30 mai 2021 – Jalousie (défi)
« Moi ?! Jalouse ?! » s'écria-t-elle.
Ses cheveux avaient gagné du volume, comme s'ils étaient sensibles à sa colère. La petite femme pointa un doigt menaçant vers un grand brun. Celui-ci avait les deux mains levées, signe de sa reddition. De toutes manières, il ne pouvait rien faire face à elle.
« JE NE SUIS PAS JALOUSE ! »
Le grand brun haussa un sourcil sceptique. Bien-sûr, elle n'était pas jalouse. Et lui, il était Napoléon Bonaparte. Erreur fatidique, sa copine gagna une demi-teinte de rouge. Il déglutit en réalisant qu'elle n'était plus en colère. Oh non, elle était en rage. Et si un regard pouvait tuer, il serait déjà mort. De façon douloureuse, très douloureuse.
Soudainement, sa colère sembla retomber comme un soufflet. Elle remit ses pieds à plat sur le sol, paraissant un peu plus minuscule. D'un geste machinale, elle retira l'élastique de son petit doigt et le mit entre ses lèvres pincées. Elle semblait perdue en pleine réflexion, tout en passant les mains dans ses cheveux pour les ramener vers l'arrière. Elle finit de les attacher, et releva ses yeux bruns vers lui.
« Tu sais, je suis beaucoup de choses. Possessive, certes. Impulsive, je ne peux le nier. Jalouse... »
Elle souffla, exténuée par la lutte. Elle détourna le regard, ravalant ses larmes. Elle devait toujours contenir ses défauts, surtout celui-là. La jalousie la rongeait régulièrement depuis qu'elle était avec lui. Telle une brûle vive sur son âme, elle n'arrivait jamais à repousser ou oublier totalement la douleur. Lui, ne bougeait pas. C'était un euphémisme de dire qu'il était étonné qu'elle reconnaisse ses torts.
« Je suis jalouse facilement, mais ça fait longtemps que j'ai appris à contrôler ce... Sentiment. »
Son regard rencontra à nouveau le sien. Des larmes contenues l'ourlet. Elle prit une respiration tremblante, essayant de lutter contre le sentiment d'injustice qui grandissait en elle.
« Je fais des efforts, tous les jours. Je me bats contre moi-même en quelques sortes. Je fais tout ça pour toi, parce que je t'aime et que je veux m'améliorer. »
Il voulut la prendre dans ses bras, mais lorsque sa main entra en contact avec son épaule, elle recula comme si elle était dégoûtée de lui.
« Mais là, je ne peux plus. Tu ne réalises même pas que ton comportement est injuste. »
Il retenta de la toucher, cette fois elle s'éloigna franchement.
« NE ME TOUCHE PAS ! Tu n'avais pas à être avachi sur cette blondasse, c'est normal que je sois jalouse... »
Brusquement, toute sa rancœur, sa rage et sa colère se déversèrent en un torrent de larmes. Il resta figé, stupéfié de ne découvrir qu'à cet instant l'intensité des émotions qu'elle ressentait.
« C'était pas une blondasse... »
Ses sanglots redoublèrent d'intensité. Sortant de sa position figée, il la prit enfin dans ses bras et lui chuchota à l'oreille la suite de sa phrase. La petite femme passa des larmes au rire en un battement de paupière. Elle avait été tellement inquiète et aveuglée par sa jalousie à cause de ses insécurités, qu'elle n'avait même pas reconnu la sœur de son compagnon.
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