Senior Gianelli
Dans la campagne romaine, une grande propriété privée située à 40 Km de la Capitale Italienne, Senior Gianelli contemple les deux énormes sangliers dans leur enclos. Il n'en revient toujours pas, ces deux bestiaux sont porteurs de ses propres organes, même leur sang pourrait lui être transfusé. Julien Portal le généticien français est vraiment un génie, pense-t-il au fond de lui-même.
Giovani Gianelli s'arrache au spectacle de ces animaux, il doit saluer Vladimir qui doit repartir en Russie demain.
Il le reçoit dans son bureau au cœur de sa grande résidence de style Florentin.
— Mon cher Vladimir, je sais que l'opération n'a pas été simple, mais je vous remercie d'avoir pu extraire vivants, ces deux sangliers géants de la forêt méditerranéenne et je ne le ferai jamais assez. Par contre vous avez laissé une dépouille sur place, j'espère que cette trace ne permettra pas de remonter une piste jusqu'ici.
— Ce n'est pas nous qui l'avons tué, c'est un chasseur du pays, l'absence des organes sera certainement mis sur le compte de l'action de fanatiques. L'extraction des autres bestiaux a été réalisé en pleine nuit dans un lieu désert, où nous n'avons croisé personne, je ne vois pas ce qui permettrait à la police française qui dispose de peu de moyens de remonter jusqu'à vous.
— Je compte bien que cela ne soit pas le cas, Vladimir. J'ai fait virer via le compte d'une mes sociétés off shore, le montant de votre facture sur le Numéro de compte que vous nous aviez communiqué. J'ai fait ajouté une close. Je me réserve le droit de reprendre l'ensemble des sommes versées si j'ai une seule demande des autorités judiciaires françaises.
Vladimir ne put que déglutir un merci en prenant congé du maître des lieux, il avait mésestimer la capacité de nuisance de son commanditaire.
Giovani ne se leva pas pour raccompagner le mercenaire biélorusse, non par colère mais par fatigue. Son coeur hypertrophié le fatiguait de plus en plus. A 35 ans il était condamné à l'activité physique d'un nonagénaire.
Les docteurs lui avaient découvert, il y a trois ans, cette maladie héréditaire rarissime au cours une partie de tennis, où il s'était effondré victime d'un malaise cardiaque.
Son cardiologue était formel, sauf greffe du cœur, l'issue était fatale à plus ou moins brève échéance.
Passionné de biologie humaine et animale, il avait réussi, en dix ans à fonder un empire international dans le secteur, pour lui, il était hors de question que tout s'arrête.
Il n'avait pas envie de survivre dans l'attente d'un hypothétique greffon, donc dans l'attente de la mort accidentelle d'un homme jeune, cela lui apparaissait horrible et cruel, avec de plus des médicaments anti-rejets à prendre à vie.
Au fait, avec son activité professionnelle de toutes les avancées scientifiques en matière génétique, il n'ignorait pas que plusieurs équipes dans le monde travaillaient, grâce aux fameux ciseaux moléculaire CRISPR/Cas9, à l'adaptation génétique des organes du cochon à l'être humain.
Gianelli après avoir participé à plusieurs colloques, qui ne l'intéressaient guère décida d'en organiser lui-même sous le couvert d'une entreprise de sa Holding, en les orientant sur les exo-greffes.
C'est au cours d'un de ces colloques qu'il rencontra Julien Portal patron d'une startup à Aix en Provence. Ce scientifique lui apparut porteur de grandes ambitions et surtout concepteur de techniques pouvant lui permettre d'obtenir des organes neufs, totalement compatibles car clonés de son propre ADN.
Aujourd'hui avec ces deux sangliers, il peut devenir lui-même une première mondiale, il ne reste plus qu'à vérifier précisément si la comptabilité est totale.
Il ne fera pas appel à Julien Portal, trop proche stratégiquement du lieu de découverte des cochons sauvages, il confiera les analyses et l'opération au cardiologue embauché à plein temps pour le surveiller.
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