(le personnage est le même que celui du texte du 16 novembre)

 Elana regardait autour d’elle totalement sous l’emprise de la panique. Elle cherchait désespérément un abri du regard, mais il n’y avait rien. En même temps, elle n’allait pas s’abriter sous son bureau. Parce que ses camarades risqueraient de la regarder bizarrement. Depuis sa note de math de l’autre jour, la jeune fille angoissait dès qu’elle récupérait une copie notée. Bien-sûr peu de gens étaient au courant de son désarroi. Ce sentiment atteignait son paroxysme, car elle recevait un contrôle de mathématiques expertes. Elle se figea, impassible, se tenant très droite sur sa chaise. On lui avait dit de relativiser, mais c’était compliqué. Sa confiance en elle, le peu qu’elle avait construit, était en jeu à chaque note de sa matière de prédilection. Elle devrait affronter cette note, la tête haute en plus. Hors de question de fondre en larme à nouveau devant ses camarades. Elle savait depuis longtemps que ses semblables saisiraient la moindre information pour la retourner contre elle.

 Elle regarda sa copie, vit le rouge puis le cinq. Et elle soupira de soulagement, cinq sur dix, elle avait au moins la moyenne. Puis elle comprit l’ironie de sa situation, dans une partie plus compliquée des mathématiques elle avait la moyenne alors que dans une partie plus simple, elle n’avait que huit. Merveilleux, sa vie était définitivement un paradoxe de façon irrémédiable.