Duplication
Georges, très affecté par l'horreur que sa nièce vient de subir, a confié tous les prélèvements réalisés sur la scène du drame à ses collaborateurs.
Il a une totale confiance en eux, il ne sentait pas vraiment le courage de s'atteler lui aussi au travail d'analyse de tout ce matériel génétique.
Il avait recommandé lui-même Laetitia pour ce stage, il s'en voudra toute sa vie.
C'est peu de dire qu'il broie du noir. Sylvia son épouse, elle aussi très affectée, n'en peut plus de voir son mari affalé, le regard dans le vide, un verre de whisky à la main le regard perdu devant l'écran de la TV, dont il ne perçoit même pas les images et le son, elle en est certaine.
— Georges, je ne te reconnais plus, reprend toi ! Ton équipe à besoin de toi. J'ai reçu un appel ce matin, je leur ai dit que tu te reposais. Ce n'est pas une solution, tu dois retourner au labo, c'est toi qui fais tourner la boutique. De plus ils ont trouvé quelque chose, ils ont un besoin urgent de ton avis.
Devant les remarques pertinentes de sa femme, il est bien obligé d'en convenir, Georges s'arrache à son fauteuil et décroche son portable pour appeler le labo.
Un "bonjour chef" l'accueille directement, la sonnerie d'appel ne s'est même pas déclenché, ils devaient vraiment attendre mon appel se dit-il.
— Georges on a besoin de vos lumières, nous avons passé tous les prélèvements au crible et il y a quelque chose qui cloche.
— Que se passe-t-il, qu'avez-vous trouvé ?
— Nous préférons vous le montrer, cela sera plus simple.
— Bon OK, j'arrive !
Sylvia n'est pas mécontente de voir son mari reprendre du service, elle espère qu'il va se remettre en selle rapidement.
Arrivé au Labo, ses collègues viennent à sa rencontre, lui serrent chaleureusement les mains, lui tapent amicalement dans le dos et l'entraînent vers la salle de travail.
— Bon expliquez-moi qu'est ce qui cloche ?
— Bien que vous le sachiez autant que nous, je vous fait un récap de tout le matériel arrivé au Labo et passé aux analyses. Précise Olivier, son second.
Cela a débuté avec les traces sur les deux randonneurs du Portalas, ensuite avec les traces sur le lieu du drame avec votre nièce, les prélèvements effectués également sur celle-ci, les morceaux collectés sur le sangler abattu et vidé de ses organes et enfin une touffe d'herbe imprégnée de sang envoyée récemment par l'inspecteur Franck, découverte à Mérindol sur la route du vallon du Portalas.
— Le dernier échantillon, je ne savais pas. Vous l'avez reçu en mon absence je suppose.
— Tout à fait. Je dois vous dire que cela nous demandé beaucoup de travail.
— Bah, comme d'habitude, on pas trop le temps de se rouler les pouces, ici, avec toutes les affaires qui arrivent ! Souligne Georges
— Oui mais dans le cas présent, nous nous sommes relayés 24h/24 !
— Diable, vous avez eu des soucis de matos ?
— C'est bien ce que nous pensions au vu des résultats trouvés.
— Pourquoi ils n'étaient pas conforme ?
— Au contraire, ils ne l'étaient que trop ! Tous les échantillons analysés nous donnaient le même ADN, y compris le dernier transmis par le commissariat.
— Mais c'est impossible, ils ont été prélevés dans des lieux différents, y compris sur ma nièce et c'était à ma demande en plus.
— C'est bien pour cela que nous avons repris complètement et en trois fois les analyses.
— Et alors ?
— Toujours pareil ! Tous les ADN sont identiques.
— Pour ma nièce ? Interroge Georges, tenaillé par un doute terrible.
Les membres de l'équipe se regardent ne sachant trop comment formulé leur résultat.
— Des traces de sperme ont été prélevé dans le vagin, aucune de provient d'un être humain.
— Mais qu'est que cela veut dire ? Georges abasourdi interroge du regard tous les membres de son équipe.
— Désolé Georges mais Laetitia a été violé par le monstre, sinon je ne vois pas le pourquoi des traces, mais notre interrogation porte sur le même ADN dans tous les échantillons y compris le dernier.
— Attendez ! Cela voudrait dire que nous avons affaire à plusieurs monstres ?
— Oui, mais il n'y a que dans le cas de clones que l'ADN peut-être strictement identique. Précise Olivier.
— Écoutez ! C'est complètement dingue ces résultats. Je suis désolé mais il faut tout reprendre à zéro, à trop vouloir bien faire nous avons peut-être pollué les échantillons. Georges agite nerveusement les feuilles de résultats, comme pour s'éventer.
— Sauf votre respect Georges, c'est ce que nous avons pensé d'emblée, d'où les trois analyses complètes à chaque fois sur de nouveaux extraits tirés des échantillons bien conditionnés dans des boites individuelles distinctes les unes des autres. Si il y avait eu pollution, vous le savez mieux que nous, l'ADN aurait été incomplet ou irrationnel, ce qui n'est pas nôtre cas, il est identique. Cela trois fois de suite. Nous voulons bien en faire un quatrième essai, mais j'en suis certain, le résultat sera identique.
— Hé bien on va recommencer ! Je vous rappelle que nous devons communiquer ces résultats à la police judiciaire, notre responsabilité est engagée. Je vais vous aider et je souhaiterai m'occuper personnellement des échantillons prélevés sur ma nièce.
Toute l'équipe est harassée par ces longues heures passées sur les paillasses du Labo, mais que peuvent-ils refuser à leur chef impliqué, de fait, dans cette terrible histoire.
Georges n'en revient pas ! Les traces de sperme qu'il a devant lui ne proviennent pas de Quentin, tout confirme le travail de ses collègues, mais il voulait le constater lui-même. Toutefois une intuition le pousse à faire une comparaison plus poussée entre l'ADN de ce sanglier géant dépecé abattu par l'oncle de Quentin.
Il est intrigué, il trouve beaucoup de correspondances entre cet ADN animal et l'ADN humain. En tant que spécialiste patenté il connaît assez bien les travaux génétiques qui sont actuellement réalisés sur le cochon car l'animal au-delà de son aspect physique est très proche en beaucoup de point physiologique de l'homme.
La question le taraude, et si cet ADN provenait d'un animal génétiquement modifié.
Il faudrait qu'il puisse étudier la carcasse de la bestiole retrouvée amputées de ses organes dan le vallon de l'Aiguebrun, pour ensuite échanger avec des collègues de recherche au CNRS sur le sujet.
Après encore trois longues heures de travail qui viennent s'ajouter aux nombreuses déjà écoulées, l'équipe rejoint son chef avec les résultats.
— Je suis vraiment désolé de vous avoir imposé ce travail, je suppose que vos résultats sont toujours identiques.
— Effectivement, confirme Olivier, tristement identiques, ce qui ne fait qu'ajouter des questions dont nous n'avons pas les réponses.
— J'ai peut-être une piste ! Elle vaut ce qu'elle vaut, en comparant de façon assez précise l'ADN de ce monstre avec l'ADN humain, il me semble avoir trouvé beaucoup trop de correspondance pour être complètement liées au hasard.
— Vous semblez insinuer une sorte de manipulation génétique ! Demande Olivier
— Je ne sais pas encore, ce n'est pas mon rayon, je vais demander à l'inspecteur qu'il nous transmette la carcasse de la bestiole, je prendrai ensuite contact avec des collègues du CNRS, pour avoir leur avis.
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