Le matin du monde.
Natacha et Hugo partis du matin de l'auberge des "Seguins", longent les berges de l'Aiguebrun. L'écho d'un long cri vient de se répercuter sur les falaises qui les surplombent. Ils s'interrogent ne sachant si c'est un cri d'oiseau effrayé ou un cri poussé par un grimpeur sur les parois.
Ils continuent leur randonnée dans le matin délicieux de ce véritable coin de paradis.
Natacha est toujours devant sur le chemin, elle ne supporte pas suivre. Elle toujours besoin d'un espace dégagé. Son regard portant loin, maintenant qu'ils viennent d'émarger du couvert, elle devine à environ trois cent mètres devant elle, sur l'autre rive, un corps blanc allongé au soleil.
— Regarde Hugo, il y a une personne qui prend déjà un bain de soleil. J'espère que nous la dérangerons pas.
Les deux marcheurs arrivent bientôt en contre bas de la terrasse herbeuse où ils ont aperçu cette personne.
— C'est bizarre Natacha, elle ne bouge pas. Hé ! C'est une femme, on dirait un pantin désarticulé.
— Vite il faut traverser, cette personne a peut-être pris un malaise.
Natacha et Hugo passent à gué montent sur la terrasse, il découvrent le corps d'une jeune filles jambes écartées le sexe à l'air rouge vif, la tête sur le côté. Ils comprennent immédiatement qu'un drame vient de se dérouler.
— Hugo, vite appelle les secours, je vais voir si elle est encore vivante.
Natacha est infirmière, elle prend le pouls de la jeune fille et s'approche de sa bouche.
— Ouf ! Elle respire, mais elle est inconsciente, je vais mouiller une serviette avec l'eau à la rivière et lui appliquer sur le visage, cela devrait la réanimer.
Avant de descendre, Natacha, doucement, positionne le corps de la victime sur le côté en plaçant la tête sur une des mains de la jeune fille.
Hugo grimpe un peu plus haut pour chercher à capter un réseau. Il parvient à prévenir les pompiers en leur précisant le lieu et surtout que la jeune fille est vivante mais inconsciente.
Natacha dévale la petite pente jusqu'à la rivière et soudain aperçoit un pied puis une jambe qui dépasse d'un fourré. Interloqué, son cœur commence à battre la panique. Elle s'approche suspectant quelque chose d'anormal. Elle écarte un peu les branches et l'horreur lui saute au visage, elle n'aperçoit que deux jambes ensanglantées sans le haut du corps.
Son hurlement de terreur, stop net Hugo qui redescend vers le plateforme. Natacha, les mains sur le visage, crie et lui montre de la main tendue un buisson devant elle au bord de la rivière.
Hugo dévale la pente pour rejoindre sa compagne et comprend alors son visage défait.
— Oh non ! Mais que se passe-t-il ? Viens remontons, le pompiers vont arriver, dans 15 mn ils seront là.
Natacha et Hugo retournent auprès de la victime. Hugo la couvre de sa veste de randonnée. Ils se tiennent dans les bras l'un de l'autre, au cœur de cette nature riante, ils viennent de plonger dans un cauchemar innommable. Ils vont se réveiller pensent-ils, cette réalité là n'est pas de ce monde, ce n'est pas possible. Les oiseaux continuent de chanter, les abeilles de bourdonner, mais ils n'entendent plus rien !
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