AGM à Aix
L'associé de Julien confirme aux policiers que leur boite travaillait bien à la mise au point de cochons améliorés génétiquement dans l'objectif d'accroître leur croissance et leur taille.
— C'est bien légal tout ça, questionne Franck
— Les recherches oui ! Nous ne sommes pas les seuls dans le monde à travailler à la modification du génome des cochons, les chinois sont aussi très avancés dans ce domaine. Ce qui n'est pas encore légalisé en Europe c'est la mise sur le marché d'animaux génétiquement modifiés.
— Pourquoi n'avez-vous pas signalé, à l'époque, la perte de ces cochons, je suppose qu'ils représentaient le fruit des travaux de votre labo.
— Julien ne voulait pas attirer l'attention médiatique sur notre labo. Devant la concurrence mondiale sur les AGM et les enjeux économiques, mieux valait rester discret pour ne pas éveiller l'espionnage industriel et protéger aussi nos "sponsors".
— Vous avez des "Sponsors" ? Comme au Foot ?
— Disons des partenaires, des sociétés avec lesquelles nous avons passé des accords financiers.
— Cela ne relèverait-il pas de contournement de la loi.
— Pas du tout, c'est légal. En contre partie des fonds qui nous sont attribués nos partenaires bénéficient de la primeur de l'exploitation commerciale et industriel de nos découvertes.
— Une question avez-vous imaginé à un moment que les bestioles dévoreuses d'hommes du Luberon pouvaient être vos petits cochons transportés par la camionnette et dont on pas retrouvé traces ? En fait ils ne sont même pas mentionnés dans le procès verbal de l'accident, si nous n'avions pas mis la main sur cette voiture nous n'aurions certainement jamais su ce qu'elle transportait, ni pour qui !
— Julien pensait que cela pouvait être eux, moi j'en doutais, même après avoir survécus à l'accident, des porcelets de quelques jours ne peuvent survivre seuls dans la nature sans une mère.
— Qui supervise vos travaux ici ?
— Moi et Julien, mais Julien est un crack, c'est lui qui réalisait toutes les combinaisons génétiques. C'est lui le génie de l'ADN, je ne suis pas à son niveau, très bon pour la mise en oeuvre mais pas visionnaire comme lui. C'est peut-être pour cela que ça fonctionnait bien entre nous.
— Pensez-vous que quelqu'un aurait pu attenter ou faire chanter Julien à propos de vos travaux.
— Je l'ignore, mais pourquoi le tuer, enfin d'après ce que vous semblez insinuer, d'autant que tout est stocké ici dans une pièce sécurisée.
— Vous pouvez nous montrer s'il vous plait.
Rémy Saval récupère un trousseau et se dirige vers une porte au fond du couloir desservant les différents bureaux.
— Cette porte est blindée. Pour l'ouvrir nous devons utiliser une clef et un code secret connu uniquement de moi et de Julien, personne ne peut y pénétrer sans un de nous deux.
Remy introduit une clef, commence à la tourner dans la serrure multi-points de la porte. A sa grande sur prise la porte s'ouvre directement, sans demander l'activation du code.
— Ce n'est pas normal, c'est la première fois depuis l'installation de cette porte qu'elle s'ouvre sans demander le code d'accès.
— Hé bien poussez là ! Allons voir si quelqu'un s'y trouve.
La pièce comporte trois ordinateurs, ainsi qu'un congélateur destiné à conserver des échantillons.
— Vous voyez quelque chose d'anormal M.Saval ?
— A priori non !
— Où sont conservés vos travaux,
— Ici sur les disques dur de ces ordinateurs.
— Pouvez-vous nous montrer, bien que je n'y comprendrai certainement rien !
Remy branche les computers, rentre ses mots de passe et recherche les disques.
— C'est curieux !
— Qu'est-ce qui est curieux ?
— Les disques durs n'ont pas leur noms habituels !
Remy lance la procédure d'accès aux fichiers et rien ne s'affiche.
— Ce n'est pas possible ces disques sont vierges, on dirait qu'ils sont neufs ! je ne comprends pas j'ai encore fait des sauvegardes hier après-midi.
— Ne touchez plus à rien M.Saval, je vais faire intervenir la police scientifique.
Votre associé à certainement été tué, vos recherches sur l'ADN de vos fameux cochons ont disparu. Je vais vous demander de nous suivre au commissariat pour enregistrer votre témoignage.
— Mais vous ne pensez quand même pas que j'ai pu tuer Julien ça n'a pas de sens.
— Je ne vous accuse de rien M.Saval, il nous faut des preuves solides. D'ailleurs dans votre comptabilité vous avez certainement les coordonnées de vos "Partenaires"
— Je vais demander à mon comptable que tout cela vous soit transmis.
— Merci pour votre coopération, suivez-nous pour votre déposition.
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