Deux mains c'est rouge
Vaste foule, le chant se répand; de la feuille de match
Jusqu’aux prolongations, sac d’images dans ma mémoire
Je parle des supporters qui vibrent, de ce que je vois :
Des mecs soudés par le même maillot qui partent à l’offensive
Des mecs qui pour un point en moins se déchirent
Je parle du quotidien numéro 1, monopolistique Equipe,
Rire, sourire, certains ont perdu, je pense à Marco
Qui ouvrait le champagne, jamais ne l’aura bu
Tenter un dribble pour sortir de la charnière, champion mon frère
Mais c’est toujours les basses oeuvres pour ceux qui pressent derrière
Presse, presser au milieu d’un bloc en action
Relancer proprement et voir les attaquants enfiler les pions
La contre-attaque, ça fait gamberger; en deux temps, trois mouvements
On pousse, tout l’monde presse, on court, on combine, on plante
A coup de buts, le gardien tremble des gants, on marque
Ouais, c’est ça l’envie, et qu’on parle pas de désunion ici
Ici, le rêve des jeunes c’est de revoir Platini, survêt’ de Nancy
Faire trembler les filets, à l’aise comme Messi
Sur 82, je suis comme tout le monde : anti-germain
Mais aux paris j’ai compris, je suis plus malin car ils gagnent à la fin
Le fin du fin, la C1 justifie les moyens, quatre, cinq actions d'assassins
On se balade jusqu’aux quarts après on verra bien
On refait le match dès la fin du soir au matin
Assis dans un coin, une bière à la main, on critique le schéma
Schéma, chemin, y en a pas deux pour être un dieu
Frapper dans la lucarne, faire tomber les vieux, le jeune toujours en veut
Une cape pour découvrir, deux pour décevoir, trois l’oubli
Réussir, s’évanouir, devenir un souvenir
Souvenir, être si jeune et attendu comme un espoir
Des gars rayés du onze tchpao! pour ne pas comprendre le tableau noir
Le centre de formation? Les mecs sont tous des miroirs
D’après les bonnes consciences, pensent qu’à s’en mettre plein les tiroirs
Tiroir, on en racle le fond pour s’offrir un maillot
Afin d’espèrer une place, on coche les cases au Loto
Millions, déconnexion des pros, sors le ballon
La réalité du terrain, besoin de gazon
Gazon, gazon, dimanche matin à Gourlizon, ici tout est gras :
Les rires, la pelouse, les frites, les gars
On veut tenter un grand pont, et ça lâche sur l’accélération
Dimanches à la maison, un jour tu ranges les crampons
Les crampons, certains chanceux en ont des éternels
D’autres ne résistent pas aux collections, délire visuel
Les sosies poussent comme la mauvaise herbe
Coiffure, posture et dribbles, le portugais a semé ses graines
Graines, graines, graine d’attaquant qu’espériez-vous?
Tout jeune on leur apprend que rien ne fait la gloire à part les buts
Du ballon d’or vicié aux résumés tronqués, toujours au premier plan
Le plus grand, être impossible à arrêter
Arrêté, poisseux sur l’appui, chanceux à la sortie
On prend trois mois, on recourt, on est dans le groupe c’est r’parti
Mais les douleurs persistent, c’est la routine, modeste épine
Fine contusion à la cuisse, déchirure qui parfois s’anime
S’anime, animé d’une furieuse envie de monnaie
Le soir tombé, qu’importe les cotes, on coche les cases, faut flamber
Perdre et gagner, finir avec quelques centimes en plus
Ca aurait bien aidé si le PSG était tombé
Tomber à Angers ou à Auguste-Delaune, on prend le risque, pas grave cousin
De toute façon dans les deux cas on s’fait avoir
Miser sur un but de Fletcher, contre Bordeaux
Perdre deux euros, mais vibrer un peu devant le zéro héros
Héros, un rêve, en avoir l’étoffe mais le but est trop loin, la mèche
Ricoche, le stade entonne une partoche trop moche, les mecs clashent
Leur propre staff, décoche pour du cash, pendant que Cruyff passe l’arme à gauche,
Tout ces millions, c’est trop fastoche
Fastoche, facile de critiquer le mauvais profil
De Ménès la hantise
Les politiques tentent l’analyse
Tchac! Démago micro en main, par ici les ouin-ouin
Mais quand il s’agit de victoire, veste réversible le lendemain
Lendemain? C’est pas le problème et l’important c’est les 3 pts
On pense pas au prochain où on se foire, les autres en profitent
L’Europe, c’est loin, on y pensera au fur et à mesure
On avance en surveillant nos fesses pour parler au futur
Futur? Le futur il y a 5 ans c’était Lindsay Rose
Les générations prochaines seront pires que nous, leurs coiffures seront vertes ou roses
Notre avenir, c’est la minute d’après le but, anticiper
Et attaquer l’arbitre si on se fait floué
Flouer, floués sur un péno, rien d’autre à dire, c’est une mise en bière
Quand il a sifflé, j’ai cru au corner
Au moindre contact, ils tombent comme des mouches
On en est là, jamais on s’en sortira, Infantino nous tient avec sa fourche
Fourche, enfourcher les adversaires, attaque après attaque
Chaque occasion est une ligne de plus ajoutée à nos stats
Contre leurs passes-lasers, certains désespèrent, beaucoup balancent en l’air
Délaisser les côtés est une option suicidaire
Cidaires, sidérés, les hommes regardent Mbappé se diriger
De l’autre côté, la balle au pied, d’une conduite ferme et décidée
Préférant rester regrouper en bas, on va s’aligner,
Ya qu’en étant hors-jeu qu’il pourra pas nous enfumer
Fumée, derrière une bouffée, la une est tombée
La tête sur l’oreiller, le téléphone ne fait que vibrer
Sur le répondeur, un cri fait son entrée, un agent dépité
Un gamin se fait serrer, pour une soirée, menotté
Menotté, pieds et poings liés par la célébrité
Prisonnier du terrain, pas un écart toléré
Les potes, les frères, on a grandi avec eux
Gladiateur courageux, mais le monde pro est coriace, on lutte comme on peut
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