C'est un soir de janvier comme l’hiver nous en donne, parfois. Doux, sec, apaisé. Je suis planté sur la terrasse comme un matelas sur un transat, la nuit est sombre, parfumée. Au-dessus de moi, le ciel est marine comme autant d‘étincelles. Sous mes pieds, la mer est là, si proche et pourtant si brute en-deçà des falaises. La Corse m’entoure comme on prend dans ses bras un nouveau-né auquel on tient déjà. Et je suis bien...

Toute la maison dort, trois générations venues de plein de coins du monde pour profiter des langueurs merveilleuses de Cargèse. Et moi je veille, seul, insomniaque, le cœur scotché à cette île comme un jeune fiancé en extase éternelle devant les charmes de sa belle. Je respire son parfum, je sens son souffle sur ma peau, j’écoute le rythme de son pouls. Serai-je un jour capable de ne plus m’extasier devant la beauté pure, sauvage, qui éclabousse éternellement la Corse ? Je ne le crois pas.

Ce soir, pourtant, je sens une présence entre elle et moi.

Je devine, sur un canapé lyonnais, le sourire (parfois fourbe…) de mon auteur ; je ne m’en étonne ni ne m’en offusque plus, cela fait bien longtemps qu’elle me donne vie, qu’elle me prête ses mots, ses idées, ses émotions, pour me permettre de grandir, de tomber, d’aimer. Mais là, c’est autre chose. Des ombres bienveillantes, rigolotes, comme un gentil bestiaire qui lirait par-dessus son épaule. Une dream-team autoproclamée qui commente mes faits et gestes, m’engueule parfois, m’encourage souvent, qui vibre et qui vit au rythme de mes modestes aventures. Une drôle d'arche de Noé dans laquelle s’entassent une mouette, un ours, un gabian, un E.T et quelques humains. Etrange, non ? Ils aiment les jeux idiots, font la course à qui commentera le premier, échangent conseils et corrections, se donnent des cours d'émojis à coup de ❤️❤️❤️ et de ☺️☺️☺️ …

Qu’ai-je fait pour mériter ce cadeau ? Je ne sais pas… Comme si ma petite vie avait le moindre intérêt ! S’ils savaient que dans 30 chapitres, je serai à -- biiiiiiip -- avec -- biiiiiiiip -- en train de -- biiiiiiiiiiip -- … Peut-être qu’ils seraient déçus et arrêteraient de lire... ?

A prestu !

Louka K. Dos Santos

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Ce petit texte un peu débile vise à remercier ma joyeuse bande de lecteurs récurrents qui ne cessent de me faire sourire et progresser : merci à tous ! Marion H.