La Matriarche.
L'hiver fut rude et pluvieux. Il fallait courir la lande et les bois pour trouver des abris au sec sous les rochers. La pitance était maigre.
Avec les va-et-vient incessants de la meute pour trouver de quoi manger, la matriarche perdit toute sa portée. Fatiguée après toutes ces longues années, elle trouvait de plus en plus difficile de courir avec ses frères et soeurs et sa nombreuse descendance.
Un soir humide et froid de l'hiver, alors que la troupe descendait la rivière à la recherche de graines de vermisseaux, une gigantesque boule de feu, dans un tonnerre épouvantable s'abattit sur leur tête. Le gros de la meute dévala le long de la rivière. la Matriarche, tétanisée, par cet orage de feu, resta à l'arrière et se retrouva séparée par ce déluge répugnant.
En très peu de temps tout revint calme, les flammes avaient disparues mais pas cette épouvantable odeur.
La matriarche n'en crut pas ses oreilles, des petits cris de marcassins affolés lui parvenaient en direction de l'orage de feu. Ses cris réveillèrent son instinct maternel, malgré sa peur elle trottina en direction de ceux-ci.
Quatre boules roses si effrayées qu'elles se précipitèrent dans la pente rocheuses et vinrent rouler à ses pieds. Ce n'étaient pas des petits de la meute, elle en était sûre, mais elle les renifla, les lécha pour calmer leurs cris et les emporta avec elle un par un de l'autre côté de la rivière, pour se réfugier dans un abri qu'elle connaissait bien.
Une fois reposées et calmées, ces quatre petites boules de poils roses et noires se mirent à la recherche de ses tétines. A force de tirer sur celles-ci jusqu'au sang, le lait bienfaiteur finit par couler dans leurs bouches avides et affamées.
La matriarche souffla de plaisir une nouvelle vie commençait de couler en elle, peu lui importait la réaction de la meute, elle rejetait tout ce qui lui était étranger, elle saurait y faire face, quitte à élever seule ces enfants de l'orage.
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