Seul face au diable.
Georges est fébrile, malgré la mise en garde de son ami, Yann, il ne pourra trouver le sommeil, si il ne retrouve pas ce monstre pour le détruire.
Sa femme dort chez la mère de Quentin, complètement anéantie, par l'horrible nouvelle, pour ne pas la laisser seule et ses enfants sont partis dormir chez les voisins.
Il a la nuit pour agir. Il a un plan. Il connait bien la faune sauvage, il suppose que si le monstre s'est déchainé en plein jour, c'est qu'il du se sentir en danger. Il sait que le danger pour les animaux, est représenté par tout ce qui peut toucher aux portées où à la tanière.
Georges veut retourner à la nuit sur le lieu du crime. Il pense que la tanière du monstre est peut-être très proche et qu'ensuite, il peut être tenté de finir les restes de son funeste repas.
Il prend un risque, il le sait, mais le besoin de vengeance qui l'anime décuple son esprit d'analyse et son instinct de chasseur.
Georges, grand chasseur possède chez lui une arme à balles capable de stopper un sanglier en pleine charge. Il est d'ailleurs titulaire d'un port d'arme, car elle peut être assimilée à un fusil de guerre.
Il décide de partir à moto, il ne souhaite pas se faire repérer avec une voiture garée dans les gorges, elle se remarquerait trop.
Georges arrive à 22h30 à l'endroit où yann lui a indiqué qu'ils étaient descendus pour leur intervention. Il glisse sa moto le long d'un fourré, chausse ses lunettes à amplification de lumière dont il a fait l'acquisition auprès d'un contrebandier.
Jamais il n'a été aussi content d'une telle acquisition, il y voit presque comme en plein jour, une légère brise souffle dans le vallon, un reste du mistral soufflant sur les plateaux.
Il attaque la descente, traverse la rivière, se retrouve là où devait se situer les corps, l'herbe est encore bien écrasée par les nombreuses traces de pas.
Surplombant cette petite terrasse il remarque un abri sous roche, et si c'était là sa tanière, pense-t-il.
Il décroche et arme son fusil, prêt à tirer. Normalement cette bestiole se cache le jour, donc si c'est sa tanière elle devrait être vide.
Georges progresse lentement, ce qui lui permet de bien examiner les traces au sol et dans les buissons. Il relève quelques poils ici et là, sans aucun doute un sanglier est bien passé par là. Mû par son instinct de chasseur, il perçoit un souffle et des bruits de branchage, soudain, le monstre lui apparaît, le voila qui descend la rivière sur l'autre rive. Une bête immense, il n'a jamais vu un sanglier de cette taille.
La bête ne l'a pas senti, il réalise qu'il est sous le vent. Cela lui laisse le temps d'armer son fusil, mais, est-ce le bruit du cliquetis, soudain le sanglier lève la tête traverse la rivière et fonce droit vers Georges.
Bien calé sur ses appuis Georges n'hésite pas une seconde, il tire, il ne peut pas le rater, il est à moins de 30 mètres. La première balle ne stoppe pas le monstre, la peur au ventre mais avec une rage encore plus forte, il vise une deuxième fois, le touche à l'épaule, le monstre trébuche, tombe sur le flan.
Georges se met debout pensant l'avoir tué, mais la bête se remet sur pied, le regarde un instant, droit dans les yeux, redescend vers la rivière et s'enfonce dans les fourrés.
Le fusil à la main, de nouveau armé, il descend en se tenant sur ses gardes, il s'aperçoit que la bête perd beaucoup de sang. Il sait qu'un sanglier blessé peut-être dangereux, et compte tenu de la taille celui-ci, il n'a pas envie de le poursuivre, il reviendra demain à la première heure, avec des renforts, ils trouveront forcément sa trace avec le sang qu'elle perd.
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