Lulu, à défaut de savoir réconforter, devait connaître le secret pour me faire sourire. N’était-ce pas une façon comme une autre de m’aider ? J’en avais aucune idée. Mais au moins, Lulu était drôle. Aucune délicatesse certes, rien de comparable avec le commentaire de ma mère.

Bien sûr, j’avais parlé aussi avec Yoyo qui m’a écrit tout un pavé. Il était plus du genre à essayer de me raisonner, ce qui m’amusait un peu et ce qui me faisait beaucoup réfléchir. Yoyo possédait autant de délicatesse qu’un poisson globe possédait de beauté. Mais au moins, il était capable de me pousser à me remettre en question.

Tessouille n’en saurait rien bien sûr. Même si je l’aimais beaucoup, elle n’aurait pas pu m’aider en grand-chose à part en répétant les propos de Yoyo, peut-être en moins bien. Tessouille, je lui aurais plutôt parlé de Lulu et ça l’aurait fait rire.

Lolo, je tenais beaucoup à son amitié. Mais Lolo était fragile, je préférais consoler ses chagrins et ses peines plutôt que de lui confier les miens. Lolo est là sans être vraiment là, c’est marrant. Mais si Lolo était totalement là, je n’aurais sûrement pas pu lui cacher mes larmes et j’aurais eu le droit à un câlin. Et les câlins, c’est chouette parce que je n’en ai pas souvent mais j’en ai bien plus besoin que ce que je dis.

Didi m’aurait écouté silencieusement. Puis j’aurais eu le droit à une blague qui m’aurait sûrement réconfortée. Mais Didi n’est pas là, et il sera trop tard quand je l’aurais au téléphone. Mon chagrin sera passé et on en rigolera bien.

Et moi j’étais juste une petite bombe émotionnelle, je craquais au moindre accrochage. Souvent des larmes, rarement de la colère. Et la p’tite bombe que j’étais, avait de drôles d’amis. Comme si j’avais acheté pleins de chaussettes colorées aux formes diverses et variées, en jetant systématiquement une de celle de la paire. Je possédais donc plein de chaussettes dépareillées mais ce n’était pas grave. Parce que mes petites chaussettes rendaient mon monde bien plus joyeux et bariolé.