NDA : Le plus rigolo avec ce writober, c'est que je me dis chaque fois : "Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire avec ce mot ?" Et que finalement, dans la majorité des cas, une idée finit par se manifester. Pas forcément toujours une bonne idée, mais c'est toujours l'éclate à écrire. Oui, je sais, il m'en faut peu !

Ethan essaye de se détacher. Vas-y, avec les nœuds que j’ai faits, tu peux y passer les deux prochaines années, ça ne bougera pas.

Charline, elle, pleure. Ça change de l’entendre chialer au lieu de ricaner et se moquer.

Simon veut se la jouer négociateur avec des talents proches de zéro.

« Mec, fais pas ça, putain, on est tes potes !

—Ah ouais, mes potes. Les mêmes potes qui me laissent à poil dans la forêt ?

—C’était pour rire, marmonne Evan.

—Haha, très drôle, vous avez trop fait l’école du rire, les gars. »

Yassine croit que je ne le vois pas sortir le portable de sa poche arrière. Manque de bol, le regard de Christen sur lui l’a trahi. Je choppe le téléphone et je le balance sur le sol, il s’ouvre en deux, l’écran se fissure. Ah qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un bon 3310 dans ce genre de situation ? Même si l’utiliser les mains ligotées dans le dos ne serait pas une mince affaire.

« Ok, c’était une blague de mauvais goût, dit Lucas. Et on est tous désolés, vraiment désolés. Hein ? Mais Kane, franchement, tu vas pas nous assassiner pour ça ?

—Oh non, je vais pas vous assassiner pour ça. Je vais vous buter pour toutes, absolument toutes vos stupides blagues. »

Et je commence une longue litanie. Je les vois devenir pâles au fur et à mesure qu’ils se rendent compte à quel point je les hais et à quel point ils ont été de parfaits petits tortionnaires ces vingt dernières années.

Ethan s’est entaillé les poignets à force de tirer. Charline a arrêté de pleurer, elle ne pousse plus que des sanglots épars. Simon et Evan évitent de me regarder, ils gardent la tête basse, eux, les salopiaux, les pires d’entre eux. Chris tente de se rapprocher de Lucas en vain. Et Yass, Yass qui n’a jamais rien fait mais qui n’a jamais rien dit, me regarde, bouche bée, ne comprenant pas comment tout cela a bien pu arriver.

Je termine par mon premier souvenir.

« Ouais, déjà à l’époque, ça vous faisait triper de m’humilier, de me laisser de côté. Ben non, on choisit pas Kane pour faire Tomate Ketchup, on le laisse moisir dans la ronde à attendre. Qu’est-ce que vous rigoliez, hein, en passant derrière moi « Ket Ket Tomate ! » Haha, trop drôle. »

Je commence à tourner autour d’eux, je pose ma main sur la tête de chacun d’eux en répétant à voix haute : « Tomate, tomate, tomate… »

Maintenant, c’est moi qui vais faire du ketchup.

Et je mets en route la tronçonneuse parce que les bons classiques ne se démodent jamais.