Désespéré, Tobias écoutait le discours sans queue ni tête de certaines personnes présentes ce soir-là. Celles-ci déblatéraient dans le vide, ne laissant place à aucune répartie. D’ailleurs, les autres, ceux qui étaient silencieux ne cherchaient en aucun cas à s’imposer. Après tout, pourquoi se lancer dans un combat perdu d’avance ? Pourtant Tobias mourait d’envie d’exprimer son avis, surtout quand on parla de complot par rapport au réchauffement climatique.

 Se laissant emporter par une rêverie, il s’imagina se redresser, voire se lever puis prendre la parole pour s’exclamer : « Mais ouvrez les yeux ! Réveillez-vous tous, comment peut-on dire de telles inepties alors que tout nous montre à quel point le monde va mal, à quel point l’homme assassine la planète ! Oui, chaque geste compte ! On influence la pensée collective en agissant différemment ! Si on se mettait tous au travail, juste un petit effort chacun peut-être, même sûrement, nos enfants ou petits-enfants auront un avenir ! ».

 Mais en réalité, Tobias n’avait ni le courage, ni l’envie, ni le charisme, ni l’éloquence nécessaires à un tel discours. Alors il se contenta d’un soupir de lassitude et replongea dans ses souvenirs.