Le mardi
Chapitre 6 Le mardi.
Nous sommes donc le mardi, et je me lève à l’heure précise et en forme. Je prends la mesure du carreau, profitant de ma visite matinale en ce lieu. J’irai le commander à ma coupure de 08h15, il faut savoir que j’étais vitrier pendant deux ans avant de rentrer à la Poste. Mon père avait décidé que vu mes résultats scolaire bons mais pas très brillants que je devais travailler pour savoir ce que c’était le monde du travail. Ne trouvant pas de place comme aide comptable, je me suis retrouvé à Fontaine l’Evêque, à la vitrerie Philippe qui existe toujours et qui n’a pas arrêter de prospérer depuis toutes ces années, cela m’étais facile alors de remplacer ce malheureux carreau. Le choix de mes parents, je ne l’ai jamais compris car je donnais plus que régulièrement de l’aide à mon père, j’entretenais le jardin, je l’aidais dans la maison, j’ai même appris de lui beaucoup de choses tel que l’électricité, la menuiserie, la plomberie, la mécanique, nous avons même démonté complétement un moteur d’une DAF33 et quand nous l'avons remonté, il fonctionnait à nouveau. Il a aménagé complètement deux villas de belle facture qui sont toujours en l’état depuis toutes ces années sans compter le nombre de choses autres qu’il a réalisées.
Il faut savoir aussi qu’il était ouvrier d’usine et que tout ce travail ainsi que d’aider ma mère à gérer ses commerces était du surplus de ce travail en usine. Je suis aussi entré à la poste d’une manière un peu spéciale, pendant que j’étais vitrier, j’ai deux amis qui ont eu un accident, l’attache de la nacelle sur laquelle ils étaient en train de travailler s’est cassée en deux, comme sectionnée à la tronçonneuse ou d'un coup d'hache.
La nacelle qui ne tenait plus que par un câble est donc partie d’un coin à l’autre du bâtiment ne laissant pour ainsi dire pas de chance aux deux infortunés, l’un d’entre eux est tombé directement à quatre pattes sur le sol une dizaine de mètres plus bas et l’autre, grâce à ce que le crochet d'’attache a pénétré dans une vitre et défoncé un bureau au quel il est resté attaché, la nacelle c’est alors stabilisée et il a pu être secouru quelques minutes après. Il était resté accroché très inconfortablement aux supports de la nacelle. J’ai essayé de le cacher à ma mère mais quand elle a appris que mon ami était décédé, elle me fit savoir que je devais quitter cet emploi au plus vite.
Je faisais à l’époque des études pour être comptable et j’avais déjà passé plusieurs examens d’entrée, à la Poste, aux Chemins de fer comme contrôleur ainsi qu’à la Régie des eaux, et j’avais tout réussi à part à la Régie des eaux mais j'ai compris pourquoi après !
Ma mère a appris cela le mardi, le mercredi elle téléphona à un ami bien placé et le lundi, je commençais comme facteur à Anderlues, il n’y avait pas de place comme employé au guichet ! Heureusement ! Je ne me suis jamais vu derrière un bureau toute ma vie !
Me voilà donc en route pour aller chercher un carreau, en moto, svp ! Bien qu’il ne soit pas trop grand, je me demande comment je vais le ramener !
Arrivé sur place, je parle et ri un peu avec les ouvriers encore présents et un de ceux-ci se fait un plaisir de me préparer ma commande avec laquelle je repars aussitôt, entre mes bras tendus sur la moto !
Arrivé à la maison soulagé d’y arriver entier, le carreau aussi ! Je le dépose dans le WC et me dis que je ferai la réparation le lendemain.
La journée se passe sans encombre, je vais voir ma fiancée à 12h00 et nous rentrons ensemble à la maison. Vers 14h30, en descendant de la chambre, j’entends du bruit dans la maison, c’est la grand-mère qui est arrivée et la première chose qu’elle a faite, c’est bien sûr d’aller aux toilettes et de voir ce carreau cassé dans le WC, heureusement j’avais pris la peine de tout ramasser en plaçant la planche sur le châssis.
Ensuite la deuxième chose qu’elle vit, c'est moi qui descends les escaliers avec une fille !
Cela commençait bien pour son premier jour, que dis-je ses premières minutes !
Après avoir salué Bobonne comme il se doit, je suis désolé lui dis-je mais je dois repartir au travail tout de suite, je reviens vers 19h00, à tout à l’heure.
En rentrant, ma grand-mère, qui est en réalité mon arrière-grand-mère, m’a fait à souper (nous sommes en Belgique), elle m’a fait un de ses plats que j’adore, des chicons au gratin !
Le souper terminé, je me pose dans le salon à côté de Bobonne, petit nom sympa que nous donnions à la grand-mère paternelle de ma maman, le téléphone se met à sonner, je vais décrocher pensant que c’est mes parents qui donnent de leurs nouvelles mais non, c’est ma tante qui sonne pour faire part à mes parents du décès de mon oncle Roger !
Je lui explique qu’ils sont partis en vacances que je leur ferais savoir quand ils téléphoneront mais elle me dit de ne rien dire à mes parents s’ils téléphonent car de toute façon, il n’y a plus rien à faire.
Je le fais savoir à « Bobonne » qui, personnellement ne le connaissait pas bien, mais pour moi cela était un chouette Tonton qui était parti, il m’avait appris à dessiner des chiffres et des lettres à l’aide de gros marqueurs que l’on utilisait beaucoup à cette époque pour faire de la promotion dans les magasins. Il m’avait fait faire des affiches de prix qu'il utilisait dans les commerces qu'il visitait, il était délégué commercial pour une marque mais je ne me souviens plus de laquelle.
Après avoir passé la soirée à parler de Tonton Roger et à prévoir les dispositions à prendre pour présenter nos condoléances ainsi que de faire envoyer des fleurs, nous nous sommes couchés
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