NDA : C'est du second degré mais TW violence, meurtre...etc.

L’économe déroule un long ruban de peau. Puis encore un et encore un autre. Une fois épluchée, elle pose la pomme de terre à côté des autres.

Elle se met à imaginer comme elle le fait depuis de nombreuses semaines.

Fait divers : Un homme mortellement blessé par un épluche-légumes. Frappé à 90 reprises par sa compagne, ce jardiner de 45 ans a succombé hier soir à ses blessures.

Il débarque à ce moment-là.

« Ah ! Des patates ! Tu les fais à la poêle, hein ? C’est le meilleur ! Et pense à mettre un peu d’ail et de persil. Y’a pas à dire quand même, les patates du jardin, c’est autre chose ! Même à la vapeur, le goût est différent ! »

L’économe dérape et elle s’entaille le pouce gauche, elle regarde le sang commencer à s’écouler de la plaie sans réagir.

Encore une fois, elle voit les gros titres, les flashs-infos.

Une affaire sordide : L’homme a été lapidement longuement avec des pommes de terre en robe des champs. Devant le silence de la suspecte, une question demeure : pourquoi avoir cuit quinze kilos de cet aliment si ce n’est pour s’en servir comme arme ? La préméditation ne fait là aucun doute.

Elle enroule son pouce dans un essuie-tout et continue sa tâche, découpant en morceaux les précieux tubercules.

« Bon, le meilleur, c’est quand même un gratin, hein ? Et c’est grâce à qui tout ça ? Ah, heureusement que je fais le jardin ! On en mange des bonnes choses. »

Elle versa de l’huile dans la poêle avant d’y ajouter les pommes de terre.

« Ah ! Faut attendre que la poêle chauffe, je te le dis à chaque fois ! Faut qu’elles soient saisies mes patates ! Et après tu baisses le feu. L’astuce, c’est de ne pas y toucher avant qu’elles aient grillé un peu. Si tu essaies de les bouger trop tôt, ça accroche et c’est fichu. »

Elle secoua la poêle et les morceaux glissèrent.

Flash info spécial : un drame s’est joué ce soir dans une petite habitation de V, au nord de L. A coups de poêle meurtrière, une femme de 44 ans a assassiné son mari. Cette voisine, sous le choc, témoigne : « Des voisins discrets, gentils. Lui, il était généreux, donnait les patates de son jardin. Elle, bon, elle était un peu bizarre mais pas méchante ».

Au bout d’un moment, elle ajouta un peu de sel, de poivre et de ciboulette coupée.

« Et ce week-end, on fait des frites ! Les frites, les gens croient que c’est pas compliqué mais le secret, c’est de faire cuire deux fois. Une première fois à basse température et la deuxième plus fort pour les faire croustiller. »

Jean-Pierre Pernaut s’invita dans ses pensées.

Une histoire digne d’un mauvais film d’horreur : Une femme prise d’une crise de folie a gardé en otage son conjoint toute une journée et toute une nuit en le menaçant avec de l’huile bouillante. Les forces de l’ordre ont donné l’assaut ce matin et la forcenée a été arrêtée. L’homme a succombé à ses blessures. La femme, prise d’un délire incompréhensible, hurlait : « Il faut une deuxième cuisson ! Il manque la deuxième cuisson ! »

Elle couvrit la poêle et baissa le gaz.

« Oh, et tu verrais les courgettes ! On va en avoir des tonnes aussi cette année. »

Jeu sexuel qui a dérapé ou violence volontaire, la question se pose dans cette ignoble affaire. Retrouvé ce matin, la victime, un homme de 45 ans…