Le tailleur de pierre qui devint montagne
À la fin d’une journée éreintante,
À arracher des blocs au flanc de la montagne.
Un tailleur de pierre trouva dans sa soupente,
Un petit lutin malingre vêtu d’un pagne.
Le petit homme avait très froid et faim,
Le tailleur de pierre lui proposa de manger au coin du feu.
Le lutin revigoré et bien reposé lui annonça le lendemain :
« Tu as bien pris soin de moi, je t’offre trois vœux. »
Estimant qu’il s’échinait assez à frapper,
Sous l’astre du jour et sa puissance sans nulle autre pareille,
Il voulait être aussi puissant, il en rêvait,
Le lutin, sur-le-champ, le fit soleil.
Pour démontrer sa puissance, il assécha lacs et rivières,
Ses rayons flétrirent plantes et arbres au grand âge.
Le temps devint sombre et vint l’heure du tonnerre,
Il dit au petit homme qu’il valait mieux qu’il soit nuage.
Il déversait des trombes d’eau sur la terre,
Noyant terres, hommes et animaux sans vergogne.
Alors qu’il se déplaçait, il fut stoppé, par un pic enneigé, dans les airs,
Et il demanda alors au lutin de le faire montagne.
Il assit sa puissance et sa domination sur la terre tel un roi,
Mais un tailleur de pierre vint arracher des blocs de son flanc.
Il n’avait plus de vœux et ne pouvait qu’attendre sa fin avec effroi,
Et le lutin de lui dire la puissance n’est pas toujours là où on l’attend.
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