Franck n'a pas encore digéré les informations données par la scientifique au sujet des sangliers. Les cochons égarés dans la nature contenait de l'ADN humain.

Il est donc manifeste que le labo de Julien Portal qui devait les recevoir est bien à l'origine de cette manipulation génétique.

Cette fois il a convoqué l'associé de Portal au commissariat.

— Bonjour M.Saval. Je souhaiterai obtenir votre avis d'expert en génétique sur ces résultats d'analyse ADN que nous avons reçu d'un laboratoire du CNRS, inutile de vous préciser d'où proviennent les échantillons analysés.

L'inspecteur ouvre le dossier sous les yeux du généticien. Celui-ci s'écarquille les yeux.

— Mais enfin ces données ne peuvent provenir des cochons que nous avions demandés, nous n'intervenons pas sur de l'ADN humain, mais uniquement sur ceux des animaux.

— Faites très attention à ce que vous affirmez M.Saval, cela pourrait être porté comme faux témoignage.

— Ecoutez interrogez les laborantins, ils vous confirmeront mes propos.

— Alors comment expliquez-vous que ces cochons qui étaient manifestement destinés à votre lao, contiennent de l'ADN humain, c'était pour vous faire une blague ?

— L'ADN de ces cochons avait bien été modifié j'en conviens, en intégrant des séquences d'une race de Sanglier géant de Turquie, pour obtenir des animaux plus gros, et une séquence d'hormone de croissance modifiée d'origine humaine pour raccourcir le temps de croissance.

— Donc il y avait bien de l'ADN humain dans vos porcs !

— Oui, mais de façon infinitésimal cela ne devrait même pas ressortir au cours d'une analyse, ici sur celle-ci on à l'impression que la moitié de l'animal contient de l'ADN humain.

— Qui travaille à l'élaboration des manipulations au Labo ?

— Un peu tout le monde, chaque personne est affectée à une séquence d'ADN particulière, qu'elle est chargée de vérifier, contrôler.

— Vous aussi je suppose ?

— Bien sûr, avec en plus la charge de vérifier le travail des collaborateurs, c'est un travail assez fastidieux vous savez.

— Julien Portal quel rôle il jouait au final.

— Julien c'est le chef d'orchestre, en fin c'était ! C'est lui seul qui écrivait la partition et au final il assemblait les séquences. Il notait tout et toutes ces notes étaient cryptées, Julien avait une phobie du secret industriel. Lui seul possédait une vision global de la séquence finale.

— Vous essayez, si je comprends bien, de me dire que vous ne saviez pas exactement ce que votre associé à envoyer comme séquence ADN pour obtenir ces fameux cochons !

— Je n'ai pas les compétences pour contredire M.Saval, mais vous devrez prouver vos affirmations devant des experts.

— Autre chose, votre associé, nous en savons la preuve, à fait disparaitre les disques contenant vos recherches. Etes-vous certain qu'il n'en gardait pas chez lui des doubles vers lui, vous nous indiquiez qu'il avait la phobie du secret industriel.

— Je ne saurai rien affirmer mais il a toujours souhaité ne pas mêler sa femme et ses proches à ses affaires, je ne vois pas pourquoi, il les aurai impliqué en conservant des preuves de nos recherches chez lui.

— M.Saval étant donné votre position, il y a de fortes chances que le juge vous implique comme témoin assisté. Contactez votre avocat, dites lui de se faire connaître, il recevra alors les pièces du dossier.

— Mais je n'ai rien à voir dans cette histoire, vous ne pouvez pas m'inculper comme ça.

— Je vous inculpe de rien, M.Saval, mais dans cette affaire nous avons trois personnes dévorées par vos cochons, la preuve en est établie, une jeune fille traumatisée à vie et votre associé brûlé dans sa voiture. Cela fait beaucoup pour que nous vous croyons sur parole. Je suis chargé de démêler le fil de tout ça et je compte bien sur votre collaboration.