes expériences, quel savoir pourrait bien exiger Taxus ? J’ai conscience que l’ignorance de mon associée n’est pas chose courante chez les voyageurs, je l’ai compris avec mon tout premier compagnon. Cependant, rien ne me garantit que cette collègue dérangée soit comme lui. Dans ce cas, je peux m’attendre à tout ! Tant pis, j’accepte de prendre le risque. Je préférerais oublier ces vérités, mais le sort d’Hedera en dépend !

  • J’accepte les termes de notre marché.
  • Formidable ! Je n’en attendais pas mieux de toi ! J’imagine que nous devrions commencer sans plus attendre.

Je ne la quitte pas de l'œil, tout mon être attend sa question. Que veut-elle savoir ? Jusqu’où sa curiosité la mènera ?

  • Je voudrais connaître une chose que seul un Désastre sait : comment le lieu de ta naissance s’est-il retrouvé en cendres ?

C’est tout ? C’est vraiment ce qu’elle veut ? Je m’attendais à une toute autre demande.

  • Pourquoi cherches-tu à avoir une telle information ? Il y a bien plus précieux comme savoir.

Le sérieux s’accroche à ses traits, la détermination se lit dans ses iris.

  • Personne ne sait quelle est la vérité derrière ce fait, je voudrais la connaitre. Maintenant réponds-moi.

Je soupire en affaissant le torse, mon regard au sol. Cette femme est vraiment étrange. J’ai beau relativiser, j’ai énormément de mal à la considérer comme une simple voyageuse. De là à me piéger pour exiger un pauvre témoignage, j’en reviens à me demander : quel est son but ? Accomplir une mission d’intérêt culturelle ? Vraiment ?

  • Gangrène...

Malheureusement, je n’ai pas le temps d’y songer.

  • Ce jour-là, je n’étais encore qu’un juvénile. Je partageais ma cellule avec un autre Désastre, elle était un peu plus vieille que moi. Chaque jour, nous avions l’habitude de suivre des examens de la part de notre créateur.

Mon véritable lieu de naissance est un laboratoire à la solde des voyageurs. Les Désastres sont tous, sans exception, des produits de la science possédant le gène d’un être « miraculeux ».

  • Cependant, personne n’était venu. L'agitation se faisait entendre dans les laboratoires, puis une alarme a sonné. Des scientifiques ont abandonné leurs tâches et se sont enfuis vers la sortie.

Cette situation particulière me faisait peur. Ebola, ma compagne de cellule, pensait qu’il s’agissait d’une nouvelle expérience.

  • Après quelques minutes d’incompréhension, j’ai fini par saisir la situation ; une annonce résonnait dans les couloirs, disant que le sujet alpha s’était échappé.

Cette chose peut être considérée comme le parent de tous les Désastres, le propriétaire de ce gène qui hante mon ADN.

  • Bloqués dans cette cage, nous ne pouvions rien faire, si ce n’est entendre les cris de terreur des employés. Et puis, d’un seul coup, le silence s’est engouffré dans le laboratoire.
  • Et ensuite ? Que s’est-il passé ?

Je déglutis en me remémorant la scène. Jamais je n’oublierais cet instant : ma première rencontre avec mon « père ».

  • Cette bête, le responsable de ce massacre s’est arrêté devant notre cellule. Son visage était vêtu par une sorte de masque, tenant une barre de fer ensanglantée dans sa main droite.

Ebola et moi-même tremblions de peur, nous savions que nous serions les victimes de cette arme cabossée.

  • À quoi ressemblait-il ?! s’écrie la voyageuse avec une expression affolée.

Je comprends mieux, c’est cette créature qui l’intéresse.

  • Le masque camouflait son visage. Quant à son corps, il était assez fin, de taille moyenne. D’ailleurs, il me semble qu’il avait les cheveux roux.

Cette révélation suffit à figer le corps de Taxus, laissant sa bouche entrouverte. De ses yeux naît une petite lueur, faisant briller ses iris larmoyants.

 Cette réaction me surprend. Durant tout ce temps, j’avais l’impression que cette femme me dominait par-delà un mur de fer. Désormais, j’arrive à l’observer au travers d’une brèche.

  • Que s’est-il passé ensuite ? reprend-elle en se cachant derrière sa manche.

Je dois creuser cette fente, l’agrandir et atteindre la femme derrière cette forteresse. Les seules armes que j’ai à ma disposition sont les souvenirs de cette personne. Du moins, idéalement. Si seulement j’arrivais à comprendre ces événements :

  • La créature a ouvert notre cellule et nous a ordonnés de partir. Il me semble qu’elle tenait un enfant avec son bras gauche. Après ça, le responsable du massacre s’est enfui. Le bâtiment a explosé une fois que je m’étais retrouvé à l’extérieur. Je ne l’ai pas revu depuis cet événement.

Apparemment, Ebola et moi étions les derniers survivants. Une fois sorti du laboratoire, je n’ai croisé personne. Les scientifiques, qui possédaient le savoir concernant la création des Désastres, se sont tus pour l’éternité.

 Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé à ma compagne de cellule, l’explosion nous a séparés. Il est fort probable que je sois le dernier représentant de mon espèce. Néanmoins, certains détails me rendent perplexe. J’ai beau être témoin du massacre, je n’en connais pas toute la vérité. Par exemple, qui était cet enfant aux côtés de la bête ? Pourquoi tuer les scientifiques et surtout, pour quelle raison nous a-t-il épargné ?

  • Je vois, murmure Taxus d’un air soulagé. Je te remercie pour ses informations.

En un témoignage, elle a su adopter diverses émotions, et ce, sans la moindre sournoiserie. Cette réaction valide mon hypothèse : cette femme connaît mon « père ». Reste à savoir quelle relations ils entretenaient tous les deux.

  • Maintenant, j’imagine que c’est à mon tour.

Sa réplique suffit à balayer ma réflexion. Enfin, je vais pouvoir obtenir ses informations. Tiens bon, Hedera !

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